Le Garçon et le Héron

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le jeune Mahito se retrouve dans une petite ville de la campagne japonaise auprès de la nouvelle épouse de son père. Pour ne rien arranger, il est comme harcelé par un étrange héron, qui vit dans une tour abandonnée et qui lui annonce que sa mère est bien vivante. Ainsi commence Le Garçon et le Héron.

Je dirais bien qu’aller voir le dernier film d’animation de Hayao Miyazaki au cinéma est un passage obligé, mais vu que j’avais raté quelques des précédents, ça fait moyennement crédible. Et l’expérience est un peu plus bizarre que ce à quoi je m’attendais.

On y retrouve plusieurs des thèmes typiques des films de Miyazaki: la guerre, la nature, les enfants livrés à eux-mêmes, le surnaturel (mais curieusement différent de celui du folklore japonais). Aucun doute sur l’auteur.

Je précise déjà que je suis allé le voir en français. Ce qui, à la réflexion, n’était pas l’idée du siècle, vu la qualité douteuse des doublages. Mais bon, on était avec des enfants, donc pas eu le choix. Même sans ça, Le Garçon et le Héron m’a paru très décousu.

On a des scènes qui s’enchaînent, un personnage qui traverse les mondes et se retrouve dans un univers extravagant sans trop s’en étonner, des péripéties incroyables, des rencontres qui défient l’espace et le temps, sans parler du royaume de perruches et des pélicans cannibales. Mais en fait, ça ne semble pas faire de sens.

Ajoutez à cela deux-trois trucs un peu malaisants, comme le fait que le père épouse la sœur de sa défunte femme, moins d’un an après le décès de celle-ci, plus deux-trois éléments que l’on pourrait classer dans l’horreur corporelle. Comme d’habitude, ce n’est pas parce que c’est du dessin animé que c’est pour les enfants.

Il est possible que le problème, c’est qu’il nous manque un contexte culturel. Je me suis un tant demandé si ce contexte n’était pas à chercher dans le livre qui donne son titre japonais au film (traduit en anglais par How do you live?), mais de ce que j’en ai lu, ça ne semble pas être le cas.

Toujours est-il que le sentiment qui prévalait à la sortie de ce film était la perplexité. Le Garçon et le Héron est un film agréable à regarder, avec un réel sens du merveilleux très bien maîtrisé, mais son scénario est beaucoup moins compréhensible que celui d’autres films de Miyazaki.

Sentiment mitigé au final, donc. C’est très beau, comme toujours, très onirique et surréaliste, mais je suis sorti du film en n’étant pas très sûr de quel était l’idée générale derrière l’histoire et c’est quand même un peu embêtant.

Bonus: la bande-annonce (en français, vu que je l’ai vu en français)

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10 réflexions au sujet de “Le Garçon et le Héron”

    • Possible, mais là encore, ce n’est pas spécifiquement expliqué. Le film ne mentionne que “le monde d’en haut” et “le monde d’en bas”.

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  1. Je n’ai effectivement pas tout compris. Pour le truc malaisant avec la soeur, je dirai que ce fut aussi le cas dans notre société notamment en temps de guerre, ce qui reste quand même bizarre pour nous maintenant. Le rôle des femmes dans la société japonaise depuis l’ère Meiji a de quoi surprendre dans son évolution.

    Mais pour le film, il est plus adulte il me semble, moins de double lecture. Je ne vais pas donner ma théorie sur certains points du film car ça en dévoilerait trop mais c’est une adaptation d’un livre et c’est replacé dans un autre contexte plus proche de la bio de Miyazaki. Donc…;

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    • Je peux me tromper, mais de ce que j’ai lu à propos du livre, je ne pense pas qu’il s’agit d’une adaptation. Il y a des thèmes communs (le passage à l’âge adulte pour un jeune garçon qui a perdu un de ses parents, par exemple), mais le fantastique paraît complètement absent du livre.

      Il est par contre fort possible qu’il y ait une part autobiographique.

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  2. Peut-être la réplique “Je suis à la recherche de mon successeur” est-elle une des clés du film?…

    En passant, pour une raison mystérieuse, la page sur le livre de Michael Roch ne s’affiche pas.

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    • Pour la réplique, peut-être, mais je me suis surtout demandé dans quelle mesure l’histoire n’est pas un chouïa autobiographique.

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