Goad: Titania

Il y a des noms que l’on voit souvent passer sans trop savoir de quoi il s’agit. Dans le cas présent, le groupe de prog Goad et j’ai profité d’un service presse de My Kingdom Music – merci à eux! – pour découvrir leur nouvel album, Titania.

Goad – ou GOAD, mais ça se prononce « gohad » – est une formation italienne qui existe depuis un wagon d’années: suivant les sources, entre quarante et cinquante ans. Et que je ne découvre qu’avec cet album, ce qui limite quelque peu ma légitimité (déjà pas vraiment flambarde à la base).

Goad est surtout un projet incarné par un de ses fondateurs, Maurillio Rossi, chanteur, clavieériste et bassiste. Quant à leur musique, elle me semble être très inspirée par des groupes comme King Crimson et Van der Graaf Generator. Un prog « à l’ancienne », mais plutôt tarabiscoté.

Titania est le treizième album du groupe, ce qui est déjà impressionnant en soi. De plus, il compte la bagatelle de quatorze pistes pour plus d’une heure et quart. Six d’entre elles forment une suite finale qui dure plus de trente minutes et plusieurs autres courrent sur six à huit minutes.

Goad propose une variante bizarre de rétro-prog, un peu comme si le groupe essayait de fusionner des échos lointains de Genesis et de Van der Graaf Generator, mais avec une sensibilité et des moyens techniques contemporains. Ainsi, on a des compositions qui mélangent des ambiances musicales plutôt délicates, mais souvent alambiquées, avec des parties vocales doublées et souvent discordantes.

On est ici dans le domaine de l’alchimie expérimentale, avec en plus des ingrédients originels qui ne sont pas vraiment renommés pour leur stabilité. Du coup, s’il y a des passages sur Titania qui sont l’équivalent prog de la pierre philosophale, il y en a également certains où il est assez évident que le labo a explosé. Ou est en passe de.

Tout ceci pour vous dire que je suis perplexe. Il y a des très belles choses dans cet album, par exemple la première piste, « Upon a Little Hill », qui a une vraie ambiance, une atmosphère très prenante. Il y a aussi pas mal de compositions qui me laissent plus froid. Plus ennuyeux: la longueur de Titania laisse une impression de répétition qui gâche l’ensemble.

C’est un peu comme si Goad avait eu une idée intéressante et s’était lancé dessus à corps perdu, sans se rendre compte que cette idée a une portée assez restreinte. Le groupe maîtrise son sujet, c’est certain, mais ce n’est pas un sujet très vaste non plus.

Mais ne vous y trompez pas: Titania est un album qui sait être fascinant. C’est juste que Goad est un groupe difficile d’approche, même avec une certaine habitude des bidules expérimentaux un peu barrés. Si l’idée vous intrigue, je vous invite à explorer cet album sur Bandcamp.

Bonus: la non-vidéo de « One Night Like Another »

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1 réflexion au sujet de « Goad: Titania »

  1. Je ne connais pas non plus, dingue ! J’aime bien la musique, pour le chant j’ai un peu plus de mal. Je vais le réécouter sur une chaîne pour voir.

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