January Cole est détective au Paradox Hotel, qui donne son titre au roman de Rob Hart, un hôtel qui jouxte le « chronoport ». D’où des journées un peu compliquées, entre les dinosaures en maraude dans les couloirs, le cadavre qu’elle est la seule à voir, la tempête de neige en cours, la conférence pour le rachat du complexe et ses propres problèmes de décalage temporel. La routine.

Le monde de The Paradox Hotel est donc situé quelques décennies dans l’avenir (2072 pour être précis). Le voyage dans le temps a été découvert et les riches touristes vont visiter le passé. Et certains y font des bêtises, d’où la présence d’agents gouvernementaux.

January fut l’une d’entre eux, jusqu’à ce que les voyages ne lui causent des effets secondaires gênants. Elle est « Unstuck », détachée de la ligne temporelle, ce qui signifie que, régulièrement, elle revit son passé – généralement au moment le moins pratique. Et, de temps à autre, elle voit des choses qui pourraient être dans son avenir, mais rien n’est moins sûr.

Et, donc, la voici aux prises avec une tempête de neige qui annule tous les voyages temporels et confine les voyageurs dans l’hôtel, le même jour où plusieurs acheteurs potentiels viennent pour négocier une éventuelle privatisation du complexe. Et, en plus des fantômes « habituels » de l’hôtel, elle doit gérer trois bébés dinosaures échappés des bagages d’un braconnier et le corps d’un homme égorgé, allongé dans une chambre, mais qu’elle est la seule à voir. Et ça, ce n’est que le début.

The Paradox Hotel est une histoire qui emprunte beaucoup aux codes des romans noirs. Il y a un crime, des puissants qui magouillent, des secrets cachés, un amour perdu et une narratrice de moins en moins fiable, qui a un sale caractère. Non, vraiment un caractère de chiotte; je ne plaisante pas. Elle insulte un peu tout le monde, des collègues aux clients, en passant par son drone équipé d’une IA.

Quelque part, les aspects science-fiction de cette histoire sont presque secondaires. Presque. Il y a quand même un gros bazar autour du voyage temporel, de ses tenants et aboutissants, mais aussi de ses dangers et des rêves qu’ils font miroiter. Un des enjeux du rachat du chronoport, c’est d’avoir accès à une technologie qui, en théorie, peut changer le passé et donc le présent. Peut-être. Il y a également des références à des auteurs de SF.

C’est grâce au blog Em0tionS que j’ai été attiré par The Paradox Hotel et je dois en remercier son auteur. Le roman est constamment en tension, entre la situation dans l’hôtel qui dégénère au fur et à mesure que l’action avance et, en parallèle, celle de January qui fait de même. Avec, comme des instants de grâce suspendus, les moments où elle revoit (et revit) son amour perdu, Mena, aussi solaire que January est mercurielle. Avec en prime une fin douce-amère, mais étrangement satisfaisante.

Roman donc chaudement recommandé; il a été traduit en français, donc pas d’excuse!

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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