Long Distance Calling: The Flood Inside

Vu que je compte aller les voir en concert ce soir, il serait peut-être bon que je vous parle de The Flood Inside, le nouvel album de Long Distance Calling. Quintette allemand donnant dans le post-rock en grande partie instrumental, avec cet album il semble décidé à mettre le rock avant le post.

Ce n’est pas une mauvaise chose, ce d’autant plus qu’à mon avis, Long Distance Calling arrive ici à dépasser le plateau stylistique dont j’avais parlé dans ma chronique de leur précédent et éponyme albumThe Flood Inside s’aventure dans des contrées peu explorées (notamment des qui impliquent des chanteurs).

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Frames: In Via

Deuxième album de Frames, formation allemande de post-rock instrumental, In Via corrige un certain nombres de faiblesses de Mosaik, son premier album, et apporte quelques changements de directions, parfois bienvenus, mais aussi plutôt convenus. C’est un peu dommage, quelque part, mais pas rédhibitoire non plus.

Déjà, le style de Frames a quelque peu glissé du post-rock planant à la God Is An Astronaut vers quelque chose de plus rugueux, avec des guitares plus agressives – bref, de plus post-métal. Alors certes, on trouve toujours une dose assez spectaculaire de claviers (et de violon) dans l’album et des morceaux aériens, comme “Calm Wisdom” ou “Stir”, mais on sent que ce n’est plus le seul sujet.

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Invertigo: Veritas

Ce coup-ci, c’est pas moi qui suis responsable du jeu de mot pourri qu’est cet album Veritas du groupe de néo-prog allemand Invertigo, album que je découvre grâce à la critique parue récemment sur Progressive Area. Bon, j’avoue que ça a un peu joué aussi.

Invertigo pratique un rock progressif, tendance néo-prog, que l’on pourrait qualifier de “moderne” en ce qu’il n’essaye pas de suivre aveuglément les pas de Grands Anciens du genre, comme Marillion ou Pendragon. L’album comporte sept morceaux, pour un total de septante-et-une minutes; rien que!

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RPWL: Beyond Man and Time

J’aime bien RPWL. C’était déjà le cas avant, avec leurs albums World Through My Eyes et The RPWL Experience, ça l’était encore plus depuis leur prestation satirique au Night of the Prog et c’est un fait définitivement acquis avec Beyond Man and Time, leur nouvel album studio.

RPWL, c’est du rock progressif à tendance néo-prog sans prise de tête: une part Genesis (pour les claviers), une part Marillion époque Fish (pour certaines ambiances et les guitares), une part Pink Floyd des derniers albums (pour la voix de Yogi Lang et les ambiances mélancoliques). Transposé sur Beyond Man and Time, ça donne un album d’un fort beau gabarit: onze morceaux pour septante-quatre minutes.

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Raupi: Age of Reason

Autre groupe découvert au hasard de mes recherches sur Jamendo via son dernier album en date, Age of Reason, Raupi est l’illustration à la fois de ce qui est bien est moins bien sur cette plateforme. “Bien”, car le métal progressif instrumental teinté de jazz de Age of Reason est réellement de bonne qualité et “moins bien” parce qu’à part un nom et un vague lien sur YouTube, le site ne mentionne absolument rien en guide de biographie – et ce ne sont pas les critiques en ligne (inexistantes) qui m’en diront plus.

Raupi semble en fait être le travail du guitariste allemand Dennis “Jazzpirate” Müller, dont le site web parle principalement de musique et de sciences. La combinaison ferait immédiatement penser au math rock, sauf qu’ici, on est bien dans le domaine d’un métal instrumental à la Liquid Tension Experiment (ou, pour parler d’un autre artiste présent sur Jamendo, JT Bruce) certes complexe, mais pas particulièrement abscons non plus.

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Emerald Cave: Mind Travelling

Niveau fréquentation de ce blog, je me rends bien compte qu’en chroniquant des albums de rock progressif réellement obscurs, comme ce Mind Travelling de Emerald Cave, je cherche, sinon la bagarre, du moins les problèmes. Je le sais: j’ai recherché d’autres critiques, en vain. La seule trace est sur Jamendo (et sur quelques sites de téléchargement méso-légaux, ce qui me fait doucement ricaner), qui propose l’album sous licence Creative Commons.

C’est dommage, parce que si cet album souffre de défauts apparents, c’est aussi une mine de mélodies néo-prog finement ciselées. Je ne crois pas dire trop de bêtises en affirmant qu’il est dû quasi-intégralement au compositeur et musicien allemand Malte Twarloh, entouré de quelques invités et a été enregistré en 2001 (si l’on en croit la notice descriptive) ou 2008 (sur les informations, ce qui me paraît plus vraisemblable).

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Sylvan: Sceneries

Vous n’allez pas y couper: la comparaison entre Sceneries, le nouvel album de Sylvan, et leur fabuleux Posthumous Silence est beaucoup trop tentante. Même rock progressif tendance néo-prog, même style de concept-album, à peu près le même ton musical. Après deux albums studios plus plan-plan dans leur structure, mais musicalement plus variés, le groupe allemand reviendrait-il à ses fondamentaux?

Johannes Schmoelling: A Thousand Times

Ceux qui lisent ces pages (ou, à tout le moins, les chroniques musicales) savent que j’aime bien la musique de Tangerine Dream, surtout celle des années 1980. Du coup, vous ne serez sans doute pas trop étonné d’apprendre que j’ai acheté A Thousand Times, un des albums les plus récents de Johannes Schmoelling.

Schmoelling a été un temps membre du groupe entre 1980 et 1986 et, par la suite, s’est lancé dans une carrière solo que je n’imaginais pas aussi prolifique avant de voir sa discographie et qui continue encore à ce jour. Sans surprise, son style reste dans la gamme de musique électronique initiée par le trio allemand.

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Lou Reed & Metallica: Lulu

Je connais peu d’albums qui ont déclenché une telle tempête de matière brune dans le petit monde de la musique que ce Lulu, improbable collaboration entre le chanteur américain Lou Reed et les gros métaleux pas subtils de Metallica. Si Ghislain ne m’en avait pas parlé (notamment via ce lien), j’aurais sans doute fait l’impasse, mais il a su titiller mon intérêt, le bougre!

Je soupçonne que le plus gros du trafic haineux est le fait de deux catégories de personnes: les FBDM de Lou Reed et les FBDM de Metallica. N’entrant dans aucune des deux catégories (je réserve ma FBDM attitude à d’autres sujets), j’ai un chouïa plus de recul, mais je dois avouer que je comprends un peu le côté extrême des réactions, parce que dans le genre OVNI, cet album fait également dans l’extrême.

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Subsignal: Touchstones

Des fois, il suffit de pas grand-chose pour faire mon bonheur: Touchstones, le nouvel album de Subsignal, n’a l’air de rien avec son néo-prog très radio-calibré avec des faux airs de Yes récent ou d’Asia, voire Kansas, mais il est très agréable à l’écoute.

Le quintet allemand ne révolutionne certes pas un genre qui en aurait pourtant bien besoin, mais il sait accommoder les vieilles recettes avec une sauce contemporaine, beaucoup d’énergie et de savoir-faire. Une louche de métal, quelques sensibilités électro, du vintage bien maîtrisé, emballez c’est pesé!

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The Ocean: Heliocentric / Anthropocentric

Voilà ce que c’est de trop fréquenter les bars à métaleux comme La Citadelle: on se fait refiler des bizarreries comme le double concept Heliocentric / Anthropocentric du groupe berlino-chauxdefonnier de post-métal expérimental The Ocean. Oui, je sais: vous allez finir par croire que j’invente.

Mais The Ocean est bien réel et ces deux albums, sortis en 2010, sont non seulement de bien beaux objets, avec chacun une pochette-astrolabe, mais également un concentré d’influences diverses alimentant un post-métal rappelant Isis au service d’une critique en règle du dogme catholique, qui s’inspire d’éléments aussi épars que la Bible, Richard Dawkins, Rimbaud et Dostoievski.

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Night of the Prog VI, Lorelei

C’est rien de dire que d’aller de Genève à la riante métropole de Sankt Goarshausen, non loin du site de la Lorelei, est une expédition : trois changements de train, plus de huit heures de trajet. Rien que du bonheur ! Surtout quand il y a deux ICE qui partent de Bâle vers Frankfurt à dix minutes de distance, que leurs numéros ne sont pas indiqués et qu’on prend le mauvais. Qui ne va pas à Frankfurt Hauptbahnhof, mais à Frankfurt Flughafen et que, suite à des portes bloquées, on rate la correspondance. Rien que du bonheur, je vous dis.

Bref, du coup, on est arrivé en retard. Mais une fois sur place, le site de ce sixième Night of the Prog Festival est juste magnifique : une sorte de vaste amphithéâtre bénéficiant d’une bonne acoustique. Les seuls soucis sonores sont des basses un peu trop enthousiastes et des claviers qui peinent à être entendus dès qu’il ne sont plus tous seuls à jouer. À la vérité, je soupçonne que c’est en grande partie dû à notre choix de FBDM : tout devant, contre la rambarde – et donc à douze centimètres des caissons de basse. La fan-attitude, ça s’assume.

Un des gros défauts du site est qu’il n’existe qu’un seul coin toilettes, ce qui n’est pas toujours évident à gérer après un nombre pas forcément raisonnable de bières. Le site n’a également que deux stands de nourriture, proposant un régime à base de viande (steak ou saucisses) et de frites ; les végétariens n’ont plus qu’à brouter la pelouse, merci pour eux.

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Retour à Munich

Les trois signes de la vieillesse, c’est d’abord qu’on perd la mémoire et les deux autres, je les ai oubliés. Tout ceci pour dire – à part le fait qu’un quatrième signe est qu’on rit encore de ses blagues nulles – qu’hier je me suis retrouvé au centre de Munich, à chercher la boutique de comics dans laquelle j’avais rencontré Wendy et Richard Pini (les créateurs d’Elfquest) vers 1989-1990 et que je n’ai absolument rien reconnu.

C’était juste impressionnant et douloureux à la fois. Certes, je n’étais alors resté que quelques heures dans cette ville, arrivé le matin et reparti le soir – c’était l’époque bénie où je pouvais encore profiter de mes avantages de fils d’employé Swissair et payer environ 10% du prix des billets d’avion. Je vous passe sur le plan galère à base d’auto-stop sur une aire d’autoroute au milieu de la nuit.

Toujours est-il que, étant à Munich dans le cadre de la traditionnelle conférence sur l’Internet chrétien, j’ai voulu revoir à quoi ressemblait le coin et la réponse était “à rien de connu”. Je soupçonne que la boutique était dans le vieux centre commercial, entre la gare et Marienplatz, qui a été rasé il y a peu pour laisser la place actuellement à un trou et, plus tard, à un centre plus récent, mais je dis ça un peu pour me rassurer.

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Heretoir

Dans notre série “le black métal mène à tout à condition d’en sortir”, le groupe allemand Heretoir vient de sortir un album éponyme qui navigue dans les mêmes eaux ambiantes et mélodiques que des groupes tels qu’Alcest ou Les Discrets. Ce qui signifie que, techniquement, ils n’en sont pas vraiment sortis – du black métal, donc – même s’il s’agit d’une musique qui cherche plus les atmosphères tourmentées que les avalanches de guitares.

Rassurez-vous, il y en a encore et il ne faut pas attendre très longtemps pour les entendre: dès “Fatigue”, le deuxième morceau de l’album, on sent l’héritage qui remonte, entre le mur de guitares (qui rappelle un peu les productions post-métal) et les hurlements torturés qui se superposent aux vocaux en clair. C’est brutal, mais c’est beau; si Heretoir veut nous raconter une histoire, je doute qu’elle contienne beaucoup de licornes et d’arcs-en-ciel. Ou alors des licornes mortes. Ou mort-vivantes. Enfin bon.

Au reste, il y a énormément de variété dans cette album – variété dans le sens “différents styles musicaux”, bien sûr. Au très métal “Fatigue” succède un “Retreat to Hibernate” qui commence acoustique avant d’être rejoint par les guitares électriques, tout en restant très mélodique, puis par le très court “0” qui contient une collision d’ambiances sonores faites de sons divers et d’extraits de dialogues, avant de retourner dans le métal avec “Weltschmerz”.

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Alphaville: Catching Rays on Giants

Attention, metalheads, prog-fanatics et autres puristes des musiques non-commerciales: ceci est une critique de Catching Rays on Giants, le dernier album d’Alphaville. Oui, vous avez bien lu: Alphaville. Ce groupe est depuis bien longtemps une de mes plaisirs semi-honteux, aux côtés des Buggles et de Frankie Goes to Hollywood (ces deux derniers ayant un point commun; ami lecteur, sauras-tu le retrouver sans regarder Wikipédia, petit tricheur?).

Soyons tout de suite clairs: Alphaville, c’est de la pop descendant en droite ligne de la new-wave des années 1980, un groupe qui a connu son heure de gloire avec des tubes comme “Big in Japan” et “Forever Young” et qui, depuis, a continué son petit bonhomme de chemin sans trop se prendre la tête avec le box-office et la mode, évoluant vers des rivages tantôt prog (Afternoon in Utopia), tantôt électro (Prostitute). C’est surtout un groupe qui se distingue par une patate spectaculaire et un chanteur exceptionnel. Comme preuve, je vous mets la vidéo terrygilliamesque du single “Song for No-One”, qui est juste trop top et on se retrouve après.

Après ça, je ne vois pas trop ce qu’il y a à dire: Alphaville était un groupe génial il y a vingt-cinq ans, je les trouve toujours aussi chouettes aujourd’hui. Ça ne s’explique pas. Pas rationnellement, en tous cas. Même si je n’aime pas tout dans cet album, qui fait un peu le grand écart entre l’Aphaville des années 1980 et ses incarnations plus récentes, c’est toujours une usine à tubes intelligents, mélodies imparables mais qui ne prennent pas l’auditeur pour un imbécile.

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Night of the Prog Festival

Décidément, il est dit que je vais passer mes mois de juillet en Allemagne! Cette fois-ci, pas pour le travail, même si je risque tout aussi peu de dormir: le sixième Night of the Prog Festival, qui se tient dans la Lorelei, affiche un tel programme que j’ai acheté les billets avant de discuter.

Crystal Palace: Reset

Visiblement, les Allemands de Crystal Palace aiment prendre leur temps: Reset, leur dernier album en date, est le cinquième en seize ans d’existence et vient sept années après leur précédent (si l’on excepte un bidule acoustique sorti il y a à peine quatre ans – une paille!). Bon, en même temps, ce n’est pas un gros problème, ni même une sorte de record (dans cette catégorie, Starcastle va être dur à détrôner).

Par contre, quand on parle d’un groupe qui avait fait une grande partie de sa carrière sur du néo-prog très inspiré de Marillion, ça fait un peu peur. La bonne nouvelle est qu’ils ont su évoluer; la moins bonne, c’est que cette évolution implique principalement de pomper s’inspirer de quelque chose d’un chouïa plus récent, en l’occurrence Porcupine Tree.

Du haut de ses douze minutes, le premier morceau “The Darkest Hour” pose clairement les choses et l’influence porcupinienne. Honnêtement, comme modèle, il y a pire; le seul gros problème est qu’il y a du monde qui tète à cette mamelle et que, dans cet exercice, Crystal Palace ne s’avère pas forcément meilleur que ses concurrents.

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