L’album Inwards, du groupe finlandais Minutian, a une histoire. Pas une histoire très drôle, hélas, puisqu’entre ce deuxième opus et le précédent, Repercussions, il y a la disparition de leur guitariste Jaakko Jernberg.
Il est difficile donc de ne pas entendre, dans le métal progressif de Minutian – entre les décrochages acrobatiques de Tool et les rythmes lents et l’introspection de Fates Warning période Perfect Symmetry – ainsi que dans le concept de cet album, l’ombre des amis absents et un hommage.
Inwards compte neuf pistes et plus de cinquante-cinq minutes, avec des morceaux passant le plus souvent la barre des six minutes. Dominé par la voix de Mikko Heino, l’album fait la part belle aux ambiances sombres et, précisément, introspectives.
Hormis les deux influences majeures précitées, on trouve également dans Inwards quelques touches qui rappellent d’autres groupes, comme l’excellent “The Crust of the Earth” où j’entends des accents à la Van der Graaf Generator.
Mais l’ensemble de l’album est très homogène: rythmes lents, ambiances pesantes, multiples décrochages et mélodies très travaillées. Ce n’est pas exactement la musique recommandée pour grands dépressifs, mais si on est du genre “la musique triste, moi ça m’émeut”, alors c’est ce que le docteur recommande.
Il n’y a guère que sur “Manifest” que le groupe lâche les chevaux (et les cheveux, j’imagine), mais ce n’est pas le morceau le plus convaincant de l’album. Je préfère nettement un “Crust of the Earth” ou l’épique “Aphelion”.
Si Repercussions ne m’avait pas complètement enthousiasmé, j’ai trouvé celui-ci meilleur, ne serait-ce que par l’ambiance qui s’en dégage. Minutian n’a pas vraiment changé son style, mais, d’une certaine façon, il a resserré les boulons et corrigé les petits défauts.
Inwards est donc un album très recommandable, venu d’un groupe qui gagne à être connu. Je vous recommande d’y jeter une oreille, à commencer par “Hollow Heroics”, ci-dessous:
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