Orphaned Land: Unsung Prophets & Dead Messiahs

Avec plus de vingt-cinq ans de carrière, le groupe israélien Orphaned Land est un des pionniers du metal orientalisant et ils reviennent avec un nouvel album, Unsung Prophets & Dead Messiahs.

En règle générale, j’ai toujours un peu de mal avec les albums de Orphaned Land (et assimilés): d’un côté, leur concept musical de metal progressif avec de fortes influences moyen-orientales et des thèmes bibliques m’attire beaucoup, mais de l’autre côté, je suis souvent moins fan de l’exécution.

Je commence à soupçonner que c’est dû au fait que leur musique a besoin de temps pour être vraiment appréciée. Le mélange metal/orient est loin d’être évident à maîtriser et Orphaned Land a tendance à souvent faire le grand écart et à privilégier les sonorités orientale à la puissance du metal – c’est un style, mais c’est un style que j’ai parfois du mal à apprécier.

Dans le cas présent, ce Unsung Prophets & Dead Messiahs est à mon avis bien mieux équilibré que le précédent. L’album compte la bagatelle de treize pistes, flirtant parfois avec les dix minutes, pour une durée totale d’un peu plus d’une heure.

On sent également que le groupe est un peu plus énervé que d’habitude. Il faut dire que, dans la région, l’actualité n’a pas vraiment de quoi inciter à l’hilarité. Mais là, on a l’impression que c’est personnel. Les thèmes des morceaux sont à l’avenant et, s’ils prêchent toujours la tolérance, on sent poindre que l’injustice est aussi devenue un sujet de premier plan.

Témoin, des pistes comme “We Do Not Resist”, où les grosses guitares sont sérieusement mises en avant, où le chant prend des intonations growl et où quelques bips sonores soulignent des paroles que la morale réprouve – ce qui, personnellement, m’agace, mais passons – ou les très bons “Like Orpheus” ou “Left Behind”. On a même, sur “My Brother’s Keeper”, des passages en narration qui rappellent Pain of Salvation.

Il y a tout de même dans cet album une certaine quantité de morceaux qui penchent sérieusement vers le traditionnel, comme “Yadidi”. Nonobstant la guitare et la batterie, on a presque l’impression d’entendre un spectacle folklorique de l’une ou l’autre rive du Jourdain.

On ne peut pas reprocher à Orphaned Land de faire du metal “comme tout le monde”. Même s’il n’est plus le seul groupe à inclure des sonorités méditerranéennes et orientales dans sa musique, le groupe israélien va sans doute plus loin dans le mélange. Parfois trop, à mon goût, mais quand le mélange est réussi, ça donne des pistes très chouettes.

Unsung Prophets & Dead Messiahs est donc un album que je recommande surtout à ceux qui n’ont pas peur d’une approche “ethnique” du metal. Ce n’est pas forcément du goût de tout le monde, mais ça mérite en tout cas une écoute.

Bonus: la vidéo de “Like Orpheus”

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