The Falcon and the Winter Soldier

Derrière ce titre qui rappelle des légendes folkloriques, The Falcon and the Winter Soldier est une nouvelle mini-série Marvel, en six épisodes, se situant dans la continuité directe de Avengers: Endgame.

Comme son nom l’indique, elle se concentre surtout sur deux personnages: Sam Wilson, aka The Falcon (Anthony Mackie), et Bucky Barnes, le Winter Soldier (Sebastian Stan). Elle se concentre surtout sur « l’héritage » de Captain America.

En effet, si Steve Rogers avait demandé à Sam Wilson de reprendre son titre, ce dernier refuse. Et le gouvernement américain choisit John Walker, un ancien soldat, pour endosser le costume et le bouclier emblématique. Ce qui agace Bucky.

Parallèlement, un groupe révolutionnaire appelé The Flag Smashers se lance dans des actions spectaculaires contre l’organisme international chargé de relocaliser la moitié de la population terrienne éliminée par Thanos et qui est donc revenue.

Ce qui est déjà en soi un problème, encore plus quand certains de leurs agents semblent avoir reçu le même traitement à base de super-sérum que Captain America.

Disons-le tout net: The Falcon and the Winter Soldier est un peu à l’opposé de la précédente mini-série, WandaVision. Le ton est plus dans l’action-aventure international, quelque part entre Mission:Impossible et Agents of SHIELD, avec en prime un aspect buddy movie entre les deux protagonistes éponymes.

Cet aspect de la série fonctionne plutôt bien. Entre l’ancienne machine à tuer soviétique hantée par son passé et l’ex-soldat d’élite afro-américain, la dynamique classique fonctionne: ils ne s’apprécient pas, puis ils collaborent, puis ils se respectent. Bonus pour le personnage de Zemo, qui sert de catalyseur.

Les scènes de bagarres sont également réussies, plutôt en mode baston urbaine avec somme toute assez peu de super pouvoirs. C’est nerveux, lisible, souvent bien pensé. Rien de transcendant non plus.

Je suis par contre nettement moins enthousiaste sur le contexte décrit. On a donc une organisation internationale qui essaye de recaser tous les « ressuscités » post-endogame et qui le fait « à l’américaine », c’est-à-dire avec plein de gaspillage et de démonstrations de force contre-productives. Et on a aussi des « anarchistes » qui veulent revenir à un monde sans frontières.

Déjà, l’opposition entre les deux est manichéenne au possible; de façon générale, tout ce qui ressemble de près ou de loin à un commentaire social dans cette série déboule avec des gros godillots pointure 81. Et en fait, tout ce contexte social n’apparaît quasiment jamais, sauf comme excuse pour faire avancer le scénario.

C’est un défaut qui est récurrent dans les « grosses machines » hollywoodiennes, mais je trouve ça dommage ici. J’ai l’impression que l’univers cinématique Marvel est une des rares franchises qui a les moyens de faire justement quelque chose de différent.

Et du coup, les gros changements sociaux post-Endgame que les Flag Smashers rappellent à longueur de temps ne sont guère plus qu’un coup de peinture sur le décor. Littéralement: quelques affiches de propagande sur les murs et c’est tout.

C’est vraiment le gros défaut de cette série; peut-être pas le seul, mais le principal. Notez que ça ne m’a pas empêché de plutôt bien apprécier cette série. C’est juste qu’avec un ou deux épisodes de plus et une petite dose d’audace scénaristique, ça aurait pu être beaucoup mieux.

Bonus: la bande-annonce

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10 réflexions au sujet de “The Falcon and the Winter Soldier”

  1. Arf, sorti du premier épisode, je me suis mortellement ennuyé. Mais je en suis pas très Marvel non plus. D’ailleurs avec Loki ce ne fut guère mieux…

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  2. Alors oui et non.

    Je te rejoins sur le côté buddy movie qui fonctionne bien, et le côté géopolitique qui fonctionne beaucoup moins bien, par contre, “le contexte social à gros godillots.” Euh… Non quoi…

    il y a aussi deux trucs assez importants et vraiment bien fichus, ça m’a même surpris de les retrouver de manière aussi intelligente et subtile (à une exception près) dans une grosse production hollywoodienne/Marvel/Disney tout ça. D’ailleurs, je suis surpris que tu ne les mentionnes pas. Peut-être parce que ce sont des questions americano-américaines qui ne t’interpellent pas plus que ça ?

    Je veux parler du statut social des Noirs aux US, pas juste le racisme sauce MAGA, mais bien la place des Noirs aux US au 21e siècle. Le racisme structurel quoi. Tout le dilemme et le character development de Falcon tourne autour de ça : en tant qu’homme noir peut-il devenir un symbole aussi intouchable que Captain America. Ses doutes permanents tout au long de la série ne sont pas les doutes d’un homme se demandant s’il a les épaules assez larges sur la chose, mais les doutes d’un homme noir, qui, même s’il le rejette, ne peut s’empêcher au fond de lui, dans son inconscient )mais aussi dans son conscient) de se sentir comme un citoyen de seconde classe. Captain America ne doit-il pas être par définition, presque par définition, blond aux yeux bleus ?
    Bien sûr que la réponse est non, mais le chemin parcouru par Sam est celui de beaucoup de Noirs américains qui “sortent du ghetto” en gros.

    Et je trouve tout cet aspect de la série extrêmement bien écrit en toute finesse et subtilité. À une exception près donc : son speech final. Probablement très beau à lire, mais qui passe pas bien à l’oral (et là, je suspecte le scénariste de s’être laissé emporté dans son lyrisme).

    L’autre aspect vraiment bien fichu, c’est le personnage de John Walker, vraiment intéressant. Il est un peu un symbole de tous les vétérans revenus de la guerre et qui ont aussi une crise d’identité. Le mec veut bien faire, il veut être un héros, mais justement, lui n’a pas les épaules pour porter tout cela.

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    • OK, on se rejoint sur le speech final, qui est bien bien raté – pas tant le speech que l’effet. Mais je trouve aussi qu’il y a pas mal de trucs qui auraient pu passer en “show don’t tell”.

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