Clementine est chronologiquement le deuxième volume de la série de romans steampunk signée Cherie Priest, série intitulée “Clockwork Century”. Comme je suis un génie, je l’ai lu après le troisième, Dreadnought, mais ce n’est pas très grave: s’il fait parfois référence à des éléments du précédent, Boneshaker, s’il n’y a rien de critique.
Clementine, c’est l’histoire d’un dirigeable. Ce n’est pas tout à fait vrai: le dirigeable ne s’appelle pas vraiment Clementine, le nom se rapporte aussi à autre chose et, enfin, c’est surtout l’histoire de deux personnages qui recherchent ledit dirigeable et sa cargaison.
Par ordre d’apparition, il y a le capitaine Croggon Beauregard Hainey, légitime propriétaire du dirigeable (il l’avait volé le premier!), et ses acolytes, Siméon et Lamar (qui n’est pas capitaine), et il y aussi Maria Isabella Boyd, espionne sudiste renommée, forcée de travailler pour l’agence Pinkerton après avoir été abandonnée par ses ex-employeurs.
Bien évidemment, les trajectoires des deux vont se croiser dans des circonstances rocambolesques et ils devront collaborer. La synergie étant d’autant plus croustillante que Hainey et son équipage sont d’anciens esclaves en fuite et quelque peu pirates sur les bords.
Les aventures de l’improbable quatuor (surtout dominé par le duo Hainey/Boyd) sont très enlevées – et pas seulement car se déroulant à bord de dirigeables. Il y a peu de temps morts et les trois cents pages de ce roman sont vite et bien lues. Alors qu’au même moment, je peine sur un monstre de mille page, c’est rafraichissant.
On est certes dans le domaine du roman d’aventures, façon série B, sans prétention philosophique conceptuelle: de l’action, des personnages hauts en couleur, un contexte spectaculaire où la Guerre civile américaine dure depuis vingt-cinq ans et se fait à coups de dirigeables et de machines de guerre expérimentales. Ce n’est peut-être pas très original, mais c’est très bien fait.
Mine de rien, avec cette série, Cherie Priest est en train de poser le nouveau maître-étalon du steampunk. Entre un premier volume plaisant, sans plus, et un troisième excellent, Clementine confirme que la série “Clockwork Century” est d’un très bon niveau et devrait ravir les amateurs d’un steampunk sinon “réaliste”, du moins crédible et les pieds sur terre (même avec des histoires de dirigeables).
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Quoi que plaisant à la lecture, Boneshaker m’avait un peu déçu tant par sa forme (pleine de clichés) que par son fond (plein de clichés).
Si tu dis que les autres sont meilleurs, je vais peut-être redonner une chance à madame Priest.
Si tu n’aimes pas le cliché, tu vas être déçu; mais Dreadnought et Clementine se déroulent dans un univers steampunk plus “normal” (i.e peu ou pas de gaz qui zombifie) et du coup, ils se concentrent plus sur le côté “aventures”.
Après, c’est pas Girl Genius non plus…
J’aurai bien aimé le voir en adaptation cinématographique! Cela pourrait inciter les lecteurs à découvrir le steampunk, qui pour le moment reste peu connu je trouve et pourtant à apprécier!
Hello et bienvenue sur ce blog!
Pas sûr que le cinéma soit forcément la meilleure forme d’adaptation pour cette série, qui manque un peu de cohérence. Faudra voir ce que donnent Ganymede et The Inexplicables (pas encore lus).
Je viens de finir Boneshaker, qui m’a laissé des sentiments mitigés (j’ai bien aimé l’univers, moins l’histoire et les personnages).
Du coup, j’ai quand même envie de retenter le coup avec Clementine.
Encore une nouvelle tête, bienvenue!
Ce que j’aime bien avec cette série, c’est que, pour le moment, elle est composée de volumes courts et, s’ils sont liés entre eux, on peut les lire indépendamment.
Donc, oui, ça se tente. Au pire, si ça ne plaît vraiment pas, il n’y a au moins pas de culpabilité parce qu’on ne sait pas comment ça se finit.