« Composite », d’Olivier Paquet

France, avenir proche. Des projets de réhabilitation environnementale font appel à des graphistes, qui vont piocher dans les réseaux sociaux pour retrouver des images de paysages perdus. Jusqu’au moment où l’une d’entre elle s’aperçoit que quelqu’un a modifié un de ses souvenirs et c’est le point de départ de Composite, roman signé Olivier Paquet.

Quel intérêt de modifier une ancienne photo, me demanderez-vous? Il semble que cette modification a également un impact sur les vrais souvenirs des gens – en bien comme en mal, mais souvent de façon inconsciente. Reste la question: qui, et pourquoi, alors qu’un mouvement social de grande ampleur et de plus en plus violent s’en prend au gouvernement en place.

On suit donc Esther, la graphiste, qui découvre le pataquès et qui commence par recruter Vincent, policier à qui il est arrivé la même blague, et qui en parallèle voit les IA dont il se sert pour piéger des pédophiles se faire « retourner » par une entité en ligne. Je pense que ce n’est pas divulgâcher que de dire ici que les deux affaires ont un point commun.

Je dois avouer que ce roman m’a pas mal bluffé. Son côté techno-thriller et ses idées assez avant-gardistes sur les réseaux sociaux et leur place dans nos vies, ainsi que le gros fond de révolte sociale, m’a un peu rappelé certains auteurs américains, Cory Doctorow en tête.

On pourrait pinailler sur le côté improbable des « vrais » souvenirs modifiés par une manipulation sur des souvenirs en ligne, mais je sais que la mémoire fonctionne sur des mécanismes tellement chelous que ça ne m’étonnerait pas plus que ça, en vrai.

Composite n’est cependant pas sans défaut. J’ai eu du mal à m’attacher aux personnages, qui ne sont pas inintéressants, mais sont blindés de névroses et font un peu « caricature de cinéma français ». La fin est aussi un peu faible, avec un raccrochage de wagons abrupt; de façon plus générale, je dirais que l’intrigue n’est pas complètement à la hauteur de l’idée de départ.

Je suis quand même plutôt enthousiaste: Olivier Paquet réussit globalement son coup et Composite est un chouette roman, découvert grâce à l’incontournable Gromovar.

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