La Namibie, vue de l’hôtel (entre autres)

Pour les ceusses qui me suivent sur les réseaux sociaux – ou, plus simplement, ceux qui ont lu mon billet d’il y a deux semaines, je rentre aujourd’hui de Namibie, après un peu moins de deux semaines de boulot et trois jours de safari. Je ne sais pas trop lequel des deux était le plus fatiguant (mais je vous laisse deviner lequel j’ai envie de refaire).

Le boulot, c’était l’Assemblée de la Fédération luthérienne mondiale, douzième du nom. La troisième pour moi. Et non, on ne s’y habitue pas vraiment. Les délégués avaient l’air contents, ce qui est le principal, mais vu des coulisses, c’était un peu moins drôle. Comme je l’ai souvent dit au cours de ces deux semaines, les grandes conférences, c’est un peu comme les saucisses: si tu aimes ça, faut pas trop chercher comment c’est fabriqué.

À vrai dire, je n’en ai pas vu grand-chose, vu que j’ai passé la plupart de mon temps enfermé dans un open-space sans fenêtres avec de l’air conditionné glacial et du café pas bon, à gérer des urgences diverses pas toujours en rapport avec mes compétences ou à courir après des fournisseurs peu réactifs.

J’ai souvent entendu « c’est normal, c’est l’Afrique », ce qui m’agace un peu parce que c’est typiquement le genre de réflexion qui sous-entend des gros clichés racistes. Déjà parce que la Namibie, ce n’est pas la même chose que la Tanzanie, ni que l’Éthiopie – pour ne citer que les pays où je suis déjà allé. Vous connaissez le principe: toutes les généralisations sont fausses.

La plupart des gens à qui j’ai eu à faire ont été compétents, aimables et, souvent, se sont mis en quatre pour nous aider. Y compris pour la réimpression de mille exemplaires d’une publication de 180 pages en 48 heures chrono à cause d’une grosse bourde de notre part. Je connais peu d’imprimeurs suisses ou français qui auraient pu tenir de tels délais.

Cela dit, je dois avouer qu’il règne une atmosphère générale de nonchalance, genre « de toute façon, les choses finiront par s’arranger », qui peut parfois irriter ceux qui préfèrent les choses organisées au carré. Mais bon, de toute façon, quand on organise un événement de ce calibre, il y a toujours une part d’improvisation. Il est possible – et même probable – qu’elle ait été ici plus importante qu’ailleurs, mais pas tant que ça.

La seule chose que j’ai réellement pu voir, c’est la Commémoration globale de la Réforme – entendez par là la grand-messe (littéralement) qui a eu lieu le dimanche dans un des stades de Windhoek. Encore que j’ai passé une bonne partie du temps à essayer de sélectionner des photos sur un écran d’ordi noyé par la lumière d’un soleil de plomb (les collègues ont fait un super boulot, cela dit). Et, du coup, à rater le déjeuner.

Bon, après, faut quand même voir que j’étais là pour bosser. C’était donc un petit peu le principe de la chose, même s’il y a une différence entre faire ses huit heures par jour et rentrer chez soi et passer douze heures dans un environnement de travail, le plus souvent à bosser (ou à attendre le travail des autres) et ensuite retourner dans une chambre d’hôtel.

Il n’y a guère que le dernier jour « officiel » de travail – deux jours après la fin de l’Assemblée – que j’ai pu prendre un peu de temps pour (re)visiter Windhoek: faire le touriste dans les rues commerçantes, aller jeter un œil aux musées et parcourir la ville.

Je suis aller voir le Independence Museum, surnommé par les autochtones « la cafetière la plus chère du monde », qui abrite un étonnant mélange d’imagerie héroïque et de photos d’archive. Sans le contexte, c’est difficile de comprendre ce qui s’y passe et je soupçonne que l’endroit est plutôt prévu pour les locaux que pour les touristes.

C’est néanmoins intéressant pour se rendre compte de l’influence des pays de l’ancien bloc soviétique sur l’indépendance de la Namibie – qui, ironiquement, a eu lieu après l’effondrement du bloc de l’Est. Ça permet aussi de mieux comprendre pourquoi de grandes rues de Windhoek portent le nom de chefs d’État assez peu connus pour leurs idées démocratiques.

Je suis également allé faire un tour à la gare de Windhoek – qui, comme de bien entendu, se trouve au bout de la Bahnhofstrasse. Si le trafic ferroviaire dans le pays est assez limité, pour dire le moins – une poignée de trains par jour, le plus souvent marchandise avec parfois quelques wagons passagers ajoutés – la gare abrite un petit musée sur l’histoire des chemins de fer du pays.

Le lieu est assez sympa, mais là encore manque de contexte: il y a beaucoup d’objets classés par types, mais très peu sont étiquetés et il n’y a pas vraiment de panneaux explicatifs résumant ce qui s’est passé. Cela dit, le personnel est très enthousiaste pour aider le visiteur – et je soupçonne aussi qu’ils n’en voient pas souvent.

Pour le reste, je confirme mon impression de Windhoek d’il y a un peu plus d’un an, avec une différence majeure: je n’avais eu un aperçu du centre-ville qu’à l’heure de fermeture des boutiques, donc avec un côté franchement mort. Quand il y a du monde, c’est tout de suite plus guilleret et le côté africain ressort tout de même plus. Ça reste quand même une « ville-modèle » – limite village Potemkine – par rapport aux quelques autres pays d’Afrique que j’ai visité.

Mais, à l’heure où j’écris ces lignes dans la salle d’embarquement de Windhoek, c’est le moment de rentrer à la maison, de retrouver mes chats à moi – en général moins farouche que les chats namibiens – et ma petite routine. Purée, ça va faire bizarre de ne plus avoir des deadlines absurdes!

N’oubliez pas d’aller jeter un œil sur mes deux galeries Flickr: une sur l’hôtel et ses chats, l’autre sur la ville et ses musées. Demain: deuxième (ou troisième) épisode namibien et plein de photos de bestioles!

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