C’est toujours avec un plaisir non dissimulé que l’on retrouve Murderbot, le cyborg misanthrope. Et, avec Network Effect, toujours de Martha Wells, c’est pour un roman d’un fort beau gabarit et une aventure spatiale très remuante.

Tout commence par une mission de routine, avec une équipe de Preservation, sa nouvelle « patrie » loin du Corporate Rim et de ses lois contraignantes. Enfin, « de routine », jusqu’au moment où son vaisseau est attaqué par des pirates à bord d’un vaisseau qui ressemble beaucoup à celui de ART, le pilote robotique de Artificial Condition.

Toute cette histoire va l’emporter, lui et les humains qu’il est censé protéger, vers une colonie planétaire construite sur des ruines extra-terrestres, impliquant une autre corporation particulièrement pénible et, surtout, des autochtones hostiles manipulant des armes informatiques très dangereuses.

Hormis les diverses scènes d’action – Network Effect est, de ce point de vue, plutôt rythmé – le roman est aussi l’occasion de confronter Murderbot à ce qu’il déteste le plus: les sentiments. D’une part, il y a les humains dont il a la charge (et notamment de la famille du Dr Mensah) et, d’autre part, il y a ART, avec lesquelles les relations sont… contrastées.

On pourrait craindre que le passage du format novella à celui d’un roman de 350 pages ait un impact négatif sur la série, mais ça se lit très bien. Au point que ma dernière séance de lecture est passée de « bon, je vais un peu lire avant de me coucher tôt » à « fini… ah, tiens, il est minuit et demie… ». Murderbot y est encore plus sarcastique, encore plus misanthrope (mais il a ses tronches) et il y a même une fort amusante multiplication des narrateurs.

Martha Wells reste sur un registre de science-fiction assez classique, mais tout en sachant jouer sur les contraintes de son univers, ce qui donne au contexte une impression de maîtrise plutôt bienvenue. Et du coup, si vous avez aimé les quatre premières novellas des Murderbot Diaries, je vous recommande également Network Effect.

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