Shadow Gallery: Digital Ghosts

J’aurais aimé pouvoir dire du bien de Digital Ghosts, le dernier album de Shadow Gallery. J’aurais aimé pouvoir dire qu’il me rappelle les grandes heures d’un Carved in Stone, d’un Tyranny ou même d’un Room V.

Shadow Gallery a toujours été un groupe un peu à part, naviguant aux frontières du métal progressif et symphonique, avec des grandes envolées musicales et des harmonies vocales omniprésentes. Pas exactement le style le plus facile à maîtriser et Digital Ghosts le prouve.

C’est dommage, parce que cet album, en partie conçu comme un hommage à Mike Baker, leur ancien chanteur décédé en 2008, aurait mérité mieux.

Sans être mauvais, je trouve Digital Ghosts peu inspiré. S’il a ses moments de brillance (“Haunted”), il est très convenu, très en-dessous de ce que Shadow Gallery a produit de par le passé; certains morceaux (notamment “With Honor”) me donnent même l’impression d’être joués par un cover-band qui essaye de faire comme les vrais n’y arrive pas vraiment.

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Redemption: Snowfall on Judgement Day

Redemption: Snowfall on Judgement Day

Avec le nouvel album de Redemption, Snowfall on Judgement Day, j’ai l’impression de rejouer une vieille blague d’Achille Talon: “Ce n’est pas le meilleur de la série”.

Dans le cas présent, le problème est que je me sens obligé de juger tous les albums de ce groupe à l’aune de l’excellentissime The Fullness of Time. C’est un problème, parce que cette comparaison est forcément au désavantage du nouvel album, quelque soient ses qualités intrinsèques.

Car Snowfall on Judgement Day est en soi un excellent album de prog-métal, supérieur au précédent The Origins of Ruin principalement par une plus grande variété musicale et une maturité évidente dans les compositions et leur interprétation.

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Evergrey à Collombey

Evergrey à Collombey

Putain de concert ! Ceux qui suivent mon flux Twitter ont pu avoir un compte-rendu en temps réel de l’aventure, mais, pour ceux que le XXIe siècle agace, voici la version longue. Je vais finir par avoir une certaine habitude des concerts qui dépotent dans des coins paumés, mais, dans le cas du passage des Suédois d’Evergrey au Yukon Bar de Collombey, je crois que j’ai quand même décroché le pompon.

Indukti: S.U.S.A.R

Ceux qui me suivent sur ce blog, sur Facebook, sur Twitter et sur quelques dizaines de forums ont pu se rendre compte que la découverte d’Indukti m’a sérieusement mis la tête à l’envers. Y’a pas: c’est une bombe atomique antiplanétaire et, à moins d’une énorme surprise ces trois prochains mois, Idmen va être mon album …

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Cynic: Traced in Air

La révélation du jour: le death-metal est mélodique. La preuve en est l’album Traced in Air, de Cynic. On vous aurait menti? Pas vraiment. En fait, il y a un truc: Cynic est un cas d’école: l’archétype du groupe de death-metal qui, avec le temps, se met à faire autre chose – dans le cas présent, presque complètement autre chose.

À vrai dire, Cynic est un cas d’école pour pas grand-chose d’autre: formé en 1987 comme un groupe de death-metal (donc), il sort un premier album en 1993, puis splitte. Quinze ans plus tard, le groupe se reforme et produit Traced in Air. Il semble que Focus, le premier album, ne ressemblait pas vraiment à du death-metal traditionnel, mais dans le cas présent, il ne reste plus de ce péché de jeunesse que des éléments trace, comme quelques vocaux growlés.

Cynic est en fait une groupe de métal expérimental qui lorgne à la fois vers le prog-metal et vers le jazz-rock. Pour tout dire, ce n’est pas très métal, entre les vocaux éthérés, les changements de rythme multiples et imprévus et les guitares à la Fates Warning.

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Spheric Universe Experience: Unreal

Est-ce que quelqu’un pourrait m’expliquer pourquoi la scène musicale française – je parle de la scène rock, là, même pas des gonadoclastes roucoulophoniques de la “variété” – continue à nous bassiner avec des groupes qui, à de rares exceptions près, sentent le moisi, alors que des formations du calibre de Spheric Universe Experience existent?

 

Riverside: Anno Domini High Definition

Les trois derniers albums studio de Riverside (ainsi que le Lunatic Soul de leur chanteur, Mariusz Duda), m’ont suffisamment impressionné pour que la perspective du nouvel album, Anno Domini High Definition, éveille un sentiment d’anticipation rare chez un vieux blasé dans mon genre.

Roswell Six: Terra Incognita: Beyond the Horizon

C’est un petit peu par hasard que j’ai ramassé Terra Incognita, l’album de Roswell Six (attention: page MySpace übermochissime), groupe dont je n’avais jamais entendu parler. J’ai compris ensuite pourquoi: Roswell Six est un “supergroupe” monté par le label Progrock Records pour un concept-album – le concept en lui-même étant un ouvrage de l’auteur de SF et de fantasy Kevin J. Anderson.

En soi, l’idée est attirante. Bon, on pourra m’opposer le fait que Kevin Anderson s’est surtout illustré en écrivant des novelizations de films ou de séries ou en co-signant les préquelles de Dune; moi je m’en fous: je n’aime pas Dune. Par contre, j’aime bien le rock progressif et le casting de Roswell Six a de quoi faire saliver, avec des noms comme James LaBrie (Dream Theater), Michael Sadler (Saga), John Payne (Asia) ou Gary Wehrkamp (Shadow Gallery).

La question est, le tout est-il plus grand que la somme des parts?

Ma réponse trahit mon hérédité normande: peut-être. Terra Incognita n’est certes pas l’album de la décennie, ni même de l’année, mais il a de solides arguments en sa faveur. D’une part, un style musical alliant prog et métal, qui rappellera aux amateurs les albums d’Ayreon ou le projet Star One (comme sur le morceau “Here Be Monsters”), bien maîtrisé. D’autre part, un souffle épique et une énergie qui laisse présager de bonnes choses de l’ouvrage qui a inspiré la musique.

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Silent Memorial: Retrospective

Bon, assez parlé des groupes de métal européens: parlons maintenant d’un groupe suisse!

Ba-dum, tchink.

Silent Memorial est un groupe originaire de la région bernoise et qui, si j’en crois leur bio, a connu un peu plus que sa part de petits soucis. Le fait que son précédent album date d’il y a plus de dix ans est un assez bon indice. Je ne sais pas ce qu’il vaut, mais Retrospective, le nouveau, mérite une écoute sérieuse.

Silent Memorial donne dans le métal progressif; enfin, “donne dans” n’est pas tout à fait exact: “lorgne sur” ou “penche vers” serait plus juste. Retrospective propose une demi-douzaine de morceaux de heavy-metal symphonique sympathiques, mais somme toute assez classiques (avec “The Darkest Hour” et “Lost” qui sortent du lot), plus un monstre de 22 minutes.

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Pathosray: Sunless Skies

Parmi les terreaux fertiles pour les variétés progressives ou symphoniques du métal, il faudrait un jour citer l’Italie et mettre parmi les exemples le groupe Pathosray, dont le deuxième album, Sunless Skies, est loin d’être inintéressant.

Sur Sunless Skies, Pathosray cultive un savant mélange entre métal symphonique et progressif, probablement plus proche du premier que du second, mais ça se discute. Un gros son, beaucoup de virtuosité, des mélodies bien construites et surtout un travail impressionnant sur les parties vocales.

Le seul défaut de cet album est qu’on ne peut pas vraiment dire qu’il s’aventure hors des sentiers battus. Le son n’est pas exactement d’une originalité folle et les plus médisants pourront même dire que ça leur rappelle l’Asia des années 90 (c’est d’autant plus médisant qu’Asia a fait pas mal de bons trucs dans les années 90).

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Loch Vostok: Reveal No Secrets

Je crois que je suis en train de développer une accoutumance au growl (mais pas une addiction, heureusement). Je ne vois pas d’autre explication au fait que j’arrive à apprécier un album comme Reveal No Secrets, de Loch Vostok.

Loch Vostok est un groupe suédois qui est labelisé “métal progressif”, mais qui emprunte également à des genres tels que le death metal (le growl, justement) et le power metal. Troisième album du groupe, Reveal No Secrets emprunte également au genre trop répandu de l’album de métal produit avec les pieds, ce qui est assez gênant.

Autant j’aurais pu pardonner s’il s’agissait d’un premier effort, autant là je m’inquiète un peu: sans être un désastre complet, le son est très plat avec des claviers qui surnagent. On a un peu l’impression que les claviers ont été montés au maximum, car inaudibles autrement, ou alors carrément rajoutés a posteriori.

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Dream Theater: Black Clouds & Silver Linings

Black Clouds & Silver Linings, le nouvel album de Dream Theater, vient de sortir, vingt ans après When Dream and Day Unite. Putain, vingt ans!

Depuis le temps, on pourrait se dire que la routine s’installe: un album sort avec son lot de bons morceaux et d’autres plus oubliables; la proportion change suivant les albums, il y a les bonnes et les mauvaises années. Dans le cas présent, 2009 est une excellente année pour la cuvée Dream Theater!

Autant le précédent album, Systematic Chaos, m’avait laissé un peu froid (et, avant lui, Octavarium ne révélait sa puissance que dans sa version live avec orchestre), autant ce Black Clouds and Silver Linings m’impressionne.

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Project Creation: Floating World

Je vous avais déjà parlé de Dawn on Pyther, le plus récent des deux albums de Project Creation; je viens de mettre la main sur le premier, Floating World. Brisons tout de suite le suspense: la parenté est évidente. On retrouve dans cet album le même métal progressif sur un thème de science-fiction, plus progressif que …

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Office for Strategic Influence: Blood

Croisée de chemins, encore et toujours; décidément, le métal mène à tout, même sans obligatoirement en sortir. Je veux parler ici de l’album Blood, dernier en date de Office for Strategic Influence, OSI pour les intimes, qui se situe au carrefour des influences métal, prog et post-rock, avec un soupçon d’électro et des ambiances musicales des films de John Carpenter.

“Projet” de deux calibres du prog-métal, Kevin Moore (Dream Theater, Chroma Key) et Jim Matheos (Fates Warning), le groupe accueille d’autres pointures du même niveau sur ses albums: Mike Portnoy, Joey Vera, Steve Wilson… du beau linge! Je mets “projet” entre guillemets, parce qu’après six ans et trois albums, ça ressemble de moins en moins à un projet séparé et de plus en plus à un vrai groupe.

Certes, les grands noms ne font pas obligatoirement une grande musique, mais, dans le cas présent, Blood est un album qui n’a pas à rougir de la comparaison avec les deux précédents, le très bon et éponyme Office for Strategic Influence et le plus entendu Free, ni avec l’exceptionnel Dead Air for Radios, premier album de Chroma Key.

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Aone: The Age of Aquarius

Même après avoir écouté l’équivalent de jours entiers de métal progressif, il y a encore des groupes qui arrivent à me prendre complètement par surprise. C’est le cas de Aone, qui, avec son Age of Aquarius, vient de sortir un sérieux concurrent au titre d’album de l’année. Tenez, c’est bien simple: je les compare avec l’énormissime The Fullness of Time de Redemption.

La première surprise vient de la musique. Le métal progressif est un genre qui, s’il n’est pas encore au point de tourner en rond, génère beaucoup de redites; n’est pas Dream Theater qui veut et, après un énième clone, on finit par se lasser. Dans le cas d’Aone, il s’agit plus d’inspiration que de clonage; on trouve aussi des accents de Fates Warning dans les plus longues compositions, mais aussi une approche distinctement rageuse qui n’est pas sans rappeler la colère et l’urgence, justement, de Redemption et des accents nu-metal à la System of a Down.

La deuxième surprise vient de la maîtrise, individuelle et collective. Les musiciens sont tous au minimum des grosses brutes et leurs compositions sont taillées au cordeau, avec juste ce qu’il faut de décrochages et de décalages, par exemple par un usage de guitare discordante ou de chant guttural pour souligner un passage, par exemple sur Paralell Anthill ou sur le morceau titre. Oui, il y a un peu de growl, mais pas suffisamment pour m’agacer.

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Qantice: The Cosmocinesy

Les eaux musicales qui se situent aux confluents des tendances prog-métal, power-métal et métal symphonique ne sont pas des plus calmes qui soient; sans aller trop loin dans la métaphore nautique, on va dire que ce n’est pas pour les marins d’eau douce. Le groupe français Qantice, avec son premier album The Cosmocinesy, s’y lance avec beaucoup d’enthousiasme et suffisamment de talent pour éviter le naufrage.

On va encore me reprocher de donner dans le compliment assassin; qu’on ne s’y trompe pas: à mon avis, c’est un bon album, mais la vérité est qu’avec ce style musical, être juste un “bon” album ne suffit qu’un temps. La bonne nouvelle, c’est qu’un certain nombre d’éléments ne laissent à penser que Qantice a les moyens d’être plus qu’un “bon” groupe.

De façon générale, la musique rappelle beaucoup des groupes comme Symphony X, avec ses morceaux emphatiques avec des avalanches de notes et ses soli de virtuose. Côté virtuosité, rien à redire: ça reste de bon niveau. Côté compositions, il y a quand même pas mal de choses qui ont déjà entendues un peu partout, mais il y a également des approches originales et ce sont même ces originalités qui forment les points forts du groupe.

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The Second Death of Pain of Salvation

Je vais être méchant d’emblée: la meilleure partie du nouvel album live de Pain of Salvation, c’est son emballage. Intitulé The Second Death of Pain of Salvation, il se présente comme la bande originale d’une série télévisée, “Ending Themes”, tellement mythique qu’elle n’a jamais existé – mais vous vous en doutiez un peu. S’il on en croit Wikipedia, le titre fait référence aux deux changements de musiciens au sein du groupe.

Le livret inclut les paroles – ce qui est rare dans un live – et une petite histoire narrant l’épopée fictive de la série en question, ainsi que les traditionnelles photos de concert assez impressionnantes. Tout ceci serait bel et bon si un album live ne devait contenir, ben… un album.

On me dira que je pousse un peu. C’est un de mes côtés geeks: si je n’arrive pas à placer une hyperbole, je m’étiole et je dépéris. The Second Death of Pain of Salvation n’est de loin pas le plus mauvais album en public qu’il m’est été donné d’écouter (The Tangent a, en son temps, fait bien pire). Je trouve par contre un peu dommage qu’il s’appuie principalement sur Scarsick, un album qui aurait pu être plus inspiré. C’est aussi le plus récent en date, ceci explique cela.

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