City Hall

Londres, juin 1902: un officiel est brutalement assassiné chez lui, semble-t-il par une créature de dix mètres de haut qui a ensuite disparu sans laisser de traces, autre qu’une simple feuille de papier. Simple? Pas vraiment: dans le monde de City Hall, le papier est une arme puissante et interdite, avec laquelle les auteurs talentueux peuvent donner vie à leurs créations.

City Hall a l’apparence d’un manga, mais il est l’œuvre de Rémi Guerin (scénario) et Guillaume Lapeyre. On a donc droit à un sens de lecture traditionnel, mais pour une aventure qui aurait très bien pu être japonaise.

Trop, peut-être: City Hall ressemble plus à un pastiche qu’à une véritable histoire, avec son contexte historique complètement tourneboulé, ses anachronismes en rafale et son trio de protagonistes improbables – Jules Verne, Arthur Conan Doyle et Amelia Earhart – au look d’adolescents.

C’est un peu le problème quand on lit ce genre de série avec un œil d’historien: on a rapidement l’impression de sortir complètement du domaine du WTF traditionnel pour entrer dans les eaux chaotiques du nawak total.

Alors certes, l’idée de mettre en scène les auteurs victoriens au lieu (ou en face) de leurs créations n’est pas nouvelle – je pense notamment au jeu de rôle Castle Falkenstein ou à L’instinct de l’équarrisseur, mais jamais dans un monde aussi barré, qui rajoute une technologie numérique au steampunk classique sans trop se soucier de la cohérence.

Du coup, City Hall est certes très bien fait techniquement – le dessin est largement à la hauteur des productions japonaises de haut niveau – et assez amusant à lire, mais il manque sérieusement de cohérence. Il faut se laisser prendre à son côté foutraque pour pleinement en profiter et ce n’est pas toujours facile.

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2 réflexions au sujet de “City Hall”

  1. Autant le pitch de l’histoire fait vraiment envie, autant quand je lis tout l’article, ben du coup… j’ai moins envie soudain!
    Ca ressemble à une bonne idée mal gérée… Je jetterai peut-être un oeil quand même en librairie!

    Répondre
    • Ça mérite qu’on s’y intéresse, mais c’est vrai qu’il y a un côté complètement “roue libre” qui est assez gênant. Après, les Japonais ont déjà fait bien pire dans ce genre.

      Répondre

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