C’est plus la curiosité qu’un réel intérêt musical qui m’a poussé à acheter Chimera’s Tale, des Français de Juke, curiosité attisée par la chronique de Neoprog qui promettait du psychédélique floydien. La promesse est tenue: on est tout à fait dans la ligne d’un rétro-progressif à la Pink Floyd, avec des grandes plages instrumentales planantes et des parties chantées qui évoquent sérieusement le Roger Waters des seventies.
Il faut dire ce qui est: tenir plus d’une heure et vingt minutes sur ce créneau n’est pas donné à tout le monde. La joyeuse bande de frenchies derrière Juke balance la bagatelle de huit morceaux, dont le plus court, facétieusement nommé « ? », ne fait que deux minutes et demie, mais seulement parce qu’il en existe une « version longue » de dix minutes.
Objectivement, les musiciens connaissent leur affaire: ils balancent des compositions kilométriques, hypnotiques bien comme il faut. C’est un peu comme de la drogue, mais légal. Des morceaux comme « Neptuna » – vingt-et-une minutes au compteur – sont comme autant de voyages dans des contrées psychédéliques.
Après, comme souvent dans ce genre d’exercice, on arrive aux limites du style: si on n’aime pas Pink Floyd, ça agace et, si on aime Pink Floyd, on se demande un peu quel est le but. Vous me connaissez, depuis le temps: le rétro-progressif et moi, on n’est pas toujours copains et, souvent, la différence se joue sur des critères absolument pas objectifs, pouvant se résumer par « j’aime » ou « j’aime pas ».
Eh bien dans le cas de Chimera’s Tale, j’aime. Enfin, j’aime bien; ce n’est pas le grand amour non plus, mais il y a suffisamment de passages sympathiques pour que je me laisse porter. Plutôt que de vous le conseiller sans ambiguïté, je vous conseille d’aller y jeter une oreille sur la page Bandcamp du groupe.


Laisser un commentaire