Paprika

Par un de ces manques de flair flagrants dont les réseaux de distribution de cinéma suisses ont le secret, je n’avais pas pu voir Paprika, le dernier film de Satoshi Kon au cinéma (même à Paris, il est resté en salles une semaine). J’ai enfin pu me rattraper hier avec la version DVD. Pas de surprise: ce film est une tuerie!

Tuerie visuelle, d’abord. L’animation est exceptionnelle, fluide et énergique; il fait vraiment avoir l’habitude pour deviner les images de synthèses dans certains plans (ceux qui impliquent des véhicules, notamment). En plus, avec une histoire qui — comme souvent chez Satoshi Kon — prend pour thème le réel et l’imaginaire et joue sur les confusions entre les deux, on a droit à des effets oniriques et des transitions qui touchent au pur génie (à cet égard, le générique du début est une merveille). Le tout est appuyé par un thème musical parfaitement adapté, mélangeant musique électronique et sonorités japonaises.

Le scénario est également solide: un inventeur de génie crée une machine qui permet d’entrer dans les rêves, dans le but de l’utiliser comme outil de psychothérapie. Paprika est l’alter-ego d’une des scientifiques, qui sert de guide onirique aux patients. Les problèmes commencent quand trois de ces appareils sont volés et que les utilisateurs se mettent à rêver éveillés.

Tout comme dans Perfect Blue et Millennium Actress, la perception du réel et de l’imaginaire prend de nouveau une place primordiale dans le film, avec des mises en abîme multiples. À ce titre, Paprika est typique des films de Satoshi Kon (j’ai failli dire que c’était “un film à la Kon”, mais ça aurait été mal perçu). Seule la fin, qui traîne en longueur, est un peu décevante.

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