Quelque part dans l’espace, il existe une station spatiale, lieu utopique où les multiples cultures peuvent s’y rencontrer. Rossignol, court roman d’Audrey Pleynet, s’intéresse à une jeune femme parmi tant d’autres habitants, mais qui pourrait bien tout changer.
Court roman, donc: environ 128 pages, paru dans la collection Une heure-lumière du Belial. Court, mais largement encensé par la critique, ce qui a peut-être joué dans mon envie de le lire. Mais soyons clair: ses thèmes me parlent tout autant, voire plus.
Car Rossignol parle de cultures, de vivre-ensemble, de l’altérité. Audrey Pleynet décrit une station fondée il y a très longtemps par des déserteurs autour d’un principe premier: permettre à tous les peuples de vivre ensemble. Pour cela, les habitants ont recours à une panoplie d’améliorations technologiques, mais aussi génétiques, et à un système, les Paramètres, qui s’ajustent autant que possible pour permettre la cohabitation.
Mais cette belle idée s’érode aux cours des siècles et, bientôt, deux factions s’opposent au sein de la station: les Fusionnistes, qui privilégient l’hybridation, et les Spéciens, qui s’y opposent. Ça ne peut pas bien se terminer et, un peu malgré elle, la protagoniste et narratrice, va précipiter les événements.
Elle, c’est une jeune femme humaine – humania – dont on n’apprendra le nom qu’à la toute fin. Trop tard, en quelque sorte. Née sur la station, elle a appris à en connaitre pas mal des secrets – y compris les moins reluisants, comme les bordels à pensée, conçus pour les espèces télépathes. De galère en déchéance, elle finit par embrasser la cause fusionniste.
Un des éléments les plus intéressants de Rossignol – qui en compte un bon nombre – c’est cette vision d’un engagement, d’un militantisme radical vu au ras du sol par une personne qui y arrive principalement par ses liens avec d’autres habitants. Il n’y a pas de « peuples », pas de « cultures », mais des gens, tout simplement.
Parce que finalement, Rossignol, c’est une histoire sur les contacts, sur l’empathie, sur la vie en société. Et, en cela, il est très réussi. Ne vous fiez pas à sa petite taille: c’est un grand roman.
D’autres avis chez Gromovar, FeydRautha, Xeno Swarm, Célinedanaë, Charybde 27, Le Maki, Yuyine, Apophis et bien d’autres.
Cette chronique participe au défi Summer Star Wars: Andor du RSF Blog.
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Ça fait deux mois qu’il stagne en deuxième position dans mon stock de lectures en retard… Faudrait quand même que je me décide à le lire, au lieu de prendre des bouquins plus loin dans la liste.
D’autant qu’il se lit vite: je l’ai poutzé en deux soirs.