Au moment où je tape ces lignes, je suis dans une chambre d’hôtel à Aarau, j’ai des étoiles plein les yeux – et des acouphènes plein les oreilles – parce que je viens de voir Fates Warning en concert au KIFF. Ouais, carrément! Et puis d’abord, c’est mon anniversaire, alors je fais ce que je veux, d’abord!
Et comme cadeau, ce concert c’était royal! Il faut vous dire que Fates Warning, ça fait juste trente ans que j’avais envie de les voir en concert. Ce sont des pionniers du metal progressif, qui ont commencé à défricher le terrain à une époque où il n’y avait guère que Queensrÿche et Watchtower qui évoluait déjà dans ces sphères. Et encore: Watchtower, c’était gravement perché.
Bref: deux heures de train, un peu de baguenaudage dans la vieille ville d’Aarau et un petit trajet en autobus pour la salle et hop! tonton Alias est dans la place – avec un zouli passe photo en prime!
Le KIFF, c’est une salle de taille moyenne – pour la Suisse: 550 personnes au max – dans un bâtiment industriel, avec un bar au sous-sol. Surprise: pour un mercredi soir et un groupe pas forcément super-connu, il y a pas mal de monde. À vue de nez, pas loin de 300 spectateurs. Après mon expérience de l’année passée avec Rhapsody à Lyss, je craignais pire. Qui plus est, ce sont 300 personnes qui font du bruit!
On s’en aperçoit très vite avec A New Tomorrow. Le quatuor britannique grimpe sur scène et ne tarde pas à balancer une fort dynamique sauce à mi-chemin entre le hard-rock et le heavy-metal.
Ce n’est certes pas follement original, mais ça groove méchamment et le groupe est très enthousiaste; il n’a pas vraiment de mal à embarquer le public à sa suite. Après un set de six morceaux, le groupe peut quitter la scène avec le sentiment du devoir accompli: la salle est dûment chauffée.
Ça tombe bien, parce que Fates Warning arrive. Le groupe affiche une composition mélangeant anciens (Jim Matheos, fondateur du groupe), moins anciens (Ray Adler et Joey Vera) et petits nouveaux (Bobby Jarzombek et Michael Adbow).
Malgré des débuts laborieux – problèmes de basse pour Joey – Fates Warning se lance dans un set qui mélange également anciens et de modernes, vu que toute la discographie du groupe – période Ray Adler – y passe, ou peu s’en faut.
On a droit au dernier album, Theories of Flight, mais également à Disconnected, pas moins de trois morceaux de A Pleasant Shade of Gray (Fates Warning est à ma connaissance un des rares artistes à pouvoir rendre des nuances de gris bandantes), Parallels, Perfect Symmetry et même No Exit.
Je pourrais pinailler et regretter l’absence de “Still Remains”, du final de A Pleasant Shade of Gray ou du fait que Theories of Flight était sous-représenté, mais ce serait de l’ordre de la mesquinerie. Rien que des morceaux comme le final de “Ivory Gates of Dreams”, “One”, “The Eleventh Hour”, repris en chœur par le public, ou le bien nommé “Monuments” qui conclut le concert valent amplement le prix d’entrée.
Fates Warning n’a sans doute pas fait le concert parfait, mais il a livré un show impressionnant d’intensité. C’est un groupe qui n’a pas oublié que, dans metal progressif, il y a “metal” comme “progressif”.
J’aurais difficilement plus rêver plus beau cadeau, alors merci les gars!
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