Gazpacho: Fireworker

Mine de rien, Gazpacho continue son petit bonhomme de chemin avec Fireworker, son onzième album. Et ce n’est pas seulement une image: le rock progressif du groupe norvégien ressemble à une promenade lente à travers la psyché humaine.

Donc, Gazpacho est une formation norvégien qui officie depuis plus de vingt ans et qui, avec une régularité impressionnante, nous sort des albums. Leur rock progressif se caractérise par des rythmes lents, qui donne un aspect processionnaire à leur musique, qui au demeurant rappelle un peu celle de Marillion, période Afraid of Sunlight ou le morceau « The Road of Bones » de IQ.

Avec ses cinq pistes pour un peu plus de cinquante minutes, Fireworker ne laisse aucun doute sur le fait que c’est bel et bien du rock progressif. Au reste, sur ces cinq titres, trois d’entre eux durent entre quatre et six minutes. les deux autres, qui ouvrent et ferment l’album, dépassent le quart d’heure.

Gazpacho a clairement son propre style. Pour la plupart, ses productions sont des concept-albums qui parlent de la condition humaine; c’est le cas de Fireworker, terme par lequel le groupe désigne la partie instinctive de l’esprit.

On retrouve dans cet album la marque de fabrique musicale du groupe. Compositions au rythme lent, processionnaire, parfois implacable, souligné par la voix mélancolique de Jan Henrik Ohme et ponctué par des explosions électriques. Ici, seul le morceau-titre dépare de l’ensemble, avec son rythme rapide, son ambiance pop et son ton satirique.

Ça faisait un moment que je ne m’étais plus intéressé à Gazpacho – depuis Molok, en 2015, pour être précis. Je les retrouve ici dans un style éminemment reconnaissable. La seule surprise, ce sont les chœurs patriotico-liturgiques, façon Armée rouge, sur « Space Cowboy ».

Il faut avouer que c’est efficace. Gazpacho utilise le rythme posé de ses compositions pour construire des ambiances complexes, souvent sombres et mélancoliques. Sur Fireworker, ils n’innovent pas vraiment, mais ils font montre de toute leur maîtrise pour construire une œuvre remarquable.

Dans le rock progressif contemporain, Gazpacho est un groupe qui assume une identité qui, sans être très originale, se démarque suffisamment pour attirer l’attention. On pourrait leur reprocher, une fois de plus, une absence de surprise, mais ce serait cracher dans la soupe.

Fireworker est disponible sur la page Bandcamp du label Kscope. Si vous aimez la face une peu plus sombre du prog, les ambiances glacées, consacrez-lui une écoute.

Bonus: la vidéo de « Fireworker »

Pour soutenir Blog à part / Erdorin:

Blog à part est un blog sans publicité. Son contenu est distribué sous licence Creative Commons (CC-BY).

Si vous souhaitez me soutenir, vous pouvez me faire des micro-dons sur Ko-Fi, sur Liberapay ou sur uTip. Je suis également présent sur Patreon et sur KissKissBankBank pour des soutiens sur la longue durée.

5 réflexions au sujet de “Gazpacho: Fireworker”

  1. J’ai découvert Gazpacho avec l’album Night, et à l’écoute du titre Dream of stone, je suis resté scotché tant j’ai trouvé ça envoûtant, avec une atmosphère unique (et une excellente ligne de basse).

    Répondre
  2. En fait je pense qu’il va détrôner Demon dans mon top soupe à la tomate.
    Franchement Space Cowboy sort vraiment du lot et du classique Gazpacho même si les autres morceaux sont plus classiques. Du coup je viens d’acheter la galette 😉

    Répondre

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.