Fumoffu?!

À force de se gaver de dessins animés japonais, il devient de plus en plus difficile de trouver la perle. C’est clair que, passé l’attrait de la nouveauté (genre, après le cinquantième clone d’Evangelion), on commence à se sentir blasé. Et puis bon: à partir de moment où vos fantasmes n’incluent pas les écolières japonaises en mini-jupes, les filles-chat et/ou les anges (de préférence les trois ensemble), ça fatigue.

Malgré ça, de temps en temps, la Loi de Sturgeon fait relâche et on tomber sur l’oiseau rare: des OVNIs comme Le Portrait de Petite Cosette, un festival d’effets spéciaux à la Macross Zero, une série épique/steampunk comme Last Exile, ou tout simplement sur un bon gros délire vaguement hystérique et qui ne se prend pas au sérieux — comme Full Metal Panic Fumoffu.

C’est une série dérivée du Full Metal Panic originel, une série classique, avec une unité mercenaire luttant contre des méchants terroristes à l’aide de robots de combat à propulsion crypto-mystique, avec au milieu quelques étudiants japonais, pour faire bonne mesure. Cette série avait une originalité: celle d’avoir Sosuke Sagura, un jeune garçon, qui avait passé le plus clair de son temps sur des champs de bataille et dans des guérillas diverses, comme garde du corps d’une étudiante, Chidori Kanome.

Fumoffu reprend cette base, sous-exploitée dans la série première, pour en faire le corps de ses histoires. Et là, c’est le délire: l’opposition entre l’ado militaire de carrière et la jeune fille tout ce qu’il y a de plus banale (y compris les cheveux bleus, le sale caractère et le baffoir en papier à conjuration instantannée) fait mouche. Sosuke, en militaire impassible, dynamite (souvent au sens propre du terme) toutes les conventions des séries japonaises du genre “scènes de la vie de lycée”; Chidori en est le parfait contrepoint. L’exemple typique est une des premières scènes de la série: une camarade de classe de Sosuke glisse une lettre d’amour dans son casier; ce dernier remarque que son casier a été ouvert et le fait sauter, pensant qu’il a été piégé. Par la suite, il déchiffre les restes de la lettre, qui lui laissent à penser que quelqu’un veut le tuer. Mayhem ensues.

La série, qui fait une quinzaine d’épisodes (de douze ou vingt-cinq minutes), est aussi une succession de sketches plutôt qu’une trame suivie. On y apprend comment survivre à une classe de dessin, comment négocier une prise d’otage, ce qu’il faut savoir avant de visiter un hôpital hanté, organiser la visite de la capitaine des mercenaires (elle aussi amoureuse de Sosuke, sinon ce n’est pas drôle) et, surtout, au cours d’un épisode final explosif, comment gérer un déversement bactériochimique dans une classe de lycée…

Le tout bien évidemment saupoudré de parodies de films de guerre, avec des interprétations tendancieuses et le point de vue très spécial du sergent Sagura…

Vivement que cette série sorte dans une langue civilisée, parce que c’est vraiment de la bonne!

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