Vous connaissez le concept: un vaisseau qui sillonne la galaxie, repoussant les limites. Eh bien disons que The Freeze-Frame Revolution, de Peter Watts, c’est ça et… pas vraiment, en fait.

Parce que le vaisseau en question, baptisé Eriophora, est un astéroïde évidé, avec 30 000 personnes à bord, et qui, au long de son voyage, construit des portails à coups de trous noirs. Rien que ça.

Mais ce n’est pas l’élément le plus surprenant. Car, voyez-vous, Eriophora voyage depuis plus de soixante millions d’années au moment où commence ce court roman – l’auteur insiste même pour dire que c’est une novella.

Et l’équipage, lui, est réveillé par roulement, quelques jours tous les millénaires (ou plus), pour résoudre les soucis que Chimp, l’intelligence artificielle du vaisseau, volontairement limitée dans ses capacités, ne peut pas résoudre seul.

Le souci commence quand Sunday Azhmundin, la narratrice de The Freeze-Frame Revolution, commence à avoir de sérieux doutes sur les intentions réelles de Chimp. Déjà, la mission du vaisseau aurait dû être obsolète depuis longtemps, dépassée par les avancées technologiques des humains restés sur Terre. Mais rien, aucun contact. Et ce n’est pas la seule anomalie.

Se pose alors une question: comment se rebeller contre une intelligence artificielle qui observe vos moindres faits et gestes et qui, officiellement, ne souhaite que votre bien? Ou le bien de la mission, le distinguo est important.

Si j’avais été intrigué par la chronique que Nicolas Winter avait écrit alors – il y a plus de cinq ans – sur son blog (sur la version française, parue alors chez le Bélial sous le titre Eriophora), j’ai été un peu moins enthousiaste à la lecture.

La faute ne repose pas sur le texte en lui-même, qui est plutôt malin, très enlevé et avec un contexte très détaillé et plausible, mais plutôt sur mes goûts personnels en matière de SF. Les histoires qui s’étalent sur des échelles de temps qui sortent complètement de la compréhension humaine – qui ici dépassent largement l’histoire humaine elle-même, d’ailleurs – j’ai de la peine à entrer dedans.

Mais je dois reconnaître que The Freeze-Frame Revolution est une lecture plutôt solide. Préférences personnelles mises à part, j’en ai plutôt apprécié la lecture, d’autant que son format réduit permet de ne pas s’ennuyer.

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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