Kylver: The Island

Après les montagnes et ses fantômes, le groupe britannique Kylver s’en va explorer des îles mystérieuses avec The Island, titre de son nouvel album, un voyage entre post-rock et psychédélique sur fond de sonorités très seventies.

Je ne sais pas s’il y a quelque chose dans l’air, ces temps, ou si, avec tous ces artistes des années septante qui calanchent, les p’tits jeunes se sentent un devoir de mémoire pour cette période musicale. Quoi qu’il en soit, entre Monkey3, Witherscape ou, précédemment, Ghost, les sonorités hard-rock/psyché à l’ancienne sont à la mode.

On peut donc rajouter Kylver à cette liste, dont le post-rock instrumental assume une grosse inspiration venue de cette période, quelque part entre Led Zeppelin et Black Sabbath.

The Island est un album plutôt court, avec quarante-deux minutes au compteur réparties en cinq pistes. Du coup, ces pistes peuvent atteindre les dix, voire treize minutes. Le tout est censé raconter l’histoire d’un marin échoué sur une île mystérieuse, mais en l’absence de paroles, c’est un peu difficile à déceler à priori.

Mais bon, le groupe est coutumier du fait et ses compositions n’ont pas forcément besoin d’avoir l’équivalent musical de notes de bas de page pour que l’auditeur les apprécie. Dans le cas présent, The Island est un album qui tient la route.

Ce qui en soit est un peu une déception. Non que j’aurais aimé que Kylver se plante, mais après The Mountain Ghost, avoir un album “qui tient la route” est un peu une déception.

Bon, j’exagère un peu, mais je trouve que The Island est un ou deux crans en dessous du précédent – ce qui le place tout de même à un très bon niveau, notez. Il lui manque le même niveau d’excellence tout du long de l’exercice: dans le cas présent, je lui trouve un ou deux passages plus faibles, comme “Monolith”; à l’inverse, j’adore “Hy-brasil”.

Néanmoins, il faut reconnaître que, dans son ambiance musicale, c’est un album remarquablement cohérent, qui plonge l’auditeur dans un univers sonore bien particulier. Kylver a un son bien à lui – même s’ils empruntent beaucoup de choses à beaucoup de monde.

Si on aime les sonorités un peu surannées et le post-rock instrumental qui sait faire la part des choses entre bourrinisme et ambiance, The Island est un très bon album du genre, même si je pense qu’il aurait pu être mieux. Mais bon, pour quatre livres sterling sur Bandcamp, c’est presque donné!

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