Tides From Nebula: Earthshine

Pour ceux qui doutaient encore que la Pologne est en train de devenir une grande nation du prog, du métal et de musiques assimilées (= que j’écoute), je vous présente Earthshine, dernier album en date de Tides From Nebula.

Bon, question originalité, on est loin de Riverside ou d’Indukti et ce joyeux quatuor en -ski nous sert un post-rock instrumental à la forte inspiration God Is An Astronaut: des morceaux plutôt lents et longs, des ambiances stellaires qui accompagneraient parfaitement des images du télescope Hubble ou des voyages en train le long du Transsibérien.

Cela dit, en amateur du genre, je ne me plains pas; OK, pas beaucoup, en tous cas. La musique de Tides From Nebula possède toutes les qualités de son glorieux modèle irlandais et, si on peut légitimement lui reprocher un manque certain d’originalité (ainsi qu’un léger manque de nefs), l’exécution est irréprochable. “The Fall of Leviathan”, écoutable sur le lien MySpace ci-dessus, est un morceau de très haute tenue.

Lire plus

Invasion extra-terrestre, le retour du pourquoi

Quatre ans après leurs premiers délires – et surtout après la sortie de Battle Los Angeles, les tenanciers de RPG.net s’interrogent de nouveau sur les raisons d’une invasion extra-terrestre. Je vous mets le lien, mais comme c’est hélas sur Tangency (quartier général des discussions à la masse et des images qui tuent), ce n’est accessible qu’aux utilisateurs enregistrés. Et en anglais, bien sûr.

Ce qui m’amuse, c’est qu’en regard des réponses raisonnablement sérieuses et classiques (ils veulent notre eau/écosystème/système lymphatique), on a beaucoup de réponses décalées – mais pas forcément moins réalistes. Cela ne surprendra personne, mais le thème de l’invasion orchestrée pour des raisons politiques et mal préparée revient assez souvent, ainsi que l’idée de l’émission de télé-réalité.

Cependant, celle qui m’a le plus amusée, c’est l’idée de Shadowjack – à qui on devait déjà Federal Space – à savoir Bob le Bouseux. Bob le Bouseux s’ennuie, alors il appelle des copains, ils empilent leurs pétoires dans leur vieux bahut à côté des cartons de bibine et partent avec leurs chiens chasser l’écureuil dans un coin paumé sans rien dire à personne. Sauf que, tout bouseux qu’il est, Bob vient d’une civilisation extrêmement avancée, ses chiens sont des bestioles qui avalent tout rond des chars lourds et ses pétoires sont de l’ordre d’armes nucléaires tactiques.

Lire plus

Revenu universel

Euro coins and banknotes

L’article de Romain Rivière, intitulé “Il faut rejeter la licence globale !” et au demeurant excellent, ne m’a pas tant interpellé à cause de son sujet que par l’autre cause qu’il défend: un revenu universel pour tous. C’est une idée à laquelle je réfléchis depuis pas mal de temps également – toujours dans le cadre de mes réflexions politico-rôlistiques – pour en arriver à une première conclusion: c’est une idée qui est révolutionnaire. Entendez par là qu’elle aurait un impact énorme sur la société.

L’idée de donner, sans condition, à toute personne adulte résidente (ou seulement citoyenne, les modalités se discutent) une allocation lui permettant de vivre à peu près décemment changerait radicalement les relations de travail. À l’heure actuelle – et sans même parler des relations d’amour-haine qu’entretiennent nos sociétés occidentales avec le travail en tant que valeur – le chômage est un fort incitatif pour accepter des travaux mal payés. Un revenu universel aurait l’effet de mettre le travailleur en position de force.

Je suppose qu’on peut trouver pas mal de défauts à ce système. Le principal qu’on me citera est sans doute que, si les gens peuvent vivre sans rien faire, ils ne feront rien. La réponse à cette affirmation est que si le revenu permet juste de vivre, il y a un incitatif à travailler; pour reprendre un slogan connu, c’est “travailler pour gagner plus”. Je crains cependant que cette réponse ne fasse que renforcer les aspects les plus absurdes de la société de consommation.

Lire plus

World Invasion: Battle Los Angeles

Hier soir, nous sommes allés voir World Invasion: Battle Los Angeles, le film tiré du jeu vidéo. Ah, on me dit dans l’oreillette qu’en fait, il n’y a pas de jeu vidéo. J’aurais pourtant juré…

Disons les choses ainsi, si on n’aime pas les films avec des militaires américains qui gagnent à la fin (normal: ce sont des Marines), des extra-terrestres insectoïdes vraiment très méchants qui perdent à la fin, plein de matos militaire pour faire baver les guntakus, des innocentes victimes à sauver coûte que coûte, des sacrifices héroïques, de la baston dans un chaos urbain et des grosses, très grosses explosions, alors il faut éviter d’aller voir ce film, dont le titre tient lieu de scénario.

Lire plus

Star Trek: Enterprise

Chaque franchise a son mouton noir; pour Star Trek, c’est sans doute Enterprise, une série en quatre saisons qui s’intéresse au tout premier vaisseau hyperluminique terrien portant le fameux nom (mais pas encore l’immatriculation NCC-1701). Personnellement, je l’aime bien; par certains côtés, elle est à l’opposé de la série originelle et, par d’autres, pas du tout. Le côté amusant, c’est de voir non pas un vaisseau rutilant, bénéficiant d’un siècle d’avancées technologiques, mais un prototype mal dégrossi, lancé en catastrophe avant même ses essais opérationnels et dont l’armement principal est encore dans ses cartons. C’est aussi un équipage de pieds-tendres qui débarquent, la bouche en cœur, dans un univers qui n’est pas toujours amical.

Cela dit, ça reste du Star Trek: par beaucoup de côtés, c’est toujours de la science-fiction pour enfants sages, naïve au possible, avec ses extra-terrestres qui se caractérisent principalement par des couleurs de peau exotiques et/ou des protubérances faciales variées et ses planètes monoclimatiques. Même si quarante années de développements scénaristiques sont passées par là depuis la série originelle, on est loin de l’approche crasseuse d’un Firefly (pour donner un nom au hasard) où les protagonistes sont à peu près tous gris, avec des nuances variables. Ici, les héros sont des héros, même s’ils ont leurs moments de doute et leurs faiblesses; on est plus près d’une ambiance pulp (remise au goût du jour du XXIe siècle) que d’une quelconque prétention au réalisme.

En même temps, c’est un peu marqué dessus, donc on ne va pas se plaindre trop fort. Et, pour autant, la série est plutôt plaisante, avec les deux premières saisons consacrées aux débuts de l’exploration interstellaire terrienne et aux interactions entre les différents membres de l’équipage.

Lire plus

“Crown of Slaves” et “Torch of Freedom”, de David Weber et Eric Flint

Crown of Slaves et Torch of Freedom, de David Weber et Eric Flint, sont les deux tomes d’un spin-off de la série “Honor Harrington”, qui se situent entre les trois derniers épisodes de la série. Ceux qui, comme moi, ont suivi la série originelle avant de s’intéresser à cette histoire parallèle ont déjà croisé certain des personnages, notamment l’improbable duo d’espions Anton Zilwicki et Victor Cachat, respectivement de Manticore et du Havre (deux nations qui, je le précise pour les ceusses qui ne sont pas au fait des évènements, sont en guerre depuis plusieurs décennies).

C’est dans l’espoir de combler les trous apparus à la lecture de Mission of Honor que j’ai entrepris cette histoire – un peu à reculons, je dois l’avouer. J’avais tort: si ces deux ouvrages ont beaucoup des défauts communs à la série, l’adjonction d’Eric Flint est particulièrement bienvenue et apporte un peu de légèreté à une histoire passionnante – la création d’une nation stellaire d’esclaves libérés et les prémices de la grande bataille contre Mesa –, mais passablement indigeste.

Disons les choses clairement: les derniers ouvrages écrits par David Weber sont d’une richesse indéniable, mais d’un point de vue littéraire, ils sont assommants. C’est un festival de descriptions à rallonge, de plongées dans les arcanes de la politique interstellaire, de digressions historiques et autres monologues internes interminables de personnages secondaires (qui parfois meurent brutalement la seconde suivante), sans parler de la profusion desdits personnages secondaires. Pour un peu, je dirais que je soupçonne David Weber d’être plus un rôliste qu’un auteur.

Lire plus

“Black Man”, de Richard K. Morgan

Un des effets secondaires de mon récent engouement pour LibraryThing est que je me suis aperçu que j’avais depuis bientôt un an (je l’avais reçu à Noël) Black Man, le dernier roman de Richard Morgan, sans l’avoir lu. C’est malin.

Pour situer, Richard Morgan est l’auteur de la trilogie Altered Carbon / Fallen Angels / Woken Furies et j’ai un peu l’impression que cette histoire d’anticipation aux relents post-cyberpunk et transhumaniste se situe dans le passé de cette trilogie – un peu comme un autre ouvrage isolé, Market Forces.

À l’aube du XXIIe siècle, Carl Marsalis est un humain dont le génome artificiellement modifié fait de lui un monstre aux yeux de la société d’alors. Son boulot: chasser les “monstres” comme lui; c’est pourquoi une agence gouvernementale fait appel à lui – et le sort d’une prison floridienne – lorsqu’un de ses congénères revient illégalement des colonies martiennes et commence à massacrer allègrement des gens sur le territoire nord-américain.

Mélangeant les thèmes du techno-thriller, de la science-fiction et du policier, Black Man n’est pas un bouquin banal et, dans son genre, il est très bien. Bon rythme, écriture soutenue, une trame qui n’est pas vraiment prévisible, des protagonistes raisonnablement originaux dans une univers presque crédible.

Lire plus

FlashForward

Le 6 octobre 2009, toute la planète perd connaissance pendant deux minutes et dix-sept secondes. Pendant ce laps de temps, les personnes inconscientes voient ce qui leur arrive le 29 avril 2010, autour de dix heures du soir. Puis elles se réveillent au milieu d’un chaos indescriptible: le “blackout” est arrivé sans prévenir. Tel est le début qui claque de FlashForward, série télé en vingt-deux épisodes; la suite est un peu moins enthousiasmante.

La série suit principalement un agent du FBI, Mark Benford, alcoolique repenti et, si l’on en croit sa vision du futur, l’agent au cœur de l’enquête sur les évènements du 6 octobre. Le problème est que, dans sa vision, il est sur le point de se faire tuer par de mystérieux commandos, pendant que sa femme vit avec un autre homme. Plus ennuyeux: son coéquipier n’a aucune vision, ce qui lui fait croire qu’il ne sera peut-être plus en vie ce jour du 29 avril. Alors que le FBI essaye de comprendre les tenants et aboutissants de l’évènement, ils comprennent que ce n’est pas un accident. Et que pas tout le monde était inconscient pendant le blackout.

Lire plus

« Anathem », de Neal Stephenson

Ça faisait un moment qu’Anathem, dernier ouvrage en date de Neal Stephenson, m’observait sur les rayons de ma bibliothèque. J’anthropomorphise (ou zoomorphise, si on veut), parce qu’avec ses mille pages de texte et sa couverture cartonnée, l’ouvrage tient beaucoup du monstre.

Et pas seulement en apparence : le contenu est également à même d’impressionner le lecteur moyen et ce que j’en avais lu était tout aussi dissuasif. Le problème est que Neal Stephenson s’est lancé dans le roman à secret en plaçant son histoire sur une planète qui n’est pas la Terre, mais qui y ressemble beaucoup et qui a des termes qui ne veulent pas dire exactement la même chose que ce à quoi on s’attend.

Vous voyez le problème ? Je soupçonne que Neal Stephenson, depuis la Trilogie Baroque, a décidé qu’il n’allait plus faire dans le simple. C’est un genre, mais c’est un genre qui mord.

C’est le gros, gros défaut de ce bouquin : Anathem est volontairement abscons et, s’il n’avait pas été doté d’une préface explicatrice, il est fort probable que je l’aurai abandonné au bout d’une dizaine de pages. Et même sans cela, quand l’intrigue – une sorte d’ordre monastique dédié à l’étude et à la science, dans un monde futuriste mais largement analphabète, est confronté à une découverte majeure qui menace de détruire la planète – peine à démarrer avant la trois-centième page, c’est rude.

Lire plus

Star One: Victims of the Modern Age

Le métal cinématographique de Star One revient, avec Victims of the Modern Age, et on est content. Pas beaucoup plus, mais content quand même.

Star One est un des quarante-sept (au moins) projets d’Arjen Anthony Lucassen, compositeur-instrumentiste déjà présent dans Ayreon ou Guilt Machine. Musicalement, c’est du métal symphonico-progressif sympathique, mais un chouïa pompeux et pas toujours très inspiré.

Le concept central de Star One, c’est de composer des morceaux inspirés de classique du cinéma de science-fiction. Le premier opus était solide (paru en 2002), avec des chansons inspirées de Dune, Star Trek ou Stargate; Victims of the Modern Age part sur un thème plus sombre, le post-apocalyptique. Les inspirations sont à piocher du côté de Matrix, Serenity, 12 Monkeys ou Terminator; reste à deviner en quoi Serenity (pour donner un nom au hasard) est du post-apo, mais c’est une autre histoire.

Musicalement, il ne faut pas s’attendre à une révolution: ceux qui connaissent le premier album sont en terrain connu et même archibalisé, les autres vont trouver dans Victims of the Modern Age le métal progressif symphonique typique des productions de Lucassen. Il y a peut-être huit ans entre les deux albums, mais les différences de style sont académiques.

Lire plus

La citation Tigres Volants du jour

Elle nous vient de President Evil, commentateur sur Derrière le paravent, un blog que décidément j’aime beaucoup parce qu’il parle de Tigres Volants. Pas seulement, mais surtout. Bref: Donc j’affirme que l’univers [Tigres Volants] est bien plus sérieux que les univers de SF sérieux, tout simplement puisque plus semblable à notre société! Et je dois dire …

Lire plus

Tigres Volants: Premier Contact

Ces temps-ci, nous nous sommes (re)lancés dans le visionnage de Star Trek: Enterprise. Ça va faire hurler les puristes (surtout les grands rouquins chablaisiens), mais j’aime bien cette série, qui montre le côté épineux des relations entre les Terriens et les Vulcains et les débuts de l’exploration spatiale avec un vaisseau qui tient beaucoup du bricolage suspect; bon, ça reste du Star Trek, avec le côté “science-fiction pour enfants sages”.

Cela dit, ça m’a permis de faire remonter à la surface de mon cerveau de flemmard une idée que j’avais eue il y a quelques temps déjà. Je ne sais pas encore comment je vais la traiter — simple scénario, mini-campagne ou part d’une plus grande campagne, voire nouvelle ou scénario de bédé — mais l’idée est de jouer les premiers contacts officieusement officiels entre Terriens et nations stellaires, avant le premier contact officiel du Prometheus en 2101.

Avis aux joueurs potentiels: ça va spolier méchant!

Déjà, le décor est la station stellaire Thirteen Stars, alors encore en construction; rien qu’avec cette station, son fonctionnement opaque et ses secrets, il y a déjà de la matière.

Lire plus

Inception

Des quatre du gang habituel parti voir Inception, le dernier film de Christopher Nolan, je suis le seul à avoir plutôt bien aimé. C’est un peu Avatar à l’envers. Et, à vrai dire, je les comprends un peu, parce que je n’arrive pas à me départir d’une confuse impression qu’Inception rime avec déception. Je vais essayer de limiter les spoilers au minimum, mais si vous n’avez pas vu le film, c’est peut-être une bonne idée de ne pas continuer au-delà.

Inception est fondamentalement une histoire d’arnaque, où un groupe de mercenaires spécialisés embarquent dans le rêve d’une autre personne, non consentante, dans le but de lui soutirer des informations. Ou, dans le cas présent, de lui implanter une idée. C’est un peu le principe de la mémétique: faire de la culture d’idée comme on fait la culture de souches virales, pour en infecter une personne donnée.

Visuellement, on en a pour son argent, avec des effets spéciaux et des trouvailles visuelles très bien balancées, que ce soit la bagarre dans le couloir à la gravité changeante, le train de marchandise dans les rues de New York ou la ville-rêve qui s’effondre. Auditivement aussi, avec une omniprésence de la musique, avec des thèmes et des codes similaires à ce qui était déjà présent dans The Dark Knight, précédent film de Nolan.

Le problème se trouve au niveau du scénario: si on fait abstraction du côté science-fiction/fantastique et de la dimension onirique, il s’agit d’un bête film d’arnaque pas très enthousiasmant: la bande de zozos monte son mille-feuille onirique et piège son pigeon et c’est un peu tout. Soit, il y a une certaine tension quant à la réussite du plan et de l’objectif secondaire du personnage principal, mais c’est un peu tout. Franchement, c’est un peu “tout ça pour ça?”

J’aurais aimé quelques retournements, de la trahison, et quelques coups de théâtres du même genre. Pour un film aussi copieux au niveau des concepts, je le trouve un peu vide du point de vue de la trame. Ses deux heures et demie auraient pu être mieux remplies. Il y a sans doute une question de rythme, mais personnellement, ça m’a moins gêné que ceux de mes petits camarades; je suppose que c’est plus gênant si on n’entre pas dans le film.

Fondamentalement, je soupçonne surtout que la source principale de ma déception vient du fait qu’Inception est un film dont j’entend parler en long, en large et en travers depuis près de six mois et qui me faisait l’effet d’être une tuerie majeure. Au final, c’est un film agréable, mais sans plus, un peu mi-chair mi-poisson, le cul entre le blockbuster de saison et le film à concept.

Tigres Volants est du space-opera (ou peu s’en faut)

En fait, non: Tigres Volants n’est pas du space-opera. Je l’ai dit, répété, radoté. Mais, en lisant le dernier Honor Harrington et en écrivant le billet y relatif, je me suis dit que ça pourrait.

Avant que les fidèles du jeu (les deux qui restent) n’appellent à la guerre sainte et à purger l’hérétique, je rappelle qu’en tant qu’auteur, j’ai le droit d’être hérétique. Enfin, je crois.

Attention: ce billet contient quelques spoilers sur Mission of Honor, pour ceux qui ne l’ont pas lu.

Fondamentalement, il manque deux choses pour que Tigres Volants devienne, sinon du space opera, du moins quelque chose qui s’en approche: une opposition (au sens large du terme) plus marquée et plus visible, ainsi que des gros combats spatiaux.

Lire plus

“Mission of Honor”, de David Weber

Mission of Honor est le dernier volume en date de la série de science-fiction de David Weber qui est centrée autour du personnage de Honor Harrington, officier de la flotte spatiale du Royaume stellaire de Manticore. Mine de rien, c’est du dense: un pavé de 600 pages écrites petit. Il m’a bien fallu le voyage en train de Stuttgart vers Bâle et une poignée d’heure à côté pour en venir à bout. On est loin du côté “roman de quai de gare” des débuts, avec ses couvertures kitsch et ses vaisseaux en forme de double gode (à part les couvertures, toujours aussi kitsch).

Je vous fais grâce de l’histoire depuis le début, sinon pour dire qu’il s’agit d’un univers où plusieurs jeunes nations stellaires se retrouvent à se faire la guerre et jouent de dangereux jeux d’alliance, à l’ombre de l’ancienne Ligue solarienne, centrée autour de la Terre et en pleine déliquescence. Mission of Honor contient pas mal des ingrédients des volumes précédents, à base de combats spatiaux spectaculaires et de haute et basse politique, avec une très nette emphase sur les seconds que les premiers. C’est d’ailleurs un peu le problème du bouquin.

Si les premiers volumes de la série étaient clairement dans le style de science-fiction militaire, les derniers volumes s’en éloignent passablement. L’intérêt est qu’on a, avec le “Honorverse” (qui contient une volée d’ouvrages annexes que je n’ai pas encore lus), un univers spectaculairement complet et complexe, qui dégage un sentiment de crédibilité très appréciable pour quelqu’un comme moi, qui apprécie les mondes bien construits.

Lire plus

Le retour de Lady Blackbird (feat. Lady Blackbird)

Ce samedi, on a enfin pu reprendre la partie de Lady Blackbird, commencée il y a quelques mois et interrompue par la fatigue extrême d’un des joueurs, que je ne citerai pas ici pour ne pas mettre la honte à mon beau-frère. Pour l’occasion, Madame et Monsieur Cuchulainn se sont joints à l’aventure, respectivement dans le rôle-titre et dans celui de Cyrus Vance, le capitaine contrebandier.

Pour l’occasion, j’ai fait un peu de rétropédalage en admettant, a posteriori, que les deux susnommés avaient été séparés des trois autres qui, ça tombait bien, était plus ou moins les sous-fifres de l’histoire. Le temps de libérer tout le monde et les personnages étaient partis à travers les entrailles du vaisseau de guerre, poursuivis par les soldats impériaux (insérez ici musique de Star Wars, chantonnée en chœur par un peu tout le monde) et, après un passage épique dans la salle des machines pour saboter les moteurs du croiseur, ils parviennent à déjouer l’embuscade tendue par les vils suppôts de l’Empire, récupèrent leur coucou (qui s’appelle Le Hibou, mais c’est un détail) et s’enfuient, pendant que les machines du croiseur, poussées à fond, explosent en libérant d’intenses volutes de vapeur.

Je vous passe la suite des événements – à commencer par la découverte que personne n’avait pensé à faire le plein – sinon pour dire que c’était en grande partie de l’impro. Qui a dit “comme d’habitude?”…

Cette séance de plus longue durée, et surtout avec le casting complet et d’autres joueurs que mon trio de cinglés habituels, m’a permis de cerner un peu mieux les forces et (surtout) les faiblesses du système de jeu. Les miennes aussi, en fait. La première constatation est que l’improvisation, ça ne s’improvise pas. Ou, pour être plus précis, qu’il est toujours bon d’avoir un minimum de préparations – quelques notes, des pistes, des idées, des PNJ, ce genre de chose. Pour le coup, j’ai sans doute un peu péché par légèreté dans la préparation de la partie, ce qui fait que la fin a été un peu bâclée.

Lire plus

Doctor Who, série 5

Il paraît qu’il y a des gens qui ne connaissent pas encore la génialissime série britannique de science-fiction Doctor Who. Au dernier recensement, ils seraient sept. En fait de série, il faudrait en fait parler d’institution, car si la saison qui vient de s’achever est considérée comme la « série 5 », c’est en fait la trente-et-unième saison (le « série 5 » ne faisant référence qu’à la nouvelle série lancée en 2004).

Ouais, hein?

J’ai déjà dû vous parler de la série sur l’ancien blog, en disant tout le bien que je pense de ces aventures glorieusement foutraques, aux effets spéciaux oscillant entre la pathétique et le décent et qui ne pourrait pas être plus délicieusement british si le héros portait un chapeau melon – ce qui doit bien être le seul couvre-chef avec lequel on ne le voit jamais.

Le héros de la série, un extra-terrestre humanoïde appelé “Le Docteur”, voyage dans l’espace et le temps à bord d’une cabine de police londonienne des années 1960, le TARDIS. Il est souvent accompagné d’un compagnon – ou plutôt d’une compagne, mais ça n’a pas toujours été le cas – et se retrouve régulièrement impliqué dans des aventures improbables et impliquant de sauver la Terre, l’univers ou ce genre de chose.

Lire plus

Half-Life 2

Normalement, rien qu’à l’intitulé, j’entends déjà mes amis qui subissent Windows se gausser de ces utilisateurs de Mac qui ont juste dix ans de retard sur les jeux. N’importe quoi. D’abord, Half-Life 2 est sorti il y a six ans, pas dix. Ensuite, nous, on n’a pas eu à attendre les épisodes 1 et 2 qui forment la suite de ce jeu vidéo remarquable, alors poupougne, d’abord!

Il faut aussi préciser que Half-Life pour Mac, c’est l’histoire d’un gros ratage: le premier volet avait été annoncé pour Mac, puis annulé pour des raisons techniques qui en avait fait tiquer plus d’un. Mais bon, c’était le vingtième siècle, de l’eau a coulé sous les ponts et les utilisateurs ont pardonné. Ou sont morts d’autre chose. Et Steam est arrivé sur Mac, tel le Père Noël, avec rien moins que quatre titres majeurs inédits. Dont Half-Life 2, donc.

De façon générale, l’histoire est que des méchants extra-terrestres ont envahi la planète et que le héros, Gordon Freeman, va leur boîter la tête avec un pied de biche et aussi un arsenal un poil plus perfectionné. Half-Life 2 est donc un jeu de tir à la première personne dans univers d’anticipation dystopique constellé d’éléments fantastiques ou de science-fiction – la frontière n’est pas toujours claire et c’est un des traits qui fait l’intérêt de l’univers.

Lire plus

De la chair à l’acier

Si j’ai acheté ce recueil de nouvelles De la chair à l’acier, paru aux Éditions Icares à l’instigation de l’éditeur rôliste Forgesonges, c’est en grande partie sur l’insistance fort insistante d’une des auteur(e)s publiés dans l’ouvrage, Natalia « Nathalouchka » Aparicio-Vuille. Je n’en dirai pas plus sur ces malheureuses circonstances pour ne pas me fâcher tout de suite et définitivement avec elle, sinon que la prochaine fois que j’ai l’intention de lui dire « non », je penserai à prendre un batte ou un fusil à pompe.

Le recueil contient les dix nouvelles lauréates du concours « Plumes en herbe » organisé par Forgesonges, sur le thème éponyme. Je précise au passage que « éponyme » est un mot que j’aime beaucoup et qui signifie « du même titre ». Histoire d’être clair. Dix histoires, donc, de qualité pas forcément très égale mais, dans l’ensemble, plutôt plaisantes.

Il y a là du médiéval-fantastique (ou assimilé) pour quatre des nouvelles, trois étant plus clairement orientées science-fiction, une étant une uchronie steampunk avec un traitement façon roman noir, une historique fantastique et une dernière contemporain fantastique. Si certaines souffrent du fameux syndrome du nommage abscons si bien décrit par Boulet, la plupart de ses nouvelles tiennent la route.

Si je devais désigner des préférées, ce serait peut-être « Première ligne », une histoire de mercenaires dans un monde med-fan que j’imagine à la façon des livres de la « Compagnie noire » (que je n’ai pas lu), mais est surprennamment plaisante à lire – même pour quelqu’un comme moi qui n’aime pas le med-fan. Peut-être parce qu’elle est plus med que fan.

Lire plus