Opeth: Pale Communion

Je dois faire ici un aveu: je n’aime pas vraiment Opeth. Pour être précis, j’ai toujours eu du mal avec son metal progressif growlé. Et, maintenant qu’il donne dans le rétro-progressif pur vintage, comme avec ce Pale Communion, j’ai toujours du mal, mais différemment.

Il faut avouer que, comme virage à 180°, le tournant amorcé par ces Suédois depuis leur précédent album, Heritage, est plutôt impressionnant. Et il faut avouer également que, si le style manque fatalement d’originalité, l’exécution est plutôt impressionnante.

Pale Communion dépasse les cinquante-cinq minutes pour huit morceaux, ce qui commence à donner des pistes de taille respectable: entre quatre et onze minutes. On sent que le côté prog est très présent dans les compositions et ce n’est pas seulement une question de longueur.

De ce point de vue en effet – et hormis toute autre considération – on peut dire qu’Opeth a fait là de la belle ouvrage: Pale Communion regorge de mélodies qui frappent juste, pile dans la glande progoïde (qui, je ne vous apprends rien, se situe entre le metalothalamus et les folkmygdales).

À commencer par “Eternal Rains Will Come” et son Mellotron grand style et ses harmonies vocales imparables et le très groovy “Cusp of Eternity” à la ELP. Il y a aussi un certain nombre de pistes qui, sans être exceptionnelles, contiennent des portions de pur génie, comme “Moon Above, Sun Below” ou l’instrumental “Goblin” (en hommage au groupe).

Seulement voilà: comme je l’ai déjà maintes fois expliqué, je suis assez imperméable à la remise au goût du jour de toutes ces sonorités d’un autre temps – ce que j’appelle le rétro-progressif. Ici, j’ai l’impression qu’Opeth fait du vieux avec du vieux et, même si la production est impeccable (Steven Wilson oblige), le résultat final me déçoit quelque peu.

Il fut un temps où Opeth était synonyme de metal avant-gardiste; aujourd’hui, j’ai plus l’impression que ce sont devenus des experts en restauration de vieux concepts. Certes, le résultat final est bluffant, mais il est aussi peu original et plutôt d’arrière-garde.

Cela dit, dans le genre, Pale Communion est un bon, voire un très bon album – mais dans le genre seulement. J’attendais mieux. En fait, j’attendais d’être surpris. Il faudra plutôt que je me décide à réécouter les anciens albums du groupe, avec une oreille neuve.

Bonus: la vidéo-audio de “Cusp of Eternity”:

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