Ready Player One

En 2045, le monde de Ready Player One n’est pas très riant, c’est pourquoi la plupart des gens, lui préfèrent la réalité virtuelle proposée par OASIS. Son fondateur, James Halliday, est mort cinq ans auparavant et a laissé en héritage une course au trésor qui donnera au vainqueur les clés de cet univers virtuel.

Wade Watts est un adolescent dont les parents sont morts pendant ces temps troublés et qui vit à Columbus, Ohio, dans un improbable empilement de caravanes, à l’ombre des grandes corporations qui font et défont l’OASIS. Avec son avatar, Parzival, il se lance dans la quête de l’œuf de Pâques d’Halliday.

Avant toute choses: évacuons un truc: j’avais adoré le bouquin d’Ernest Cline donc je n’ai pu qu’être déçu par le film: pas (ou très peu) de D&D, pas de Rush, pas de caméo de Wil Wheaton ni de Cory Doctorow vieux. Bref, plein de détails que j’avais trouvés cools.

Mais ce sont des détails: le cœur de Ready Player One, c’est la chasse au trésor, où cinq amis issus des basses couches de la société font face à une corporation surpuissante pour le contrôle de ce qui est, fondamentalement, le monde des rêves.

D’un point de vue cinématographique, le film tient la route. Il ne faut pas trop y regarder sous le nez, surtout en rapport avec le film, sous peine de lui trouver plein de trous peu ou mal expliqués – l’amour des années 1980, notamment, qui reste en toile de fond.

Le grand intérêt du film, c’est clairement la féerie visuelle d’avoir, d’une part, la représentation d’un univers virtuel où réellement tout est possible et la myriade de références directes à des propriétés intellectuelles de tous horizons.

Ainsi, on a une course dans un New York transformé en luna-park mortel où on peut voir une DeLorean et la moto de Kaneda (Akira) côte à côte, ou le Géant de Fer se battre aux côtés d’un Gundam contre Méchagodzilla. Et je ne vous parle pas de la horde de Master Chiefs (Halo) – ou de la présence de personnages issus de franchises plus récentes, comme Overwatch.

Tout ceci pourrait donner l’impression d’une surenchère un peu vide, mais le film est suffisamment bien pensé pour que ses enjeux – un peu simplistes, mais pas beaucoup plus que dans le bouquin – soient clairs: c’est la révolte des fans contre les commerciaux.

Et, en filigrane, on voit également apparaître pas mal de polémiques très actuelles: Columbus est la petite sœur de la Silicon Valley, où millionnaires des start-ups et sous-prolétariat indigent se frôlent, la financiarisation des dettes privées et les systèmes d’indenturage qui en émergent, ou le gold farming érigé en activité industrielle majeure.

Cela dit, s’il est plus intelligent qu’il n’en donne l’impression, Ready Player One est quand même un blockbuster qui joue à fond la carte de la surenchère visuelle. Nous l’avons d’ailleurs vu en 3D et, pour une fois, nous n’avons pas été trop déçus d’avoir payé le supplément (de toute façon, on n’avait pas le choix: c’était VO en 3D ou VF… en 3D aussi).

Il a clairement un côté “jeune adulte” dans son ton et dans les aventures tout en ayant un attrait pour les parents – au hasard, ceux qui ont vécu leur jeunesse dans les années 1980.

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1 réflexion au sujet de « Ready Player One »

  1. Oui on a bien aimé aussi, très bien pour les geeks gamers vieillisants que nous sommes. Les très nombreux clins d’oeil cinématographiques sont sympas et le déroulement du scénario très bien fait. Mais je me demande ce qu’en pensent les jeunes générations.

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