Dans un monde ravagé par un « flash » qui a détruit presque toute la technologie moderne, une adolescente rebelle et un vieil ermite parcourent les routes à vélo. C’est le simple point de départ de Bikepunk, le nouveau roman de Ploum.

Les habitués de ce blog vont immédiatement tiquer au nom de l’auteur: Ploum, alias Lionel Dricot. C’est un blogueur, libriste, quelqu’un que je connais depuis pas mal de temps – et dont j’ai déjà chroniqué quelques autres textes. En plus, son roman est édité par les copains de PVH (mais pas dans la collection Ludomire). Bref, avertissement copinage. Oui, encore.

Bikepunk, c’est donc du post-apo. Une vingtaine d’années avant le début du roman, il y a eu un flash. Ce flash a détruit toute l’électronique et aussi fait exploser les sources de carburant sur toute la planète – enfin, de ce que l’on sait, vu que l’action va se dérouler dans un secteur de quelques dizaines de kilomètres dans le sud de ce qui était la France.

Et si ce flash a tué une grande quantité de gens, directement ou indirectement, il a aussi aveuglé définitivement quasiment toutes les personnes adultes au moment de l’événement.

Dans ce contexte, Thy, le vieil ermite mentionné plus haut, est une anomalie, en ce qu’il n’a pas été atteint de façon permanente. Mal considéré par le village voisin, il est néanmoins le meilleur ami de Gaïa, une adolescente qui doit faire face aux lubies de sa mère et décide de fuguer. Ce qui tombe bien: elle et Thy sont des passionnés de vélo.

Et du coup, les voilà partis sur les routes, découvrir le monde au-delà du village de Gaïa, les villes abandonnées et les communautés de survivants. Et si Bikepunk aligne quelques des clichés du post-apo – les communautés paramilitaires, les cadavres momifiés dans leurs voitures ou les nouvelles coutumes cheloues – l’auteur a la bonne idée d’en éviter pas mal, notamment les gangs agressifs à la Mad Max.

Par contre, il faut souligner que Ploum est un auteur militant et que ça se ressent dans son écriture. J’avais mentionné qu’il est libriste, mais au-delà de cela, c’est aussi un farouche partisan d’une forme de sobriété technologique. Le choix d’avoir une apocalypse qui détruise la technologie et, surtout, les voitures, n’est pas anodin.

Je le mentionne, parce que j’ai trouvé que c’était tout de même bien présent dans l’écriture de Bikepunk. Présent au point peut-être d’être gênant pour certains, qui chercheraient plus du divertissement qu’un texte militant. Pour ma part, je n’ai pas été dérangé plus que ça, mais je suis aussi un gauchiste (de canapé) et un cycliste.

Mais si on passe outre cet écueil, Bikepunk est un roman plus hopepunk que post-apo, un texte plutôt positif, pas complètement exempt de tensions non plus, mais qui se termine sur une note d’espoir: celle de recommencer une civilisation sur des principes différents.

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