Un avenir plus ou moins proche, une Terre ravagée par un virus mortel et deux personnages – Jan, un vétéran, et LN, une jeune femme – qui traversent des paysages de ruines. Tel est le monde de Soleil froid, ainsi qu’il apparaît au début du troisième et dernier tome de cette série, L’Armée verte.
Il faut rajouter à ce duo Marguerite, un robot militaire doté d’une intelligence artificielle. Et, bien sûr, plein d’ennuis, que ce soit sous la forme d’animaux sauvages, d’armes intelligentes hors de contrôle ou de bipèdes hostiles. Tout ce petit monde va leur mener la vie dure alors qu’ils partent à la recherche d’une hypothétique vallée où des survivants se seraient installés.
Mais c’est surtout la réponse aux multiples questions ouvertes par les deux premiers tomes, H5N4 et LN, qui vont sans doute intéresser le lecteur, plus qu’une balade dans des lieux communs du post-apo.
Et, pour être très honnête, je suis un peu déçu sur ce point. Je n’étais déjà pas très convaincu par le rythme des deux premiers tomes, ainsi que sur la façon dont s’articulait cette trilogie, et le final accentue ce sentiment.
Ce n’est pas mauvais, mais ça donne presque l’impression qu’au final, cette conclusion n’était pas si importante que cela. D’ailleurs, il reste encore des zones d’ombre. En soi, ça pourrait être intéressant, comme traitement, si le reste de Soleil froid avait le même ton, mais ce n’est pas le cas.
Je n’irais pas jusqu’à dire que Soleil froid est une série bâclée. C’est plutôt bien fait et bien pensé; le dessin signé Damien est plutôt solide, dans un style contemporain classique, mais avec un caractère affirmé.
Je trouve dans Soleil froid un peu les mêmes défauts que dans d’autres scénarios signés Jean-Pierre Pécau: un contexte pas mal construit, avec des idées intéressantes et/ou amusantes, mais au final une histoire qui pêche par rapport au contexte et des personnages pas assez marquants pour relever l’intérêt.
C’est une série qui pourra cependant faire le bonheur des amateurs de post-apo « à la française » – on peut y voir ça et là des inspirations de L’Autoroute sauvage (les romans, pas la BD) et d’autres auteurs de chez Fleuve Noir Anticipation. Et puis bon, une série qui se boucle en trois tomes, c’est bien pour les finances.
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