Si je vous dis « metal symphonique », vous allez probablement lorgner vers les pays nordiques, voire les Pays-Bas. Eh bien dans le cas de Ad Infinitum, découvert via leur dernier album en date, Abyss, on va aller nettement moins loin de chez moi.
En effet, Ad Infinitum est un projet né en 2018 à Montreux, en Suisse. À l’origine, c’est le projet solo de la chanteuse Melissa Bonny (déjà croisée sur des albums de Pyramaze et de Kamelot). Il propose un metal symphonique moderne, qui lorgne parfois du côté du metalcore.
Abyss est le quatrième album du groupe et il est étonnamment court: trente-huit minutes pour dix pistes et des compositions qui ne dépassent pas quatre minutes et demie.
En fait, Ad Infinitum est un groupe plutôt surprenant. S’il a un son qui rappelle le metal symphonique, surtout par la voix de mezzo-soprano de Melissa Bonny, il a également un format et des aspects qui le rapprochent plus de ce que l’on appelle le « metal moderne », voire le metalcore.
Les pistes sont courtes et percutantes, avec souvent une intensité et une énergie impressionnantes. Mais elles incorporent souvent des éléments qui pourraient paraître incongrus: du vocoder (ou de l’autotune, si on veut être méchant) dans « Euphoria » ou des sonorités électro sur « Surrender ». Et aussi de la voix saturée (assurée par Melissa elle-même).
C’est assez déroutant: j’ai l’impression d’avoir un album qui jongle constamment entre metal et pop. Déroutant, mais pas forcément dérangeant. Disons que ça lui donne une personnalité originale; ce qui n’est pas toujours un compliment, cela dit.
Ad Infinitum s’aventure sur des territoires pop sans avoir l’air ridicule et propose pas mal de brûlots (« Follow Me Down », « Outer Space », « The One You’ll Hold on to » ou « Dead End »). Mais je n’arrive pas à être complètement enthousiasmé; c’est sympa, mais trop classique pour mon côté prog-head.
Si Ad Infinitum m’a été recommandé par Cousin Nalesk et en appelle à ma suissitude en même temps qu’à mon amour du metal, j’en ressors avec des sentiments mitigés. Abyss s’écoute bien, n’est pas trop long, mais il lui manque peut-être un peu plus de complexité.
Bonus: la vidéo de « Outer Space »


15/08/2025 at 10:32
Je plaide coupable et assume la mention.
Je comprends ton sentiment mitigé. Abyss est à mon avis un cran en dessous des trois albums précédents.
On a aussi entendu Melissa Bonny avec Warkings (sous le pseudo de Queen of the Damned) et avec les folkeux de Feuerschwanz – suffisamment pour qu’elle ait un side project, The Dark Side of the Moon, avec leur guitariste. Elle est prolifique…
Entre elle et Britney Slayes, je me suis réconcilié avec les chanteuses de metal (Nightwish ça passe pas chez moi.) Pure question de tessiture. Comme quoi ça tient à peu de choses…
15/08/2025 at 11:20
J’ai l’impression, en lisant des commentaires ailleurs, qu’il est aussi pas mal différent des précédents. Pour ses autres collaborations, j’avais vu ça (notamment Feuerschwanz), mais je me suis cantonné à ceux que j’avais chroniqués.
15/08/2025 at 19:36
Aussi vue dans Rage of Light (qui ont fait une belle reprise de Amon Amarth). Mais la première fois que je l’ai vue sur scène c’était avec Evenmore au Manoir Pub. 2015 peut être
20/08/2025 at 15:19
J’aime beaucoup ce groupe même si je préfère leur premier album avec l’ambiance « Versailles Guillotine etc… »