In Each Hand a Cutlass: The Kraken

Après la Croatie, un autre pays exotique à accrocher à mon tableau de chasse musical: Singapour. Car c’est de cette riante cité-État (insérez ici rires des fans de Tigres Volants) que provient le groupe de post-rock In Each Hand a Cutlass, dont The Kraken est le dernier album en date. Mille remerciements à Neoprog pour cette découverte!

Si le nom du groupe et de l’album évoquent allègrement piraterie, sept mers, rhum et Johnny Depp, musicalement, c’est assez différent: on est dans le domaine d’un post-rock éclectique, parfois très proche du rock progressif, avec des touches jazzy et un côté symphonique dans les compositions. Le groupe se définit comme influencé par les musiques de film et ça se sent un peu – à commencer par la pochette.

The Kraken est – comme son nom l’indique – un gros morceau, avec douze pistes durant entre une et neuf minutes, pour un total de soixante-quatre minutes. Mais c’est un peu trompeur, parce qu’on a surtout des morceaux de six minutes et plus entrecoupés de petits instrumentaux d’une minute, ainsi qu’un morceau-titre de vingt minutes découpé en quatre parties.

Avec cet album, In Each Hand a Cutlass fait montre d’une remarquable maîtrise dans les ambiances. Si je parle de “post-rock électique”, c’est parce que The Kraken mélange beaucoup d’éléments du genre: les grosses guitares qui tissent des textures lourdes et sombres, mais également les montées en puissance lumineuses, ou la mélancolie d’un violon. On retrouve aussi des éléments symphoniques, qui ajoutent une dimension sinon inédite, du moins rare.

Un exemple typique du style IEHAC (pour les intimes) se trouve dans le morceau “Overture”, qui se permet même un interlude jazzy. Parce que. Bon, disons que si l’on devait souligner un défaut à cet album, c’est ce genre de décalage un peu WTF qui pointe parfois au milieu des pistes, un peu comme si une fanfare de clowns traversait un circuit de F1 pendant une course.

Et puis il y a donc “The Kraken”, en quatre parties – trois parties et un bref interlude, plutôt – qui l’œuvre épique de cet album et qui mérite largement d’en être le morceau-titre, ouvrant sur une longue introduction, “Manifest”, puis sur une partie plus intense intitulée “Melee”, avant de glisser, via l’interlude jazzy, sur “Monuments” plus calme, mais qui conclut parfaitement l’ensemble. Je signalerai aussi l’excellent “Heracleion”, très God Is an Astronaut.

Si on supporte les instrumentaux et/ou le post-rock (pour supporter le post-rock, mieux vaut supporter les instrumentaux), The Kraken est un excellent album, que je recommande également aux amateurs de rock progressif, car c’est une excellente illustration des passerelles qui existent entre ces deux genre musicaux – qui sont d’ailleurs parents.

Pour se faire une idée, rien de plus simple: il est disponible sur Bandcamp, car la nature est bien faite.

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