Il existe des groupes dont la musique semble être aux limites les plus extrêmes de ce que le cerveau humain peut appréhender. Des confluences impies de sonorités disparates. Et puis il y a Antediluvian Projekt, qui a récemment sorti cet album, Atlan Blue.

Antediluvian Projekt, c’est John Heckathorn, un multi-instrumentiste de Cleveland qui, depuis quelques années, s’est piqué de mélanger metal progressif expérimental et trompette jazz, pour un résultat atmosphérique, chaotique et très secoué.

Atlan Blue, recommandé par David Devilliers, est un concept-album de science-fiction en neuf pistes, entre une et sept minutes, pour une durée totale de quarante minutes.

Derrière l’emblématique image de lampe chirurg… je veux dire, de soucoupe volante, un concept de science-fiction qui fleure bon les années soixante, avec des Atlantes et des OVNI. C’est assez anecdotique, vu que l’album est instrumental, mais ça pose l’ambiance générale.

Disons que, de base, cet album est un peu l’illustration ultime du mélange de l’huile et de l’eau, avec un jazz-rock planant dominé par une trompette, qui rappelle par moments la bande originale de Blade Runner, mélangé à un metal progressif volontiers agressif, voire brutal. Le tout est de plus volontiers discordant.

À ce stade de ma chronique, je sens déjà plusieurs de mes lecteurs qui se crispent et je les comprends. La musique d’Antediluvian Projekt n’est pas facile d’accès. Mais alors, vraiment pas! Néanmoins, je lui trouve pas mal de points intéressants, avec notamment une intensité certaine et des parties atmosphériques très réussies, souvent sombres et inquiétantes, parfois épiques.

Je reprocherais surtout à Atlan Blue de volontairement chercher la difficulté, l’expérimental pour l’expérimental. Après, j’imagine bien que c’est un peu le but de la démarche de Antediluvian Projekt, mais ça me sort parfois du truc. C’est pourquoi je ne recommanderai cet album qu’aux esprits les plus aventureux. Il est disponible sur Bandcamp.

Bonus: la non-vidéo de « What Does Truth Fear? »

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

Pour soutenir Blog à part / Erdorin:

Blog à part est un blog sans publicité. Son contenu est distribué sous licence Creative Commons (CC-BY).

Si vous souhaitez me soutenir, vous pouvez me faire des micro-dons sur Ko-Fi, sur Liberapay, sur Patreon et sur Ulule.

Mastodon