Pionniers du metal progressif, les Américains de Fates Warning ne nous avaient pas gratifié d’un nouvel album depuis bien trois ans. Ils reviennent cette année avec Theories of Flight. La question qui me taraude est donc: ont-ils mis ce temps à profit pour peaufiner quelque chose de plus convaincant que Darkness in a Different Light?
Quand je dis “taraude”, j’exagère un peu, mais juste un peu: Fates Warning est un de mes groupes préférés dans le genre prog-metal, bien avant même Dream Theater. Leur approche est plus intellectuelle, parfois plus expérimentale. C’est aussi pourquoi j’ai du mal à me satisfaire d’albums qui sont juste moyens – et que je n’aime pas en dire du mal, non plus. En plus, je dois dire que la méchante douche froide du dernier Redemption m’incite à la méfiance.
Theories of Flight compte huit pistes, mais si la plupart sont de taille raisonnable et oscillent entre quatre et sept minutes, deux dépassent la marque des dix minutes, pour une durée totale de cinquante-deux minutes et des virgules.
Alors, on va arrêter là le suspens (insoutenable): dans l’ensemble, j’ai trouvé cette album bien meilleur que le précédent. Oh, certes, tout n’est pas parfait et, si je reprends ma classification de l’époque, il n’y a pas vraiment de quoi classer Theories of Flight dans la catégorie “chef-d’œuvre”.
Mais j’y retrouve une originalité et une inventivité que je n’avais pas retrouvée depuis Disconnected, avec notamment une rythmique qui rappelle les meilleures heures de l’époque Mark Zonder. Et le chant de Ray Adler a toujours son côté dramatique, presque aussi énervé qu’avec Redemption.
J’apprécie particulièrement “From the Rooftops”, qui commence un peu mou mais embraye rapidement sur du tabassage en règle, le très funky, mais très accessible “Seven Stars”, “The Light and Shade of Things” et l’epic “The Ghosts of Home”. Le reste de l’album est plutôt pas mal non plus.
Sans être absolument indispensable ni renversant d’originalité, Theories of Flight est un bon cru pour Fates Warning; le groupe y déroule ses recettes habituelles avec savoir-faire. C’est l’expérience qui parle, avec même un zeste d’expérimentation. Ils devraient passer en concert au KiFF de Aarau, l’année prochaine, le jour de mon anniversaire; si ce n’est pas un signe!
À noter que la version digipack de l’album s’accompagne d’un disque bonus avec des versions acoustiques complètement oubliables. “Seven Stars” est pas mal, mais seulement parce que l’original est excellent.
Bonus: la video de “Froom the Rooftops”, le premier morceau de l’album.
Pour soutenir Blog à part / Erdorin:
Blog à part est un blog sans publicité. Son contenu est distribué sous licence Creative Commons (CC-BY).
Si vous souhaitez me soutenir, vous pouvez me faire des micro-dons sur Ko-Fi, sur Liberapay ou sur uTip. Je suis également présent sur Patreon et sur KissKissBankBank pour des soutiens sur la longue durée.