« The City We Became », de N. K. Jemisin

Le saviez-vous? Certaines grandes villes ont une âme. C’est ce que nous révèle The City We Became, roman de l’autrice américaine N. K. Jemisin – révélation à prendre à un sens très littéral, puisque cinq avatars des quartiers de New York, plus un pour l’intégralité de la ville, doivent donner naissance à cet âme.

Sauf qu’une menace pèse sur cette naissance, une menace qui a déjà conduit à la « mort en couches » d’autres cités, comme La Nouvelle-Orléans ou Port-au-Prince. C’est pourquoi São Paulo a été délégué sur place, mais même lui aura fort à faire pour aider les six incarnations de la Grosse Pomme.

Avec The City We Became, on est très littéralement dans le domaine de l’urban-fantasy, puisque les protagonistes ne sont rien de moins que les avatars d’une ville. Les cinq quartiers incarnés doivent gérer à la fois la découverte de leur statut, l’étendue de leurs pouvoirs et une menace dont je ne dirais rien, sinon que son identité m’a surpris. Et c’est plutôt bien vu – et bien amené.

En tant qu’autrice afro-américaine, J. K. Nemisin ne manque pas de faire aussi passer un message – pas toujours très subtil, mais baste! – sur la force de la tolérance et du métissage face aux hystériques de la pureté. Dans le même temps, le New York qu’elle décrit, avec ses luttes racisées et LGBT, ses misères, sa brutalité, mais aussi ses beautés cachées, me donne envie d’y retourner.

De plus, pour le rôliste que je suis, The City We Became fait instantanément penser à Nobilis. C’est une campagne clé en main, ou presque: l’avatar central comme Impérator, les autres comme des Nobilis, remplacez l’Ennemi par un Tourmenteur et hop! Il faut juste gérer la montée en puissance – ou alors s’en servir comme base pour jouer l’après.

En fait, le gros défaut de The City We Became, c’est qu’il a un rythme un peu… bizarre. Pendant grosso-modo les deux-tiers du bouquin, je me suis demandé quand l’action allait démarrer et, au final, la conclusion est très – trop – vite expédiée.

Il y a, à mon avis, matière à au moins deux bouquins dans ce seul volume. J’aurais aimé que les personnages prennent un peu plus de temps pour se connaître, voire se clasher – les quelques engueulades entre eux valent le détour, surtout quand elles impliquent le Bronx.

Cela dit, en l’état, The City We Became est un très chouette roman d’urban-fantasy, qui réussit l’exploit d’avoir New York comme réel protagoniste. Il m’avait été recommandé par une chronique de Gromovar et Anudar en a également parlé.

Personnellement, je suis plus proche de l’avis de ce dernier, même si le premier soulève des défauts tout à fait valables. Même le côté lovecraftien m’a botté, c’est dire.

Il a été récemment traduit en français sous le titre Genèse de la cité et il semble être le premier tome d’une trilogie; à suivre, donc!

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2 réflexions au sujet de “« The City We Became », de N. K. Jemisin”

  1. J’ai du mal à me décider si j’ai envie ou non de lire ce livre, y’a autant d’éléments qui me tentent que d’éléments qui me font peur. J’imagine qu’il va falloir que j’essaye pour savoir.
    “il semble être le premier tome d’une trilogie” : ce “semble” me laisse penser que la fin n’est pas un cliffhanger et apporte une certaine conclusion ?

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    • En effet, la fin n’est pas un cliffhanger. Il est clair qu’il y a une suite prévue, mais il peut raisonnablement se lire sans autre.

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