S’il y a des albums qui m’attirent parce qu’ils me proposent quelque chose de familier, il y en a également des qui proposent une musique bien plus surprenante, comme Contemplation et cet album, Au bord du précipice, qui mélange doom, death, folk, atmoblack et… dub.

Contemplation est le projet solo de Mathieu Duchene, un musicien français qui opère sous ce nom depuis quelques années. À la base, la musique est un croisement entre folk-metal, death-metal avec un growl très profond (en français). S’y ajoutent des éléments atmoblack, mais aussi, donc, du dub, et surtout, un violon.

Au bord du précipice est le second album en date du groupe. Il dure trois quarts d’heure et compte huit pistes: six compositions entre cinq et sept minutes qu’encadrent deux titres de trois minutes.

Un petit mot sur le dub, parce qu’avant de rencontrer ce genre avec Contemplation, je dois avouer que je n’y connaissais rien. Il s’agit d’un genre dérivé du reggae.

(Pause dramatique)

Mais avec du psychédélique.

(Soulagement général)

Bref, un genre qui, déjà à la fin des années 1960, remixait du reggae avec des éléments électroniques et psychédéliques. Si vous avez déjà écouté du Ozric Tentacles, ce sont des sonorités qui vous seront familières. Incongrues ici, mais familières.

Je vais être franc: c’est bizarre. Pas le dub. Enfin, pas seulement. Non, je veux dire, tout l’album. Après, comme mentionné, c’est aussi pour cela que je m’y suis intéressé, donc je ne me plains pas.

D’autant que Au bord du précipice propose une musique franchement originale dans son mélange – surtout si on y ajoute quelques éléments de chant asiatique tripatouillés (sur « Le recours aux montagnes »). C’est clairement dépaysant, et pas seulement dans le sens « circuit touristique », mais vraiment hors des sentiers battus, à des endroits où la réalité elle-même semble se défaire.

L’album (découvert grâce à Angry Metal Guy) est principalement atmosphérique, avec des mélanges d’ambiances pagan/folk, mais on y trouve également quelques passages plus nerveux comme « Réminiscence ancestrale » ou « Dust to dust ».

Au risque de me répéter, Contemplation, c’est du bizarre. J’insiste, parce que même si j’ai l’habitude d’arpenter des rivages musicaux un peu chelous, du genre avant-gardistes avec des psychotropes pas très frais, j’avoue qu’Au bord du précipice n’est pas très loin de ma limite personnelle. Cela dit, j’ai plutôt bien aimé, mais je ne le recommande donc qu’aux esprits les plus aventureux – et à vos risques et périls. Il est disponible sur Bandcamp.

Bonus: la non-vidéo du morceau-titre

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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