Retour à Munich

Les trois signes de la vieillesse, c’est d’abord qu’on perd la mémoire et les deux autres, je les ai oubliés. Tout ceci pour dire – à part le fait qu’un quatrième signe est qu’on rit encore de ses blagues nulles – qu’hier je me suis retrouvé au centre de Munich, à chercher la boutique de comics dans laquelle j’avais rencontré Wendy et Richard Pini (les créateurs d’Elfquest) vers 1989-1990 et que je n’ai absolument rien reconnu.

C’était juste impressionnant et douloureux à la fois. Certes, je n’étais alors resté que quelques heures dans cette ville, arrivé le matin et reparti le soir – c’était l’époque bénie où je pouvais encore profiter de mes avantages de fils d’employé Swissair et payer environ 10% du prix des billets d’avion. Je vous passe sur le plan galère à base d’auto-stop sur une aire d’autoroute au milieu de la nuit.

Toujours est-il que, étant à Munich dans le cadre de la traditionnelle conférence sur l’Internet chrétien, j’ai voulu revoir à quoi ressemblait le coin et la réponse était “à rien de connu”. Je soupçonne que la boutique était dans le vieux centre commercial, entre la gare et Marienplatz, qui a été rasé il y a peu pour laisser la place actuellement à un trou et, plus tard, à un centre plus récent, mais je dis ça un peu pour me rassurer.

Bon, cette fois, j’ai quand même eu droit à une vraie visite guidée de la ville, visite conclue par un dîner dans un des Biergarten de la ville. Théoriquement, un Biergarten, c’est une terrasse qui sert de la bière; dans les faits, c’est une putain de grande terrasse où on sert de la bière dans des chopes d’un litre, des saucisses et des bretzels de trente centimètres. Insérez ici remarque semi-xénophobe sur la subtilité bavaroise. Celle dans laquelle on était, l’Augustiner Biergarten, peut accueillir 5 000 personnes. Oui: cinq mille.

Autant dire que je me demande comment on arrive à être encore à peu près d’aplomb en ce matin…

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2 réflexions au sujet de “Retour à Munich”

  1. L’espace d’un instant, j’ai cru lire “vers 1889-1890”.
    Autre signe de la vieillesse : ne plus avoir trace du temps qui passe…

    Répondre

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