Après le catastrophique mariage de son ancien duc Servaint, lors du précédent tome, Trois Lucioles, de Guillaume Chamanadjian, commence avec Nox, qui essaye de se concentrer sur l’épicerie Saint-Vivant, dont il fut autrefois le commis. Mais c’est sans compter sans des événements qui se précipitent et beaucoup, mais alors vraiment beaucoup de gens qui veulent le voir tuer ledit duc. Y compris des menaces que tout le monde croyait enterrées depuis des siècles.
Deuxième tome de la trilogie Capitale du Sud, qui forme, avec Capitale du Nord de Claire Duvivier, un diptyque dit de La Tour de Garde, Trois Lucioles commence dans une ambiance tendue, qui va monter crescendo tout au long du tome pour culminer avec une apothéose noire et chaotique.
Bien malgré lui, le personnage principal va se retrouver au centre de multiples intrigues qui semblent toutes converger vers la mort de son ancien bienfaiteur. Nox va devoir faire des choix, faire confiance au risque de se voir trahi, côtoyer des gens extrêmement dangereux et aussi maîtriser ses petits talents. Ce qui implique aussi se frotter avec les légendes les plus noires de Gemina, la cité.
Sans préjuger du troisième tome, qui n’est pas encore sorti (il est prévu pour octobre) et que je n’ai donc pas lu, Trois Lucioles semble clairement marquer un tournant dans l’histoire de Capitale du Sud. Plus sombre, plus violent, il a une marque nettement plus fantastique – avec rien de moins qu’un miracle vu par presque toute la cité – et il révèle un certain nombre des secrets et enjeux de l’histoire.
Si Trois Lucioles fait beaucoup moins la part belle aux descriptions de nourritures appétissantes et de curiosités locales (malgré la référence à un vin), Guillaume Chamanadjian continue à rendre extrêmement vivante la cité de Gemina. Et elle est vivante, parce qu’on sent bien que sous toutes ces descriptions géographiques ou culinaires, il y a de l’humain et que c’est ce qui fait tourner et le roman, et la ville.
Le roman a aussi le mérite de parler d’un autre élément dont on parle rarement dans les ouvrages de fantasy urbaine: ce qu’il y a au-delà des murs. Et aussi pourquoi ces murs existent. Autant dire que ce n’est pas très reluisant, surtout en écho avec l’actualité récente en Méditerranée (et ailleurs).
Si j’avais été plutôt favorablement impressionné par le premier tome, j’ai trouvé celui-ci au moins aussi bon, voire un cran supérieur. Tel que c’est parti, ce diptyque de La Tour de Garde est parti pour être une œuvre majeure de la fantsay francophone et, si vous n’avez pas encore jeté un œil sur les écrits de Guillaume Chamanadjian et Claire Duvivier, je vous encourage à le faire.
Encore que Trois Lucioles a un gros défaut: la conclusion ne sortira qu’à l’automne – et probablement quelques mois de plus pour celle de Capitale du Nord. Ça va être long.
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20/06/2023 at 13:13
Oui excellent bouquin, j’ai dévoré les deux premiers tomes.
20/06/2023 at 16:18
J’ai une bonne nouvelle pour toi : c’est la conclusion du Nord qui sort en octobre, celle du Sud est sorti en avril ! (et, si je ne l’ai pas encore lu, les retours sont toujours aussi bons)
20/06/2023 at 16:20
Ah oui, tiens! Bon, va falloir que je braque mon fourgue – ou que j’attende mon raid sur Paris mi-juillet.