« Les étoiles sont alignées ». Les expressions lovecraftiennes, ce n’est pas trop mon truc, mais le slogan des Hydriades 2019 me paraît être le résumé le plus apte pour décrire cet événement ludique exceptionnel.
Les Hydriades, c’est le rêve de l’association L’Hydre: donner aux défuntes Chimériades un successeur en Suisse. Comme j’étais fan des Chimériades, je partais donc sur un préavis plutôt favorable en apprenant l’existence du projet, au Swiss Fantasy Show.
Et c’est donc dans les Préalpes fribourgeoises, au château de Vaulruz, qu’a eu lieu cette première édition, du 30 mai au 2 juin. Trois jours entiers de jeu et d’agapes, dans le cadre d’un château rénové au cœur d’un village au milieu des champs, mais surtout du jeu: environ cinquante parties pendant le week-end.
Les Hydriades alignent un parterre d’invités prestigieux: Jeff Richard, vice-président de Chaosium, Camille et Philippe Auribeau, créateurs des Chimériades (et également auteurs), Julius Koller (DragonDead), Fabrice Pittet (De Sang et de Froid), Axelle Bouet et Alysia Loretan (Les Chants de Loss).
Ça fait déjà pas mal, mais il faut aussi compter avec une bonne cinquantaine de joueurs, certains venus de fort loin (France, Allemagne, Belgique, même Grande-Bretagne); il y avait d’ailleurs des “délégations” d’autres conventions, comme Kaysersberg ou même Trolls & Légendes.
Les autres affreux de 2d Sans Faces m’ayant lâchement abandonné, je suis donc venu représenter la coopérative à moi tout seul. Et donc, comme d’habitude, faire des parties de Freaks’ Squeele. Je fus un peu trop enthousiaste en en proposant cinq; au final, j’en ai fait trois.
J’aurais d’ailleurs dû penser à proposer des scénarios plus suivis au lieu de l’habituel tuto « Rentrée sans frapper ». Il fait dire que c’est un peu la solution de facilité: je l’ai tellement joué que je le connais quasiment par cœur. Mais là, il y avait pas mal de joueurs qui auraient été partants pour une partie un peu plus suivie et le format des Hydriades s’y prête. À ne pas oublier pour la prochaine fois.
J’ai même trouvé le temps de l’occasion de faire une partie en tant que joueur, chose qui ne m’était pas arrivé depuis pfoulàlà, voire plus. C’était sur Les Chants de Loss; vu que j’ai promis à Axelle un scénario “Da-Vinci-punk à chiens”, autant que je sache de quoi il retourne, non? Mon perso a surtout servi à prendre des coups, mais c’est pas grave, c’était marrant quand même.
Château du XIVe siècle rénové pour servir d’accueil à des grands groupes, notamment de scouts, le château de Vaulruz dispose d’infrastructures tout à fait honorable: des grandes salles, un vaste jardin, même une cave et un grenier aménagés. Bon, le jardin est à réserver à la journée: si la météo a été très favorable, les nuits étaient quand même fort fraîches à presque mille mètres d’altitude.
Petit point noir: le couchage, sous forme de grands dortoirs, est moins enthousiasmant. Les lits en fer grincent et c’est somme toute assez bruyant – surtout quand on n’a pas vraiment l’habitude. Je n’ai vraiment pas l’habitude (c’est moins pire que le camping, mais pas de beaucoup).
L’organisation met cependant un point d’honneur à assurer un ravitaillement de qualité: un buffet de petit déjeuner fort copieux, même le dimanche matin, des snacks en journée et un repas du soir solide et préparé avec soin et produits locaux – et même servi à table. Le défaut du service à table est que ça génère une pause pas toujours bienvenue dans la partie.
Je mentionnerai également des boissons alcoolisées en quantité – et en qualité, aussi: cidre, hydromel et bières locales. Ça a certes pas mal picolé, mais dans les limites du raisonnable, tout de même. On est des adultes responsables. Ahem.
Je dois avouer que, question confort, j’étais très content d’avoir un peu moins de deux heures de trajet depuis Genève et un bus qui me dépose à dix minutes à pied. J’imagine que, question logistique, ça a aussi dû être plus pratique pour les orgas, d’autant que beaucoup sont de la région.
J’ai un peu regretté l’absence de conférences et tables rondes. Aux Chimériades, c’était souvent un des points les plus intéressants de l’événement. On a pu pas mal discuter avec les uns et les autres, à faire des tables rondes improvisées autour du petit déjeuner, mais ce n’est pas pareil.
Ce sont là des broutilles par rapport à la qualité du séjour. Pour un premier essai, les Hydriades ont frappé très fort et l’émotion de Raphaël « Coco » Cottier, lors de la cérémonie de clôture, était palpable. Il peut être fier, lui et toute son équipe: je reviendrai en 2020 – et pas tout seul!
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