La semaine passée, je vous parlais de black-metal finlandais, aujourd’hui nous continuons notre tour du monde du brutal avec le groupe taïwanais Laang et son album Xinteng, découvert grâce à Core&Co.

À l’origine, Laang est un projet solo qui, avec cet album, s’est étoffé avec l’adjonction d’autres musiciens taïwanais. Se définissant comme « terror black metal », il propose une musique entre post-black metal et post-metal, un peu comme si Alcest avait fusionné avec Cult of Luna.

C’est souvent agressif et discordant, presque toujours hurlé, mais avec des passages aériens en contrepoint. Vous êtes prévenus. Ah, et c’est chanté – pardon: hurlé – en mandarin.

Xinteng (心疼) compte huit pistes, souvent longues: la moitié affichent une durée entre sept et neuf minutes. Au total, l’album dure cinquante-trois minutes.

Quand je dis « agressif », je ne plaisante pas. Laang joue dans un registre qui tient plus de la préparation d’artillerie que du contemplatif. Ça tabasse méchamment, avec une section rythmique survitaminée, des guitares qui mordent et un chanteur qui mord encore plus fort.

Et, malgré tout, Xinteng comporte quelques respirations, des moments de grâce qui transpercent brièvement les ténèbres. D’ailleurs, si j’en crois la chronique de Core&Co, « Xinteng » est un terme en mandarin qui « renvoie à la profonde détresse émotionnelle et à la douleur liée à l’absence, à la perte d’un être cher, mais aussi à l’expérience de mort imminente ». Sombre, donc.

On retrouve ça et là quelques sonorités traditionnelles, mais elles sont rares – on est loin de la musique de leurs compatriotes de Crescent Lament, par exemple. La comparaison avec Cult of Luna vient qu’on a l’impression de quelqu’un qui hurle sa rage face à une apocalypse imminente.

Du coup, Xinteng est plus un album à réserver aux amateurs de tabassage en règle. Tabassage avec un joli liseré de dentelle mélodique, mais tabassage quand même. Pour ceux-ci, je recommande cet album de Laang, disponible sur Bandcamp.

Bonus: la lyric-video (en mandarin, parce que lol) de « Dòngshāng 冻伤 »

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