Chroniquer un album comme The Mountain, de Haken, c’est un petit peu ouvrir le bal des métaphores: insérez ici multiples comparaisons avec pics inaccessibles, légendes divines, escalades héroïques et oxygène raréfié au sommet.
Bon, il fait dire qu’après un album peu original, mais très maîtrisé et prometteur (Aquarius; suivi d’une prestation scénique très convaincante) et un autre impressionnant, mais encore empreint de références plus ou moins évidentes (Vision), The Mountain était très attendu.
Il a aussi été très entendu: il tourne sur ma playlist depuis deux ou trois semaines et je n’attaque cet article qu’aujourd’hui. Non qu’il m’emplisse de perplexité (comme c’est souvent le cas pour des chroniques retardées), mais parce qu’il est incroyablement dense et complexe.
The Mountain est probablement un des meilleurs exemples dans le domaine du rock progressif contemporain: un tiers de prog “classique”, avec des références aux Grands Anciens du genre (Yes, Porcupine Tree, Anathema), un tiers de métal progressif, pour la patate, et un tiers (voire une moitié; y’en a un peu plus, je vous le laisse?) réellement originale.
L’album compte neuf pistes pour un peu plus d’une heure, sans les bonus; ici, point de magnum opus: c’est l’ensemble qui en tient lieu. The Mountain est sans conteste un concept-album, dans le sens musical du terme, on y retrouve des thèmes communs. Certains passages restent parfois un peu trop “sous influence” (notamment Anathema ou Dream Theater), mais c’est juste pour trouver des défauts à un album qui frise la perfection.
Il y a dans cet album une puissance impressionnante dans la composition et l’interprétation. Une grande partie de l’impact des morceaux est à mettre au crédit de l’exceptionnel chanteur Ross Jennings, mais ses cinq petits camarades ne sont pas en reste. Haken compte dans ses rangs des musiciens de très grand talent et ça se ressent.
Amateurs de rock progressif, ne cherchez pas plus loin: si The Mountain n’est pas l’album de l’année, il est pour moi sans aucun doute dans le trio de tête. C’est une œuvre majeure que nous livre ici Haken, œuvre à écouter à tête reposée, plusieurs fois, dans le noir, pour en tirer toute sa substantifique moelle. Il en vaut la peine.
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J’apprends aujourd’hui qu’ils ont commis une vidéo de “Cockroach King”.
Ils sont complètement fous, j’adore.