Ces dernières décennies, le monde du metal a été le théâtre de mélanges, souvent extrêmement bizarres, parmi lesquels le death-metal progressif. An Abstract Illusion est un des groupes les plus récents à se lancer sur ce créneau, ici avec The Sleeping City.

Actif depuis près de vingt ans, An Abstract Illusion est un groupe originaire de Suède qui a attendu presque dix ans avant de sortir un premier album. Leur musique mélange donc death-metal et metal progressif, avec chant en clair et saturé, mais on y trouve aussi des éléments djent, atmosphériques, voire synthwave.

The Sleeping City, recommandé par un paquet de mes sources habituelles, est leur troisième album et ce n’est pas un petit format: une heure et sept pistes qui, à une exception près, durent entre huit et onze minutes.

Quand on dit « death-metal progressif », la plupart des gens pensent à Opeth. Mauvaise nouvelle: je n’aime pas Opeth. Bonne nouvelle, An Abstract Illusion, ce n’est pas Opeth. Mauvaise nouvelle: je ne saurais pas vraiment vous dire pourquoi.

Enfin, si: même si The Sleeping City emprunte des sonorités à gauche, à droite et en arrière, c’est un album qui sonne très contemporain, pas passéiste pour deux sous. C’est aussi un album qui, à mon avis, maîtrise très bien les ambiances. Il y a aussi un petit côté atmoblack dans les compositions.

Et s’il mélange plusieurs sonorités, l’album ne fait pas beaucoup de concessions: quand il est death, il est très death et, quand il veut être prog, il est très prog aussi. Et, de façon générale, il est souvent très atmosphérique.

Bon, vous me direz, un album qui mélange death, black, prog et synthwave (et autres), ça doit être un peu bordélique. On ne va pas se mentir: ça l’est. C’est aussi un peu long, par moments; l’auditeur non prévenu frise l’indigestion. Mais quand on a une certaine habitude des magnum opus prog, on est en terrain de connaissance. Et il y a tout de même une cohérence certaine sur l’ensemble.

The Sleeping City n’est pas exactement l’album le plus accessible: le style est plutôt exigeant et il est carrément long, mais je pense qu’il en vaut la peine. An Abstract Illusion propose un death-metal progressif très quali, que je ne peux que vous recommander. Il est disponible sur Bandcamp.

Bonus: la vidéo de « No Dreams beyond Empty Horizons »

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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