Il y a des albums, voire des genres entiers, qui entrent dans la catégorie « plaisir coupable »: le genre de truc qu’on ne devrait pas aimer, limite un peu honteux, mais on aime quand même. Chez moi, entre autres, il y a le cybermetal. Preuve par Déviante, le nouvel album d’Élyose.
Élyose est une formation parisienne active depuis 2009 et qui, après de multiples changements de line-up, est principalement le projet de la chanteuse Justine Daaé, avec le guitariste Anthony Chognard. Comme mentionné, il s’agit de cyber-metal, ou d’électro-metal, avec un chant féminin en français.
Avec quarante minutes pour dix pistes (en fait, neuf plus une version alternative), Déviante fait plutôt dans le direct. Aucun des titres ne dépasse les cinq minutes et rares sont ceux qui s’approchent de cette barre.
Ceux qui fréquentent le blog depuis un moment se rappelleront peut-être que ce n’est pas la première fois que je croise la route d’Élyose: j’avais chroniqué leurs deux premiers albums, Théogyne et Ipso Facto. Je les ai un peu perdus de vue depuis, mais je reviens vers cet album à la faveur de plusieurs chroniques très positives.
Et j’ai l’impression que, fondamentalement, la formule n’a pas beaucoup changé depuis, malgré les variations de personnel. C’est un mélange d’électro et de metal moderne, très énergique, très efficace et baignant dans une ambiance très SF, entre dystopie et transhumanisme. Ce qui, quelque part, est très contemporain – comme l’est souvent la science-fiction.
Justine Daaé est le point central de Déviante: elle envoie un chant qui peut se faire lyrique, apaisant ou violent, quand les circonstances l’exigent. L’éventail des différents genre vocaux est très large, avec également quelques éléments narratifs, des passages avec un flow impressionnant et même du chant saturé – pas beaucoup, mais un peu.
Je ne suis pas forcément client de ce genre de metal, mais je dois reconnaître que Déviante tape pile dans les trucs que j’aime. Il propose une musique très intense, entraînante, avec un chant qui rappelle le meilleur du metal symphonique et des thématiques qui me parlent.
Tout n’est pas parfait cependant: malgré la concision de l’album et des pistes, il y a une impression de répétition qui pointe – mais c’est peut-être dû à la présence du radio edit de « Retour au réel » en dixième piste, qui à mon avis n’était pas nécessaire. Il y a également quelques parties où le mix « écrase » quelque peu les vocaux, ce qui est dommage.
Mais l’un dans l’autre, Déviante est un très chouette album, même s’il ne parlera sans doute pas aux « puristes » du metal – ceux chez qui le mort « électro » provoque des crises spontanées d’urticaire. Élyose a d’ailleurs annoncé un nouvel album pour 2025 (celui-ci date de 2023), donc affaire à suivre.
Bonus: la vidéo de « Retour au réel »
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