Die, volume 1: Fantasy Heartbreaker

C’est rare que j’écrive une chronique après une seule lecture, mais là, je viens de reposer le premier tome de Die, intitulé Fantasy Heartbreaker (Mortelle fantaisie en français) et… disons que j’ai des choses à dire dessus. Là, maintenant et tout de suite.

Die, c’est une bande dessinée – enfin, techniquement un comics, puisque parue originellement chez Image – signée par l’auteur britannique Kieron Gillen, la dessinatrice française Stéphanie Hans et le lettreur américain Clayton Cowles. C’est aussi un jeu sur le mot « die » qui, en anglais, veut à la fois dire « dés » et « mourir ».

Tout commence dans les années nonante, avec six ados qui commencent une partie de jeu de rôle et… disparaissent sans laisser de trace. Deux ans plus tard, cinq d’entre eux reviennent, sans pouvoir – ou vouloir – dire ce qui leur est arrivé ni ce qu’il est advenu du sixième, leur meneur de jeu.

Encore trente ans plus tard, ils reçoivent un dé à vingt faces, le dé de leur MJ qui faisait partie d’un set spécial de six dés qu’il avait donné à ses joueurs. Et tous repartent pour le monde de fantasy qu’il avait créé pour eux. Enfin, créé? C’est vite dit.

Die, c’est une série qui parle de jeu de rôle, de fantasy, d’adolescence, des mensonges qu’on se raconte et qu’on raconte aux autres. Les cinq « joueurs » se retrouvent dans un monde où se télescopent un peu tous les clichés de la fantasy et du jeu. Et aussi un monde où l’imaginaire de l’enfance (ou peu s’en faut) se télescope avec la vie adulte.

On y croise des elfes, des nains, des dieux, des dragons, des zombies, de la magie – mais aussi, au fond d’une tranchée, un distingué professeur de littérature médiévale, qui parle de guerre et d’héroïsme. Autant dire qu’il y a des mises en abyme qui sont réellement brutales.

Il y a également des idées vraiment tordues pour donner un corps crédible à un monde qui, en apparence, est une avalanche de stéréotypes éculés. Il y a également des histoires dans l’histoire qui mordent.

Chaque personnage a un dé qui lui est propre, mais aussi un rôle précis, qui vient avec des pouvoirs – mais aussi avec un prix à payer. Ainsi, Ash, la narratrice, est « la Dictatrice »; elle peut manipuler les sentiments des autres et leur imposer sa propre volonté. Il y a même une « Cyberpunk » dont les pouvoirs sont activés par un or féérique, qui est aussi une drogue.

En théorie, ils peuvent rentrer chez eux quand ils le veulent. Il faut juste qu’ils le veulent tous. Mais est-ce le cas?

Die compte quatre tomes. Je compte bien lire les trois suivants, mais en l’état, je trouve déjà cette série franchement bluffante, pour son scénario tarabiscoté et ses dessins éclatants de couleur. Sans parler, dans la version reliée, des essais sur le jeu de rôle. Comme mentionné au début, la série a même été traduite en français.

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