« Up Against It », de Laura J. Mixon

Phocea 25 est un habitat spatial comme beaucoup d’autres dans le système stellaire, mais dans Up Against It, roman de Laura J. Mixon, il va devoir faire face à une crise existentielle majeure impliquant le crime organisé, une télé-réalité très invasive, une IA « sauvage » et une secte transhumaniste. Rien que ça.

Up Against It n’est pas un roman récent: il a été publié il y a près de quinze ans et c’est grâce à Pluralistic, le blog de Cory Doctorow, que j’ai découvert cette réimpression. L’ambiance « magouilles politiques et explorations spatiales dans un avenir pas si lointain » n’est pas sans rappeler The Expanse et, d’ailleurs, c’est James S.A. Corey, auteur/s de la série, qui signe/nt la préface de cette nouvelle édition.

On a donc un habitat spatial de plutôt grande taille, qui, comme la plupart de ses semblables, dépend de la glace d’eau et de méthane pour sa survie, via des nanomachines qui assemblent et désassemblent la matière. Mais, au début du roman, une catastrophe détruit en grande partie l’arrivage de glace.

Phocea 25 a le choix entre la mort lente et accepter un chargement opportunément voisin, mais qui est vendu par ce qui est notoirement connu comme une façade de la mafia martienne. Or, Jane Navio, directrice des ressources de l’habitat, se souvient très bien de ce qui est arrivé à une autre station qui a accepté un tel marché: un coup d’état et un bain de sang.

Assez rapidement, il est clair que la catastrophe a tout du sabotage – encore faut-il le prouver. Et si une bande de jeunes « motards de l’espace » a pu sauver une partie de la glace, les restrictions mises en place sur la station créent une situation explosive, avec émeutes et grenouillage politique. Pour ne rien arranger, l’incident a causé l’émergence d’une intelligence numérique « sapiente » et incontrôlée et, histoire d’en mettre une couche de plus, une secte transhumaniste à la réputation sulfureuse serait elle aussi impliquée dans le bazar.

Up Against It est un roman de science-fiction franchement impressionnant. Il a un côté « hard-science » avec un contexte d’habitats spatiaux très crédibles – pas d’antigravité, pas de portails hyperluminiques. Il y a une foule de petits détails qui sont révélés au fil de l’histoire qui « font vrai », qui aussi apportent un sens du merveilleux à l’ensemble, parfois les deux. Ah, et il y a aussi un canon à patates de Tchekov.

Il y a aussi une foule de détails culturels qui sont plutôt bien trouvés et le tout se lit presque plus comme un thriller que comme un roman de science-fiction. L’action va à cent mètres-secondes et l’écriture est plutôt fluide et très immersive. Seul défaut: je découvre en faisant quelques recherches pour ce billet que c’est le premier tome d’une trilogie. Je dis « défaut » parce que maintenant, il va falloir que je trouve les deux autres. C’est malin!

Du coup, si vous recherchez une science-fiction bien pensée et pas trop fumée niveau concepts, je vous conseille de vous y intéresser. Up Against It est un excellent roman.

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