L’eyldarin n’est pas une langue facile: peu structurée, c’est une sorte de gigantesque Lego linguistique, composé de mots qui peuvent s’assembler selon l’humeur du moment. Les choses seraient déjà assez difficiles comme cela si, en plus, les Eyldar n’avaient pas un amour immodéré des jeux de mots et des doubles sens – ainsi qu’un sens de l’humour grivois nettement prononcé. En d’autres termes, tout ce que vous pouvez dire en eyldarin pourra être utilisé contre vous ou, tout au moins, pourra être (et sera) interprété de la façon la plus tendancieuse possible.
C’est pourquoi une des premières choses que l’on apprend aux étudiants en eyldarin, c’est la “convention ha” (hanatur). Elle consiste simplement à finir ses phrases par le vocable “ha”, qui, dans ce contexte, signifie “je suis sérieux” ou “no pun intended“.
On reconnaît du coup très facilement les débutants en eyldarin, non seulement au fait qu’ils ont un accent épouvantable et un vocabulaire peu imaginatif, mais aussi au fait qu’ils finissent systématiquement leurs phrases par le “ha” conventionnel. Peu de gens dont l’eyldarin n’est pas la langue maternelle se risquent à abandonner la “convention ha”.
À l’origine, la “convention ha” est une routine tirée d’une chronique familiale très populaire pendant l’Arlauriëntur. Deux des personnages ont l’habitude de s’échanger des répliques avec des sous-entendus très explicites, ponctuées par des “ha” (je suis sérieux) et “haha” (moi aussi); peu à peu, l’expression est passée dans le langage courant et, depuis quelques décennies, a même débordé jusqu’à être reprise en anglais galactique et dans d’autres langues (faisant écho au “ha ha only serious” terrien).
Évidemment, cette mise en convention a provoqué des détournements, mais, en règle générale, elle reste respectée.
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Le texte est confus, il y a une non sous-abandance de double négations.
Généralement la différence entre natifs et non natifs n’est pas que les uns font quelque chose, et les autres non (vu que ceux qui apprennent imitent les natifs et ignorent les livres de grammaire), mais plutôt que les choses sont faite ou non selon le contexte…
Vois ça comme une sorte de tic de langage dont les nouveaux pratiquants abusent sans trop de distinction pour faire style genre.
Le texte est également sur la Tivipédia, si mes souvenirs sont bons.