Il y a des artistes dont la production est tellement pléthorique qu’il est difficile de tout suivre. Et quand, finalement, on rattrape son retard, on se dit qu’on a dû rater des trucs majeurs. C’est notamment le cas de Karfagen, qui vient de sortir un nouvel album, Omni.
Karfagen, c’est le projet du compositeur et multi-instrumentiste ukrainien Antony Kalugin. Si ce dernier a commencé sa carrière musicale dans le new-age en 2003, il s’est rapidement orienté vers le rock progressif, entre prog symphonique et néo-prog. Pour ce projet il s’est entouré d’une horde de musiciens de talent, de divers groupes de prog.
Quand je dis « pléthorique », j’exagère à peine: Omni est le dix-neuvième album du projet – et je ne compte pas les albums qu’Antony Kalugin a publié sous son nom, ni les EP. Il dure environ trois quarts d’heure, avec dix pistes plutôt courtes (sauf une qui dépasse les huit minutes), mais s’écoute comme un tout (en deux parties).
J’avais déjà chroniqué un album de Karfagen, intitulé 7, et j’ai l’impression que je pourrais reprendre verbatim ma chronique d’alors.
Dans les points négatifs, un rock progressif somme toute assez classique, inspiré surtout par Yes et Camel, avec une coloration une peu eighties et aussi quelques touches oldfieldiennes (assez curieusement, période Platinum / QE2) et… euh, c’est tout. LE point négatif, donc.
Parce que, certes, Omni n’est pas l’album le plus avant-gardiste du moment, mais, à défaut d’être inspiré, il est inspirant. Il y a une réelle maîtrise dans les compositions, à la fois complexes et accessibles. Et, derrière, l’exécution est impeccable, avec des musiciens solides et une production lumineuse.
C’est assez typiquement le genre d’album où je me dis en l’écoutant, « OK, c’est pas mal, mais pas… MORTEL DE BERNE C’ÉTAIT QUOI CE TRUC DE FOLIE??? » Et j’aime autant vous dire que ce genre de moments « Holy F », il n’y en a pas qu’un dans cet album. Notamment « Masterplan » ou « The Cards We Play », qui est la piste la plus longue.
Bon, allez, encore un petit point négatif, mais juste un petit: il y a plusieurs chanteurs sur cet album et… disons qu’ils n’ont pas tous la carrure de Marco Glühmann (Sylvan), c’est un peu dommage. Mais c’est sans doute un problème de moi, pas des chanteurs.
À noter que la version que j’ai récupérée, sur Bandcamp, contient un petit bonus, l’intro de l’album suivant celui-ci (Omni II), ainsi que des versions « tout ensemble » des deux parties.
Et, en toute franchise, je ne peux que recommander l’écoute de cet Omni (qui n’est pas vraiment un OVNI) aux amateurs de rock progressif « classique ». Karfagen propose ici un album solide avec des purs moments de grâce.
Bonus: la non-vidéo de « Masterplan »
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