Dubaï

Cet article est le numéro 1 d'une série de 3 intitulée Dubaï-Dacca 2011

Il y a dû y avoir quelque part une collision d’univers. Je ne vois pas trop comment expliquer autrement Dubaï que par la manifestation dans le monde réel de l’Alexandrie des Années d’Ombre, capitale du Califat et phare (sans jeu de mot) de la civilisation en Méditerranée, dans l’univers de Tigres Volants.

Parce que bon, dans le genre « vile ultramoderne créée de toute pièce, entre désert et océan, en une petite décennie”, Dubaï fait très fort. Océan mis à part (hormis le film), je ne vois guère que Las Vegas (ou, de ce que j’en sais, Shenzen) ; Osaka et ses bâtiments barges : enfoncé ! Un aéroport intercontinental (et un deuxième, encore plus grand, en construction), un métro automatique, la plus haute tour du monde, une flopée de gratte-ciel de plus de trois-cents mètres, une concentration d’hôtels de grand luxe inimaginable…

Lire plus

« Dimension super-héros »

Je vous avouerai bien volontiers que ma lecture de Dimension super-héros, une anthologie en français parue chez Rivière blanche, tient beaucoup du copinage éhonté. Parce que bon, les super-héros, ce n’est pas trop ma tasse de thé. Ou de café. Pas que je déteste fondamentalement cela – contrairement à d’autres figures mythiques, comme les anges ou les vampires – mais ça ne m’intéresse que modérément.

Il n’y a pas que ça : le fait que cette anthologie parle d’une continuité superhéroïque franco-italienne, l’univers Hexagon, dont je n’avais jamais entendu parler auparavant, a également aidé, mais c’est surtout le « casting » qui m’a attiré : Romain d’Huissier, Julien Heylbroeck, Willy Favre, Anthony Combrexelle, Krystoff Valla, Ghislain Morel et Eric Nieudan, pour ne citer que ceux connus dans la rôlistosphère francophone, ça fait du beau monde !

Lire plus

Nightwish: Imaginaerum

C’est peu de dire qu’Imaginaerum, le nouvel album de Nightwish, était attendu! Sans aller jusqu’à dire que c’était l’album le plus attendu de l’année, la compétition étant sévère sur ce point, il est aisément dans le trio de tête. Allait-il être à la hauteur des attentes générées par l’excellent Dark Passion Play? Allait-il être plus prog? Plus symphonique? Plus folk?

À toutes ces question, la réponse est “oui”. Il est plus. Plus tout, en fait, à part peut-être “plus métal”. En un sens, c’est logique: Dark Passion Play donnait déjà dans un style hyperbolique et, à mon avis, c’est même ce qui faisait, sinon l’originalité, du moins la spécificité de ce “nouveau” Nightwish. Imaginaerum continue sur cette lancée en en remettant une couche.

Lire plus

Uneven Structure : Februus

Pour faire simple, on peut dire qu’il existe globalement deux écoles de métal progressif. Uneven Structure, groupe français qui vient de sortir son premier album, Februus, appartient à la seconde.

La première, plutôt mélodique et somme toute assez traditionnelle, emprunte beaucoup à Dream Theater. Ici, on a affaire à un métal beaucoup plus technique, moins « organique » si l’on veut ; c’est une école qui est emmenée par des groupes comme Meshuggah.

Lire plus

Lebowski: Cinematic

Avant tout de chose, je crois que je dois préciser à ceux qui tiltent déjà sur le nom du groupe que la musique de Lebowski n’a à peu près rien à voir avec le film. Même si le groupe définit lui-même cet album comme la bande-son d’un film fictif – un peu (dans un style complètement différent) comme pour le Death’s Design de Diabolical Masquerade.

Style complètement différent, donc: les Polonais de Lebowski proposent un rock progressif instrumental fait d’ambiances planantes, plus à rapprocher du style des musiques du Cirque du Soleil ou du Tangerine Dream du début des années 1990 (ou du Voyager de Jon Anderson et Paul Sutin).

Lire plus

Trigun: Badlands Rumble

Ce n’est pas sans un certain plaisir adolescent que j’ai découvert Trigun: Badlands Rumble, film récent qui reprend les personnages de l’animé pour une petite heure et demie de délire western/post-apo/science-fiction.

L’action se déroule avant la fin de la série originelle, ce qui nous permet de retrouver, aux côtés de l’inénarrable Vash the Stampede – le “typhon humanoïde”, hors-la-loi le plus recherché de la planète et accessoirement plutôt gentil et un peu concon – Nicholas D. Wolfwood et son crucifix de combat et les deux agents d’assurance, Meryl et Millie. Tout ce petit monde – et quelques centaines de chasseurs de prime – converge vers une ville où la rumeur annonce la venue de Gasback, redoutable braqueur.

Lire plus

First Squad

Dans First Squad, nous suivons un groupe d’adolescents qui combattent des créatures surnaturelles et ceux qui les conjurent. On pourrait croire qu’il s’agit donc d’un animé standard. Sauf que le titre original est Perviy otryad et que si l’animation est japonaise, ce petit film d’une heure est définitivement russe. Ce n’est pas la moindre des surprises.

Il y a aussi le fait que l’action se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale et, plus précisément, l’invasion de l’Union soviétique. La jeune Nadia et ses camarades font partie d’une section spéciale des services de renseignements soviétiques active sur le front du paranormal, luttant contre l’Ahnenerbe qui cherche à ressusciter un chevalier sanguinaire. Ah, et les camarades de Nadia sont tous morts.

Lire plus

Kung Fu Panda 2

Encore une séance de rattrapage DVD pour cause de 3D (et aussi un peu à cause du syndrome de la suite) avec Kung Fu Panda 2, film d’animation des studios Dreamworks mettant en scène l’improbable panda Po dans le rôle du grand “Guerrier-Dragon”, as du kung fu plus ou moins malgré lui.

Je vous casse tout de suite le suspense: cette suite n’est pas à la hauteur de l’original, mais surtout parce que la barre était tout de même placée très haut. On perd en surprises, mais on reste dans le domaine du divertissement de bon niveau.

Lire plus

The Three Musketeers

Quelqu’un sur un forum a comparé The Three Musketeers, le film dont je vous avais déjà parlé dans mon article sur le Davincipunk, comme étant un nanard qui s’assume. Après l’avoir vu hier soir, avec le gang habituel, en anglais et (hélas) en 3D, je dois dire que ce n’est pas totalement faux. Pas totalement exact non plus, cela dit.

Énième adaptation hollywoodienne des aventures d’EAthos, Porthos, Aramis et d’Artagnan, ce film propose des aventures qui s’inspirent plus du pulp que de l’imagerie de cape et d’épée traditionnelle, en ajoutant suffisamment d’éléments absurdes et anachroniques (gadgets à mécanisme d’horlogerie, pièges mortels, dirigeables) pour faire tourner en bourrique les fans d’Alexandre Dumas. 

Lire plus

Les aventures de Tintin: Le secret de la Licorne

“Trois frères unis, trois licornes”, qui n’a jamais lu cette aventure du célèbre reporter si belge qu’il en devient universel? Et qui ne s’est pas demandé ce que valait l’adaptation au cinéma de Les aventures de Tintin: Le secret de la Licorne?

Car dans le genre projet casse-gueule, celui-ci était quand même assez haut dans la liste: pas tout à fait film, pas vraiment dessin animé non plus, un graphisme qui est à mi-chemin entre le réalisme du cinéma et le dessin, limite caricature vivante. La présence de Steven Spielberg et Peter Jackson à la réalisation (et Steven Moffat au scénario) rassurant autant qu’inquiétant.

Lire plus

Jour J: Vive l’Empereur!

1925: l’Empereur Napoléon, quatrième du nom, vient de mourir et Paris se prépare au sacre de son successeur. Mais des rumeurs d’attentat vont jeter l’ex-capitaine Nerval, via son filleul Enrico Fermi, dans une conspiration qui menace de raser la moitié de la ville. Ainsi peut se résumer Vive l’Empereur!, septième tome de la série Jour J, avec toujours Jean-Pierre Pécau au scénario (épaulé par Fred Blanchard et Fred Duval) et Gess au dessin.

Une uchronie napoléonienne, c’est assez classique; que celle-ci se déroule au début du XXe siècle et inclue des dirigeables et des fusils électriques, c’est plus rare. Ce qui est intéressant ici est que, pour une fois, elle se déroule très loin (plus d’un siècle) de son point de divergence – dans le cas présent, un traité qui, en 1802, partage le monde entre la France et la Grande-Bretagne.

Lire plus

Cargo

Un cargo stellaire, une cargaison étrange, un équipage inquiétant, une destination incertaine et une doctoresse perdue au milieu: c’est le décor de Cargo, film de science-fiction qui a la particularité première – et, diront les mauvaises langues, unique – d’être suisse.

C’est très méchant. Certes, Cargo n’apporte pas beaucoup d’originalité au genre, empruntant à de multiples sources (dont Alien) et souffre d’un rythme lent et d’effets spéciaux bas de gamme, mais il a une ambiance très particulière, qui rappelle par certains côtés les films japonais avec ses longs plans contemplatifs.

Lire plus

Durarara!!

Je l’ai souvent affirmé: les Japonais ont accès à des psychotropes qu’on ne trouve pas chez nous (l’expression est originellement de Janus). C’est une des principales explications que j’ai trouvées pour le scénario tarabiscoté de Durarara!! (aussi écrit DRRR!!), un animé en vingt-quatre épisodes dont Isa et moi avions pu voir une avant-première à la Japan Expo Sud cet hiver.

À première vue, c’est une histoire d’amour et d’amitié entre jeunes Tokyoïtes du quartier d’Ikebukuro. Entre beaucoup de jeunes Tokyoïtes, devrais-je ajouter, parce que les personnages principaux sont quand même légion; mais les choses tournent principalement autour de Masaomi et Mikado, deux amis d’enfance, et Anri, une jeune fille dont ils tombent tous les deux amoureux.

Lire plus

The Green Hornet

Prenez Batman. Le prototype du justicier solitaire, inoffensif playboy millionnaire le jour, qui combat le crime à la force de ses poignets et de ses gadgets. Sauf que, dans le cas de Britt Reid, (super)héros éponyme de The Green Hornet, sa fortune n’a égale que son incompétence et que la survie de son alter-ego héroïque dépend à peu près entièrement des prouesses martiales et technologiques de son faire-valoir, Kato.

Pour cette séance de rattrapage en DVD, nous nous sommes donc attaqué à ce remake d’une série télé des années 1960, surtout connue pour le fait que le rôle de Kato, chauffeur et majordome du héros, était tenu par Bruce Lee. Autant dire que, dans le cas présent, le ton retenu est celui de la grosse rigolade. Absolument personne ne se prend au sérieux, à part peut-être l’équipe pyrotechnique et les cascadeurs automobiles.

Lire plus

Une histoire populaire de l’empire américain

S’il y a bien une phrase que je déteste, parmi toutes les phrases que je déteste, c’est sans doute “l’Histoire est écrite par les vainqueurs”. Pipeau: l’Histoire est écrite par des historiens; le reste, c’est de la propagande. Howard Zinn (1922-2010) était un historien américain – engagé, certes, mais historien quand même – et cette bande dessinée Une histoire populaire de l’empire américain est directement inspirée de son Histoire populaire des États-Unis.

Si je parle ici d’une bande dessinée (avec Paul Buhle et Mike Konopacki au dessin) traduite au lieu du bouquin originel en anglais, c’est parce que Roboduck en a fait l’article sur son blog en termes suffisamment élogieux pour que le l’achète hier et que je lise dans la foulée (entre un crash aérien et une tornade; oui, j’aime bien regarder le disaster-porn dominical qu’est La minute de vérité). Vous allez rire: il avait raison.

Lire plus

Lunatic Soul: Impressions

N’ayons pas peur des mots, ni des jugements à l’emporte-pièce: Impressions, troisième album de Lunatic Soul (le projet solo de Mariusz Duda, de Riverside), est un très sérieux candidat au titre d’album de l’année! Décidément, ils sont forts, ces Polonais…

Les huit parties du morceau-titre sont autant d’instrumentaux magnifiques, d’un rock progressif mélancolique qui emprunte tout autant à Riverside, Mike Oldfield ou Peter Gabriel. Deux reprises complètent l’album qui, avec quarante minute au compteur, a de nouveau (après l’EP Memories in my Head de Riverside) le défaut d’être court – mais c’est bien le seul.

Lire plus

Peter Gabriel : Long Walk Home

Long Walk Home est l’album de Peter Gabriel dont vous n’avez sans doute jamais entendu parler et c’est bien dommage. Moi-même, avant qu’il ne soit mentionné dans un échange entre deux collègues rôlistes (Willy « Brain Salad » Favre et Julien « Wyatt Scurlock » Heylbroeck, histoire de balancer un grand coup), j’en ignorais jusqu’à son existence.

C’est bien dommage, parce que Long Walk Home est une des quelques musiques de film composées par Peter Gabriel et, disons-le clairement, elle est à placer à peu près au même niveau que le fabuleux Passion, quoique dans un style différent.

Lire plus

District 9

Séance de rattrapage DVD hier soir avec District 9, film de science-fiction sud-africain de Neill Blomkamp que tout le monde, son frère et son petit chien a déjà vu depuis sa sortie en 2009. Et ce pour une bonne raison: il est bordélique, mais très bien.

Si l’idée de base – un peuple extra-terrestre forcé de vivre sur Terre dans un bidonville – n’est pas complètement originale (Alien Nation l’avait déjà faite, vingt ans avant), le propos résonne de façon différente dans une Afrique du Sud pas si post-apartheid que cela. Surtout, la forme, mélangeant un film traditionnel “caméra sur l’épaule” et des extraits de “fauxcumentaires” et d’émission de télévision, lui donne une force particulière.

Lire plus