Il y eut ce concert à Lausanne, puis ce nouvel album et maintenant ce concert quasi-vernissage à Estavayer-le-Lac. À force, on va finir par y croire : Galaad, le meilleur groupe suisse de rock progressif, est de retour.
Je rappelle, pour ceux qui avaient raté les épisodes précédents, que Galaad a connu un hiatus de près de vingt ans. Leur retour sur scène tient donc pas mal de la divine surprise.
Et c’est dûment nantis des invitations et du t-shirt, reçus en même temps que l’album à la suite du financement participatif, que ma dame et moi prenons la route d’Estavayer-le-Lac et de la Salle de l’Azimut.
Il y a des coïncidences, comme ça. J’étais précédemment venu dans cette salle pour voir Le Voyage de Noz. Or, c’était le groupe en première partie desquels Galaad avait fait le vernissage de son précédent album, Vae Victis. C’était le siècle précédent.
À notre arrivée, l’Azimut abrite une foule clairsemée. Nous sommes un peu en avance, aussi. Le public va finir par arriver mais c’est loin d’être plein.
À 20 h 45, c’est le trio genevois Ice Cream Men qui vient – paradoxalement – réchauffer l’ambiance. Ou, du moins tenter de: la salle est un peu réservée.
C’est d’ailleurs assez curieux et je me demande si ce n’est pas dû à l’architecture particulière de la salle. Avec sa scène basse et ses paliers, plutôt prévus pour accueillir du théâtre, les gens semblent hésiter à s’approcher au plus près de la scène.
Ice Cream Men doit d’ailleurs pas mal batailler pour battre le rappel des troupes. Même les photographes semblent déserter la « fosse ». C’est assez surprenant.
Au reste, le trio genevois ne démérite pas pour ses quarante cinq minutes de set. Même si je ne suis pas fan du genre, leurs compositions originales blues-rock sont plutôt efficaces et jouées avec enthousiasme et honnêteté.
Bon, ne nous leurrons pas: le public est venu pour Galaad. Mais même quand ces derniers s’annoncent, sur le coup de 22 h 15, les réactions sont initialement timides.
Ça ne dure pas. Le groupe attaque sur le diptyque « La Machine » / « Moloch », que Pierre-Yves Theurillat – Pyt pour les fans – ponctue par un « L’Azimut, salut! » avant d’enchaîner sur « Le Feu et l’Eau ». Et c’est parti pour une bonne heure et demie!
Bien évidemment, c’est Frat3r, le nouvel album, qui est à l’honneur. Galaad le joue entier, mais un peu dans le désordre. Et, comme ça ne fait que la moitié du concert, il ajoute une grosse dose de Vae Victis.
Dans ma chronique de Frat3r, j’avais émis quelques réserves quant à l’énergie des morceaux. Autant dire qu’en live, ces réserves n’ont pas lieu d’être. Galaad est un groupe qui se transcende sur scène et ce concert n’a pas fait exception.
Les compositions les plus énergiques sont jouées en mode full patate, les plus calmes bénéficient d’un son énorme et, de façon générale, Pyt fait jouer son charisme de colosse à fond. Alors, après, sur la scène, ce n’est pas la grosse folie non plus. Certes, Sébastien Froidevaux est aussi à fond dedans, mais ça reste assez statique.
Après, vous me direz, ce n’est pas comme si le batteur ou le clavier avaient la possibilité physique de baguenauder. Mais, peut-être que je suis un peu blasé avec des groupes comme Subterranean Masquerade ou Chaoseum, mais il y aurait pu avoir plus d’interactions entre les musiciens, surtout que leur plaisir de jouer est évident.
Galaad conclut par « Une Rose noire » en rappel. Classique, mais très efficace, à l’image de ce concert à l’Azimut, qui a bénéficié également d’un excellent son (parfois un peu trop fort, peut-être) et d’un bon light-show (à part sur l’avant de la scène).
J’aurais aimé un public plus nombreux – et peut-être un peu plus démonstratif. Pyt nous a dit que la veille, à Delémont, c’était la grosse folie. Ils ont fini à quatre heures du matin – ce qui, au passage, rend d’autant plus impressionnante leur prestation de samedi.
C’est donc officiel: Galaad est de retour ! Ce n’est plus tout à fait le Galaad de 1995, mais on n’y perd pas vraiment au change. Si le groupe passe dans les environs, ne les manquez surtout pas!
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