Eluveitie: Everything Remains (As It Never Was)

Après plusieurs écoutes de Everything Remains (As It Never Was), dernier album en date des folk-métaleux suisses d’Eluveitie, j’ai l’impression que c’est un titre très approprié. Détenteur d’une alchimie particulière de folk celtique et de métal avec alternance de vocaux masculins, féminins (et franchement pas humains), Eluveitie continue à dérouler sa formule au gré des …

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Katatonia: Night is the New Day

C’est à La Citadelle que j’ai découvert ce que je pensais être le nouvel album d’Anathema et qui s’avère être Night is the New Day, le petit dernier des Suédois de Katatonia. À ma décharge, le métal atmosphérique distillé par cette joyeuse bande de dépressif (oui, c’est très con, mais c’est une image que j’aime bien) a de quoi tromper l’auditeur peu attentif.

Katatonia fait partie de ces groupes qui a commencé sa carrière dans un style un rien brutaliste, genre death/doom/black tendance growl, avant d’évoluer vers quelque chose de beaucoup plus mélodique et atmosphérique. Que les métaleux se rassurent, il y a de beaux restes et l’album compte quand même son quota de grosses guitares bien lourdes.

J’aimais bien Anathema, je crois que j’aime encore plus Katatonia – même si je soupçonne que c’est en grande partie dû à la déception causée par le dernier album des Anglais. J’oserais même une filiation avec le rock progressif par le biais des incontournables Porcupine Tree. Le fait est que Katatonia joue plus sur les atmosphères, les ambiances, que sur l’énergie pure.

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Devin Townsend: Addicted!

Devin Townsend (ou, pour être plus précis dans ce cas, “The Devin Townsend Project”, mais on ne va pas chipoter) est un de mes grands malades préférés. C’est pourquoi j’attendais avec un intérêt certain Addicted!, son nouvel album – et ce d’autant plus que le précédent, Ki, sorti également cette année, ne m’avait convaincu que d’une chose: que je n’aurais pas dû l’acheter.

Dans le titre, le point d’exclamation est très important (il y en a partout, on se croirait sur un forum), parce que Devin Townsend s’exclame beaucoup. OK, techniquement, on est plus près des hurlements de fauve que des exclamations de gentleman. C’est le style Townsend: un gros métal qui tache, avec une ambiance cyberpunk (boucles de synthé, vocoder) remise au goût du jour, et le Devin qui hurle façon hystérique qui se serait coincé le patrimoine dans la braguette.

C’est clair qu’il faut aimer ce genre de sonorité, qui rappelle un peu Faith No More, beaucoup Ministry (dans les mauvais jours), avec un côté cartoon que je trouve personnellement hautement réjouissant. Dans le cas présent, Devin Townsend s’est également adjoint les services d’Anneke van Giersbergen, précédemment chanteuse de The Gathering; les deux s’étaient d’ailleurs déjà croisés, musicalement du moins, sur les projets d’Ayreon.

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Theocracy: Mirror of Souls

Mirror of Souls, le nouvel album du groupe américain Theocracy, est une preuve supplémentaire qu’en matière de métal progressif, tout ce qui brille n’est pas or. En l’occurence, l’étiquette n’est pas complètement usurpée, mais on n’est quand même loin de l’inventivité d’un Dream Theater (pour citer un nom au hasard).

L’album propose plutôt un florilège de power-métal moderne, raisonnablement carré et avec beaucoup de virtuosité; au passage, si vous ne supportez pas les thématiques chrétiennes, passez votre chemin! Les morceaux font souvent plus de six minutes avec une (grosse) pointe à 22 minutes pour le morceau titre.

Fort heureusement pour l’auditeur blasé que je suis, il y a plus que la longueur des morceaux pour justifier l’étiquette “progressif”: que ce soit dans l’usage d’harmonies vocales ou l’usage de sonorités inhabituelles (la mandoline de “Martyr”, par exemple), Theocracy s’aventure dans des chemins bien souvent ignorés du métaleux moyen et c’est tant mieux.

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Rammstein: Liebe ist für alle da

Or donc, Rammstein était en concert à Genève il y a pas longtemps. Mais, comme j’ai raté ma chance d’avoir des billets, je ne les ai pas vus; c’est dommage: il paraît que c’était très bien (mais je me suis vengé avec Isis). En cadeau de consolation, j’ai acheté Liebe ist für alle da, le dernier album studio du groupe.

Résumons ainsi: c’est une maigre consolation. Je soupçonne que Rammstein est bien plus un groupe de scène que de studio. Certes, leurs prestations live (en disque ou en vidéo) auraient dû me mettre la puce à l’oreille: gros effets pyrotechniques, gros son et cabotinage en règle. Dans une autre vie blogesque, j’avais comparé Rammstein avec des clowns en bottes à clous et lance-flammes; force est de constater que ce genre d’accessoires se transpose assez mal en audio seul.

Que reste-t-il donc? Du gros métal indus qui tache, façon “insulte-moi en allemand”, de la provoc’ à deux balles (un clip classé X, une chanson censurée en Allemagne et un coffret promo contenant six godemichés roses translucides, entre autres blagues) et une poignée de morceaux qui éveillent en moi un quelconque intérêt: “Rammlied”, “Waidmanns Heil” ou “Pussy”. Beaucoup de bruit pour pas grand-chose, au final.

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Leaves’ Eyes: Njord

Normalement, j’aurais dû faire un billet sur une de mes dernières trouvailles en prog, fruits du dernier numéro de Progrésiste, mais il se trouve que Njord, nouvel album de Leaves’ Eyes, s’est entre-temps installé dans mes esgourdes pour y laisser une forte impression. C’est sur la recommandation de Greewi, mon comparse en rôlisterie et en modération de forum, que je me suis intéressé à ce groupe norvégien de métal symphonique à chanteuse intégrée – et ce, je dois l’avouer, non sans une certaine réticence.

J’en ai déjà causé en long, en large et en travers: le genre est, à mon avis, saturé de groupes médiocres alors que, par son essence, il tolère mal la médiocrité. Cependant, Leaves’ Eyes soutient aisément la comparaison avec ses glorieux aînés, tous plus ou moins nordiques, et propose un métal symphonique de fort bonne qualité et avec, sinon de l’originalité (ne rêvons pas), tout au moins un caractère propre. Rien que pour cela, il mérite notre attention.

L’album Njord, comme son nom l’indique à peu près, est d’inspiration viking et, nonobstant des photos de ses membres qui se la pètent façon GNistes avec des grosses épées, l’ambiance y est.

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Epica: Design Your Universe

Il y a peu – genre hier – je vous causais d’Amberian Dawn, groupe de métal à chanteuse sympathique, mais pas forcément très inspiré. En même temps que cet album, j’avais également acheté Design Your Universe, dernier opus en date d’Epica, groupe hollandais qui donne également dans ce style. Disons que ce n’est juste pas le même calibre.

D’Epica, je ne connaissais que le double live The Classical Conspiracy, chroniqué ici même il y a moins de six mois. Force est de constater que, dans le genre métal symphonique, c’est un groupe qui en connaît un peu plus qu’un rayon. Design Your Universe ne fait pas vraiment dans la demi-mesure: ton grandiloquent, chœurs gothiques en pagaille, suffisamment d’emphase pour étouffer un auteur romantique, orchestration classique; carton plein au goth-bingo!

Le fait est que depuis que Nightwish et Therion ont déblayé le chemin du métal symphonique à grand spectacle qui se la pète façon Hans Zimmer, c’est devenu une véritable autoroute. Sans révolutionner le genre, Epica sait jouer sur ses forces, notamment sa chanteuse Simone Simons, ainsi que des musiciens plutôt doués. Les compositions sont solides et complexes juste ce qu’il faut, avec une mention spéciale pour le monumental “Kingdom of Heaven”.

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Amberian Dawn: The Clouds of Northland Thunder

À l’écoute du nouvel (= deuxième) album d’Amberian Dawn, intitulé The Clouds of Northland Thunder, je me dis que 1999 est de retour et qu’il n’est pas content. J’entends par là que la musique de ce groupe finlandais de métal à chanteuse ressemble beaucoup à ce que faisait un autre groupe finlandais de métal à chanteuse, précurseur du genre et qui rime avec “Rightwish”, il y a dix ans de cela.

Pour moi, ce n’est pas une très bonne nouvelle. D’une part, parce que si j’achète un album de l’année, ce n’est en général pas pour écouter un truc qui aurait pu être fait il y a dix ans (il y a des exceptions) et, d’autre part, parce que je considère que le métal à chanteuse fin XXe siècle n’est pas ce qui se faisait de plus intéressant musicalement, hormis l’aspect de la nouveauté.

Avec Amberian Dawn, ce qui me dérange le plus, ce n’est pas tant le côté “chanteuse” que le côté “métal”. Heidi Parviainen est une soprano de talent et ses acolytes sont loin d’être de mauvais musiciens, mais musicalement, on a droit à un alignement de poncifs du power-métal avec,  ça et là, une touche d’originalité dont on peut craindre qu’elle est plus statistique que voulue.

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Diablo Swing Orchestra: Sing Along Songs for the Damned and Delirious

Vous allez rire: si j’ai pris l’album Sing Along Songs for the Damned and Delirious de Diablo Swing Orchestra, ce n’est pas par un de mes coups de cœur mécéniques pour les groupes bizarres avec des noms à rallonge. J’avais déjà entendu parler de cet ovni suédois dans un numéro récent de Prog-résiste, le fanzine belge-mais-très-bien-quand-même.

 

Sonata Arctica: The Days of Grays

Attention! The Days of Grays, le dernier album de Sonata Arctica, contient un piège – plein de pièges, même! Le premier, et pas des moindres, est que les Finlandais fous concrétisent avec cet album un sérieux virage vers le métal symphonique, déjà quelque peu entammé par le précédent opus, Unia.

Dans les faits, ça veut dire que si on n’est pas prévenu et qu’on s’attend au style power-métal habituel du groupe (ou, à la limite. à un virage vers le prog-métal, là encore commencé précédemment), ça surprend. J’avoue: j’ai été surpris. Au début, pas en bien, d’ailleurs: il m’a fallu un moment pour me faire à cette nouvelle approche musicale, avec moins de cavalcades guitaristiques et plus d’emphase – BEAUCOUP plus d’emphase! C’était le deuxième piège.

Le troisième est que, contrairement à ce que j’avais cru glaner de quelques indices (notamment les titres de morceaux, qui répètent souvent le mot “gray” et font en plus allusion aux X-Files et ses “petits gris“), The Days of Grays n’est pas un concept-album. Ce qui est impressionnant, parce que musicalement, j’ai connu des concept-albums beaucoup moins cohérents que ça (n’est-ce pas, Abacab?).

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Elias Viljanen: Fire-hearted

Lorsque j’ai vu en boutique Fire-hearted, album solo d’Elias Viljanen, guitariste de Sonata Arctica entouré de guest-stars prestigieuses (Marco Hietala de Nightwish, par exemple), je me suis fait des idées. Ça m’arrive souvent, surtout en matière de musique. Il m’arrive également souvent d’être déçu.

Dans le cas présent, j’ai du mal à parler de déception: Fire-hearted est un bon album. Bon, c’est juste que là où j’attendais du power-metal à la Sonata Arctica ou quelque chose du même genre, je me retrouve avec du hard-FM lorgnant lourdement vers les premiers albums de Satriani.

Certes, c’est du bon, voire parfois du très bon hard-FM: “Last Breath of Love” et “Kiss of Rain”, pour ne citer que ces deux morceaux, sont très bien foutus, carrés, imparables. C’est juste que les albums de guitaristes est un genre que je pensais avoir oublié depuis une quinzaine d’année, époque où j’achetais sans coup férir tout ce qui ressemblait à du Vinnie Moore ou Yngwie Malmsteem.

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Delain: April Rain

C’est sur la recommandation de Fulgan (et quelques écoutes chez lui) que j’ai découvert le groupe de métal symphonique hollandais Delain, dont le dernier album, April Rain, est sorti récemment. À vrai dire, je l’avais vu dans les bacs de mon fourgue habituel, mais je n’y avais pas prêté plus d’attention que cela. Dans la foulée, j’ai également acheté Ludicity, le premier album du groupe.

Soyons clairs: Delain est du métal symphonique on ne peut plus classique, de la variété “à chanteuse”, et ne révolutionnera pas le genre. On est en effet beaucoup plus proche du clone de Nightwish, période Annete Olson, que du prog-métal extrême à décrochages non euclidiens.

Pour tout dire, si j’avais envie de dire des méchancetés, je dirais que Delain, c’est du métal pour enfants sages. Agression mesurée, énergie contenue, jolies mélodies, jolie chanteuse, musiciens propres sur eux. Les gendres (et la bru) idéaux, en quelque sorte. Mais bon, vous me connaissez, ce n’est pas mon genre de dire des méchancetés…

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Fairyland: Score to a New Beginning

Plus que jamais, il faut se méfier des idées reçues, surtout en ce qui concerne la scène métal: alors que le power-métal mélodique semblait être l’apanage des scandinaves et des germaniques, voilà-t-y pas qu’en terre de France, un candidat sérieux du nom de Fairyland arrive avec Score for a New Beginning. Fairyland, c’est surtout Philippe …

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Loch Vostok: Reveal No Secrets

Je crois que je suis en train de développer une accoutumance au growl (mais pas une addiction, heureusement). Je ne vois pas d’autre explication au fait que j’arrive à apprécier un album comme Reveal No Secrets, de Loch Vostok.

Loch Vostok est un groupe suédois qui est labelisé “métal progressif”, mais qui emprunte également à des genres tels que le death metal (le growl, justement) et le power metal. Troisième album du groupe, Reveal No Secrets emprunte également au genre trop répandu de l’album de métal produit avec les pieds, ce qui est assez gênant.

Autant j’aurais pu pardonner s’il s’agissait d’un premier effort, autant là je m’inquiète un peu: sans être un désastre complet, le son est très plat avec des claviers qui surnagent. On a un peu l’impression que les claviers ont été montés au maximum, car inaudibles autrement, ou alors carrément rajoutés a posteriori.

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Gojira: The Way of All Flesh

Quelle est la différence entre Godzilla et Gojira? L’un est une sorte de monstre créé par une fusion bizarre de technologie et qui détruit tout sur son passage et l’autre, c’est un film.

Euh, bon, la métaphore est pourrie, vue que “Gojira” est le vrai nom japonais de Godzilla, mais le fait est que l’album The Way of All Flesh des Nîmois Bayonnais de Gojira a pas mal de points communs avec le gros lézard radioactif, notamment dans le domaine de la destruction massive.

Le fait est que Gojira, c’est du death metal. Voilà, c’est dit: j’ai acheté un album de death metal (“Bonjour, mon nom est Alias…” “BONJOUR ALIAS!”). En plus, ce n’est pas mon premier…

À vrai dire, ce n’est pas que du death metal: c’est du death metal technique, avec des relents de métal progressif et de post-rock. Mais bon, c’est quand même du death metal bien râpeux, avec des avalanches de guitares qui décapent et une voix qui a confondu bain de bouche et acide chlorhydrique.

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Stratovarius: Polaris

Je me souviens que le premier album de Stratovarius que j’ai acheté, c’était, ben, le premier, Fright Night, il y a vingt ans. J’ai acheté le nouveau, Polaris, et même si le style a un peu changé, je ressens à peu près les mêmes choses: des bonnes idées, de l’enthousiasme et pas grand-chose d’autre. L’illustration de la pochette est très jolie, j’aime bien le nom du groupe, mais le ramage est loin de valoir le plumage.