Résumons: le monde d’Ajia a été secoué par l’apparition mystérieuse d’une liste. Sur cette liste douze noms, dont un barré. Et sur la piste de cette liste, une mystérieuse tueuse et un enquêteur opiniâtre. Du classique? Pas vraiment. Et ce deuxième tome, Le Treizième nom, signé Jeanne Perrin, est là pour nous le prouver.
Précision préalable en forme de disclaimer: Jeanne est une amie et Antoine, qui est co-auteur de cette série, encore plus. Cela dit, je n’ai pas reçu ce présent ouvrage en service presse, contrairement au premier. Et si j’avais pas mal de réserves sur le précédent, je suis nettement plus enthousiaste sur celui-ci.
Il y a le fait que l’effet de surprise est passé. Souvent, c’est un point négatif, mais ici, c’est le contraire. J’avais eu du mal à rentrer dans l’univers particulièrement barré de cette saga de la Noire essence, un univers entre fantasy et steampunk, où des dieux fantasques croisent la route des mortels.
Lesquels mortels ne le sont pas tant que ça, la mort étant souvent temporaire – à moins que l’administration ne se prenne les pieds dans le tapis. Ladite administration rappelant beaucoup la Suisse dans ce qu’elle peut avoir de plus bureaucratique (et, donc, absurde). Bref, j’ai fini par comprendre certains des concepts derrière cet univers et ça m’a permis de revenir plus facilement dans l’histoire.
Mais j’ai surtout l’impression que, dans Le Treizième nom, les personnages sont plus intéressants. Yna et Loène, les protagonistes de Nuit nimraokhen, n’étaient pas vraiment falots non plus, mais par rapport au côté déjanté du monde, ils faisaient positivement sobre. Qualificatif qui ne s’applique pas vraiment à l’agent Madog Brownale et certainement pas au duc Ludomire.
Commençons par ce dernier. Le nom vous dira peut-être quelque chose: c’est celui de la collection dans laquelle est publiée cette série. Pour l’anecdote, c’est le personnage d’un des fondateurs de PVH Éditions. Alcoolique mondain (le personnage, donc), il se prend soudainement de passion pour l’édition, d’une part, et pour la liste, d’autre part. Mise en abîme, quand tu nous tiens…
Quant au second, on l’avait déjà vu passer dans un rôle plus secondaire dans le précédent tome, mais ici, c’est lui qui mène l’enquête officielle, avec la subtilité d’un bouledogue – et encore moins de sens social. À mon avis, ces deux personnages apportent énormément au rythme et à l’histoire et sont surtout en adéquation avec l’univers.
Du coup, je ressors de la lecture du Treizième nom avec un sentiment bien plus positif. Pas seulement sur l’écriture, qui est toujours très agréable, mais surtout sur mon ressenti de l’histoire, dans laquelle j’ai pu m’immerger plus facilement. Ça reste très plaisant à lire, avec un parfait mélange de sérieux, d’humour pince-sans-rire, d’absurdité assumée et de références qui ne parlent probablement qu’à trois personnes et demie, mais c’est pas grave, on a toujours un peu l’impression d’être la demi-personne du compte.
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