Mettons tout de suite les choses au point: Sylvan n’est pas le groupe le plus innovant de la progosphère. Mais, avec ce nouvel album, One to Zero, ils prouvent une fois de plus que ça ne les empêche pas de faire des bons albums.
Il faut dire que Sylvan est une formation allemande active depuis plus de vingt-cinq ans et que cet album est leur dixième. Musicalement, leur rock progressif est très proche d’un néo-prog moderne et mordant, à la Riverside. Ici, il s’accompagne d’une pincée discrète de sonorités électro.
Comme beaucoup de leurs albums, One to Zero est un concept-album (l’autobiographie d’une intelligence artificielle). Il comporte dix pistes, qui dépassent souvent les six minutes, dont deux qui flirtent avec la barre des dix minutes. Au total, comptez un peu plus d’une heure.
Si je relis mes anciennes chroniques sur les précédents albums du groupe, je m’aperçois que la notion de « martingale » revient souvent. L’idée que le groupe a une sorte de formule magique, qui lui permet d’aligner des tubes sans trop se fouler.
Je mentirais si je disais que cette impression est complètement absente de mon impression sur One to Zero. Cela dit, je la sens aussi considérablement atténuée. On est plus dans le domaine d’une identité musicale forte: Sylvan fait ici du Sylvan et ce n’est pas une mauvaise chose.
Il est possible que je regarde désormais le néo-prog avec un œil plus neuf, aussi. Il faut avouer que, sur One to Zero, Sylvan fait une fois de plus la démonstration de son savoir-faire en matière de mélodies qui frappent juste. Je citerai notamment « Start of Your Life », « On My Odysee » avec sa partie au violon, « Go Viral » et « Not a Goodbye » qui conclut l’album.
Une fois encore, on pourrait reprocher à Sylvan de rester dans un domaine doublement facile: un néo-prog somme toute très « facile » et peu éloigné de ses précédents albums. Ça serait passer à côté de l’essentiel: One to Zero est un album limpide, aux mélodies somptueuses et qui n’hésite pas à mettre les gaz quand il le faut. Peut-être pas le meilleur de leur discographie, mais pas loin.
Bonus: la vidéo de « Go Viral »
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26/06/2021 at 10:53
Allez je vais faire mon chieur 😉 Je trouve ce nouvel opus assez différent des autres, particulièrement la voix de Marco qui a bien évolué, abandonnant parfois ses formes très mélodiques pour autre chose. Il vient supplanter Posthumous Silence dans mon coeur, c’est tout dire. Bref j’adore l’album et madame en est folle, en plus c’est leur premier vinyle et il est magnifique.
26/06/2021 at 12:36
Je l’ai trouvée un poil différente aussi, peut-être plus posée. Mais je me méfie un peu, parce que le principal souvenir que j’ai de son chant, c’est une prestation live au Night of the Prog où il avait été particulièrement larmoyant.
26/06/2021 at 13:31
Alors en live, heu, oui, il n’est pas à son top. Je l’ai vu Chez Paulette et j’ai été assez déçu. Après c’est un exercice auquel il n’a pas l’habitude.
ET oui, moins larmoyant est une bonne définition, même si elle est un peu péjorative 😉
Mais bon, j’suis fan.
26/06/2021 at 13:34
C’est péjoratif pour une raison: ça m’avait un peu gâché le spectacle.
26/06/2021 at 13:36
Je comprends. En fait Marco ne sait pas vraiment occuper une scène, du coup il se focalise sur sa voix, et ça peut-être un peu too much.
26/06/2021 at 18:36
C’est étonnant, parce que le groupe a quand même une expérience pas négligeable de la scène, depuis le temps.
27/06/2021 at 16:12
C’est vraiment l’impression que j’ai eu à l’époque.