« Quitter les Monts d’Automne », d’Émilie Querbalec

Kaori, apprentie-danseuse, se retrouve dépositaire d’un artéfact interdit. Pour résoudre l’énigme, elle va partir de là où elle a toujours vécu, Quitter les Monts d’Automne, d’après le titre de ce roman d’Émilie Querbalec.

En apparence, on pourrait croire à un roman historique se déroulant dans le Japon de l’ère Tokugawa, mais assez rapidement quelques petites bizarreries apparaissent, comme la notion de « glisseurs » ou, plus tard, des voiliers solaires.

Qu’on ne se trompe pas: Kaori n’habite pas sur terre, mais dans un monde nommé Tasai, l’un des nombreux mondes habités par des humains. Des mondes reliés par des vaisseaux interstellaires, mais surtout par le Flux, une sorte de connexion qui se manifeste sous la forme de transe. Celles qui ont accès au Flux – nommé « Dit » sur Tasai – sont appelées Conteuses, mais Kaori n’a pas reçu ce don. Alors elle danse.

J’avoue que, ma dame pratiquant depuis de nombreuses années la dans japonaise, cette thématique m’a parlé. Mais Quitter les Monts d’Automne raconte aussi, d’une certaine façon, la fin de l’enfance – pour Kaori, de façon très douloureuse, mais aussi pour l’humanité.

Surtout, j’ai été frappé par le fait que la coloration japonaise s’applique autant à la forme qu’au fond. J’entends par là que Quitter les Monts d’Automne est un roman que j’ai trouvé très contemplatif. Il est plutôt long – 450 pages dans sa version originelle, près de 550 en poche – et il ne s’y passe pas grand-chose, mais l’accent est souvent mis sur les ambiances, l’introspection, les souvenirs.

Jeu ne vous cacherai pas que, des fois, il est vraiment long. Le voyage que Kaori va accomplir pour découvrir les secrets de son artefact – un rouleau calligraphié, dans un monde où l’écriture est un crime puni de mort – va impliquer pas mal de détours que je n’ai pas trouvé toujours très nécessaires.

Et autant j’aurais pu apprécier ces digressions si elles apportaient avec elle un univers construit, mais j’ai trouvé ce dernier plutôt évanescent. Ce n’est pas très grave, notez, mais ça m’a un peu gêné dans le plaisir de ma lecture.

Mais l’un dans l’autre, Quitter les Monts d’Automne est un roman que j’ai apprécié. C’est assez inventif, avec beaucoup d’idées et une intrigue qui, au final, est plutôt chouette. La fin arrive de façon un peu abrupte, mais apporte un éclairage franchement intéressant au reste de l’histoire.

Et, si ça vous intéresse, j’en ai un exemplaire – je l’ai aussi reçu à double à Noël – à donner à qui n’en veut.

Pour soutenir Blog à part / Erdorin:

Blog à part est un blog sans publicité. Son contenu est distribué sous licence Creative Commons (CC-BY).

Si vous souhaitez me soutenir, vous pouvez me faire des micro-dons sur Ko-Fi, sur Liberapay ou sur uTip. Je suis également présent sur Patreon et sur KissKissBankBank pour des soutiens sur la longue durée.

5 réflexions au sujet de “« Quitter les Monts d’Automne », d’Émilie Querbalec”

  1. Ce bouquin m’avait laissé une impression positive mais mitigée : je te rejoins sur le fait que l’univers soit évanescent, et Kaori est un personnage complètement passif, ce qui m’avait gonflé.
    Les chants de Nüying ne m’ayant pas convaincu ensuite, je n’ai pas suivi la production d’Émilie Querbalec.

    Répondre

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.