Rares sont les romans post-apo qui proposent une vision un peu différente de la fin du monde. Les Flibustiers de la Mer Chimique, de Marguerite Imbert, n’est peut-être pas le contexte le plus original, mais l’ambiance que le roman propose est plutôt exceptionnelle.
Une centaine d’années après une catastrophe qui a soudainement tué la plus grande partie de l’humanité – déjà très mal partie pour cause de crise climatique – deux personnages vont se retrouver pour résoudre l’énigme de cette catastrophe.
Il y a Ismaël, naturaliste au service de la Reine de Rome, qui se retrouve embrigadé par les Flibustiers du titre. Basés sur un sous-marin, alliés à des poulpes géants mutants et commandés par un capitaine quelque peu excentrique, ils écument des océans devenus globalement invivables.
Et il y a Alba, la graffeuse. Comme son titre l’indique, elle peint des fresques, mais des fresques historiques. Enfin bon, elle mélange un peu les noms, les dates, les citations et le reste et est persuadée d’être géniale, mais c’est historique. Et la reine a aussi besoin d’elle.
Bon, dans Les Flibustiers de la Mer Chimique, l’intrigue n’est pas fifolle, le contexte est assez classique, il y a pas mal de clichés post-apo. Mais j’ai pourtant bien aimé ce roman.
D’abord, il y a les personnages. Ceux qui ont un certain âge et qui sont, disons, plus posés, et les plus jeunes – Alba et Jonathan le capitaine du sous-marin – qui sont un chouïa cinglés. Je suppose que naître dans ce monde doit faire ça, au bout d’un moment.
Il y a tout le côté, assez classique, des éléments survivants du monde d’avant – avec ici quelques surprises, comme les canettes de soda. J’imagine bien les usines automatiques continuant à produire des stocks cyclopéens tant qu’il y a des matières premières, bien après la catastrophe.
J’ai bien aimé également l’idée du « Septième »; je vous laisse la surprise.
Et puis il y a deux-trois thématiques très intéressantes autour de la transmission du savoir. Bon, les visions biaisées d’un passé fantasmé, c’est classique, mais il y a aussi le rapport au livres des gens de Rome qui mérite qu’on s’y attarde.
Et puis, surtout, Marguerite Imbert a une écriture très enlevée qui fait de ces Flibustiers de la Mer Chimique une lecture vraiment amusante. Il y a une légèreté dans le ton qui contraste agréablement avec un thème plutôt sombre. Il y a également un travail original sur la langue des personnages, sur leur argot et leur jargon (plus le fait que l’espéranto est devenu lingua franca des survivants).
En résumé, Les Flibustiers de la Mer Chimique est un roman que j’ai beaucoup apprécié, mais peut-être plus pour la forme que pour le fond. Il pourrait tout à fait faire l’objet d’une suite, mais en l’état, il tient bien en un seul tome.
D’autres avis chez : Le Nocher des livres, Gromovar, Weirdaholic, Le Dragon galactique, Au Pays des cave trolls, Les blablas de Tachan, Feygirl, Sometimes a book, Ombrebones et L’épaule d’Orion.


24/01/2023 at 09:18
Hasard du calendrier, c’est ma lecture du moment. Pour le moment j’aime bien, même si je m’endors en quelques pages.
24/01/2023 at 09:51
Ah, moi j’avais plutôt tendance à dévorer les chapitres, qui sont plutôt longs, mais qui forment une histoire à part entière centrée sur un des deux personnages principaux.
24/01/2023 at 10:31
La raison n’est pas l’absence de qualité du livre mais mon état de fatigue générale. J’aimerai être plus en forme pour ne pas avoir à lutter pour finir un chapitre…